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Moyen Orient et Monde - Analyse

Plan terroriste en Jordanie : pourquoi aucune capitale n’a réagi ?

À la veille de la date butoir des négociations sur le nucléaire iranien, Amman a déjoué une attaque imputée à un groupuscule pro-Téhéran. Mais aucun pays, notamment arabe, n'est monté au créneau...

Un pilote de l’armée de l’air jordanienne photographié le 12 mai 2014 sur le point de décoller. Brigitte N. Brantle/Photo Handout-US Air Force/SSGT/AFP

Dans la dernière ligne droite des négociations nucléaires avec les 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine – plus l'Allemagne), l'Iran prendrait-il le risque de commanditer des attentats dans un pays arabe ?
Même si Téhéran a déjà eu recours à de telles pratiques par le passé, et même s'il a toujours pris soin, du moins en apparence, de ne pas lier les négociations nucléaires à sa politique régionale, il reste qu'en pareilles circonstances, une telle décision aurait de quoi surprendre.

Timing
Comment appréhender alors l'information révélée hier par l'AFP qui, citant une source judiciaire jordanienne, rapporte que « les services de sécurité (jordaniens) ont déjoué dernièrement un plan terroriste qui devait être exécuté par un Irakien appartenant à la force iranienne al-Qods »? Toujours selon l'AFP, cet Irakien, dont l'identité n'a pas été divulguée, a été arrêté en possession de 45 kg d'explosifs qu'il stockait dans la ville de Jarash. « Il doit comparaître devant la Cour de sûreté de l'État pour répondre des accusations de possession de matières explosives et de planification d'actes terroristes », a ajouté la même source, sous le couvert de l'anonymat.

La nature de l'information autant que le timing de sa révélation ont de quoi laisser perplexe. Sortie à J-1 de la date butoir des négociations nucléaires entre l'Iran et les 5+1, l'information donne de l'Iran une image des plus négatives vis-à-vis de la communauté internationale en général, de la oumma sunnite en particulier. Alors que Téhéran cherche à se présenter comme un gendarme régional, autrement dit une puissance capable de faire régner l'ordre et la stabilité dans sa sphère d'influence, une telle information accréditerait au contraire l'idée, populaire au sein de la majorité des pays arabes, que l'ingérence iranienne est la cause essentielle de l'instabilité régionale.

Rapprochement ?
Depuis la révolution de 1979, les relations entre l'Iran et le royaume hachémite n'ont jamais été au beau fixe. À titre d'exemple, c'est le roi Abdallah II qui, fin 2004, avait le premier mis en garde contre l'émergence d'un « croissant chiite » au Moyen-Orient. Aujourd'hui encore, l'Iran est perçu comme une puissance déstabilisatrice par la grande majorité des Jordaniens. Selon un rapport du Global Attitude Project, sorti au mois de juin sur base d'une série de sondages d'opinion réalisés sur plusieurs années par le Pew Research Center – un think tank américain basé à Washington – 89 % des sondés jordaniens ont une opinion défavorable de l'Iran.
Pourtant, le 8 mars 2015, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Nasser Judeh, effectuait une visite à Téhéran, laissant entrevoir un rapprochement entre ces deux pays. La lutte commune contre l'État islamique (EI) et la présence des pasdaran iraniens, et leurs alliés, dans le sud syrien, donc près de la frontière jordanienne, rendaient le dialogue nécessaire entre Téhéran et Amman. Cependant, quelques semaines plus tard, l'Arabie saoudite lançait une offensive contre les houthis au Yémen, appuyés par une coalition de pays sunnites parmi lesquels la Jordanie. Une offensive qui sonnait fortement comme une réponse sunnite à ce qui était perçu comme une agression chiite – les houthis étant accusés d'être un bras armé de l'Iran – et qui compliquait sérieusement, à court terme, les perspectives de rapprochement entre l'Iran et la monarchie hachémite.

Qu'elles s'avèrent exactes ou non, les informations rapportées par l'AFP ne peuvent pas être appréhendées en dehors de ce contexte général. Si l'Iran a effectivement commandité des attentats en Jordanie, on présume que les réactions politiques n'auraient pas tardé. Or, hier, personne n'a réagi. Ni les puissances du Golfe, si promptes à dénoncer chaque interférence iranienne dans les pays arabes, ni les pays du 5+1, ni l'Iran. Par prudence? Pour des raisons de timing? Parce que l'Iran est loin, désormais, de maîtriser tous les groupuscules qui lui sont affidés ? Ou tout simplement parce que l'information n'apparaît pas crédible ?

 

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commentaires (1)

La vraie raison et l'unique d'ailleurs c'est que la Jordanie de abdallah machin 2 à voulu faire plaisir à son patron maître et presque dieu israrecel en jetant une information totalement fausse rien que pour créer la confusion. Il semble que les autres oisillons golfettes n'ont pas jugé bon de relever ce genre de conneries.

FRIK-A-FRAK

19 h 56, le 07 juillet 2015

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Commentaires (1)

  • La vraie raison et l'unique d'ailleurs c'est que la Jordanie de abdallah machin 2 à voulu faire plaisir à son patron maître et presque dieu israrecel en jetant une information totalement fausse rien que pour créer la confusion. Il semble que les autres oisillons golfettes n'ont pas jugé bon de relever ce genre de conneries.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 56, le 07 juillet 2015

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