Le référendum en Grèce n'a rien à avoir avec l'Otan (ministre de la Défense français)

Le "non" des Grecs au plan d'austérité proposé par ses créanciers n'a rien à avoir avec l'Otan, a expliqué lundi au Pentagone le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian, lors d'une conférence de presse avec son homologue américain.

"Ce n'est pas un vote contre l'Alliance (Atlantique), contre l'Occident, c'est un vote pour refuser des propositions financières qui ont été faites à la Grèce", a déclaré M. Le Drian en réponse à une question sur les conséquences du vote grec sur la sécurité en Europe et l'Otan.
"Ce n'est pas un vote pour la sortie de l'Europe, ce n'est pas un vote pour la sortie de l'euro, c'est un vote d'affirmation politique qui induit la reprise des discussions" entre les Grecs et leurs créanciers, "qui je l'espère aura lieu demain" (mardi), a indiqué M. Le Drian.

Les réactions très rapides de la Russie au "non" grec dimanche, et l'entretien lundi du Premier ministre grec Alexis Tsipras avec le président russe Vladimir Poutine ont touché une corde sensible aux Etats-Unis, sur fond de tensions accrues entre l'Otan et Moscou.

Interrogé sur le "rêve" de Vladimir Poutine de diviser l'Alliance, M. Le Drian a répondu que si c'était le cas, "il (pouvait) rêver".
"La relation spécifique" entre la Grèce et la Russie du fait de la religion orthodoxe existe "depuis très longtemps", et "n'est pas un sujet d'actualité", a estimé M. Le Drian.

Selon la présidence russe, Vladimir Poutine s'est entretenu lundi avec le Premier ministre grec pour faire part de son "soutien" au peuple grec.

Athènes s'est récemment rapproché de la Russie, où Alexis Tsipras s'est rendu à deux reprises au cours des dernières semaines.
Les Grecs ont rejeté dimanche par 61,31% des voix le plan des créanciers de leur pays, précipitant Athènes dans l'incertitude sur son maintien dans la zone euro.