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Moyen Orient et Monde - Attentat de Sousse

« Il croyait en Dieu, pas en cette merde de Daech »

Essebsi a proclamé l'état d'urgence « sur tout le territoire tunisien pour 30 jours ».

La mère du tueur de 38 personnes sur une plage en Tunisie, Seifeddine Rezgui, a affirmé hier dans une interview au Sunday Times que son fils était également « une victime » de gens qui l'ont « drogué » et lui ont « lavé le cerveau ». « Mon fils aimait la musique, le breakdance et le football. Ils ont dû le droguer et lui laver le cerveau pour qu'il fasse cette chose diabolique », a-t-elle dit, son mari ajoutant se sentir « tellement coupable ». « Je ne peux pas y croire. Un jour il y avait une souris dans la maison et j'ai demandé à Seifeddine de la tuer. Il a refusé en disant :
" Je ne peux tuer personne " », a ajouté cette mère qui pleure l'aîné de ses trois fils. Le cadet, âgé de 15 ans, a été tué par un éclair il y a cinq ans, et le dernier, âgé de 5 ans, est autiste. « Il croyait en Dieu, pas en cette merde de Daech (le groupe État islamique en arabe) », a ajouté son père.
Sa mère juge que son fils a dû changer à l'Université de Kairouan où il étudiait pour devenir ingénieur. « Je sais que nous avons beaucoup de terroristes, donc je lui ai dit : " Si tu veux prier, va à la mosquée et rentre directement, ne parle pas aux salafistes " », a-t-elle dit.
Selon son père, l'étudiant, qui rentrait les week-ends et pendant les vacances chez ses parents, « adorait rencontrer des touristes et rêvait de finir ses études en France ».
Dans une interview publiée hier dans le quotidien La Presse, le Premier ministre Habib Essid a, de son côté, affirmé que l'auteur de l'attentat, âgé de 23 ans, avait « travaillé en tant qu'animateur » dans le tourisme. « Nous savons qu'il était membre d'un club de danse et qu'il connaît bien le secteur touristique pour y avoir travaillé en tant qu'animateur », a ajouté M. Essid.
La transformation de ce profil « normal », selon les autorités, a suscité la stupéfaction en Tunisie. M. Essid a affirmé qu'un « travail de fond (...) sur la culture et l'enseignement » devra être fait et que des réformes devaient être engagées dans l'économie et l'éducation. Le Premier ministre a ajouté que le pays travaillait à mettre en place des méthodes de « déradicalisation » des jeunes de retour des zones de conflit, alors que la Tunisie fournit le plus gros contingent – environ 3 000 – aux groupes jihadistes.

État d'urgence
Huit jours après l'attentat jihadiste le plus sanglant de l'histoire tunisienne, le président Béji Caïd Essebsi a créé une certaine surprise en proclamant samedi l'état d'urgence « sur tout le territoire tunisien pour 30 jours », une période susceptible d'être renouvelée. Une mesure d'exception décidée « au vu des dangers qui menacent le pays » et de la « guerre d'un genre spécial » qu'il doit affronter, a ajouté le chef de l'État en avertissant : « Si les événements de Sousse se répètent, l'État va s'effondrer. »
L'état d'urgence accorde des pouvoirs d'exception aux forces de l'ordre. Il autorise notamment les autorités à interdire les grèves et les réunions « de nature à provoquer ou entretenir le désordre », fermer provisoirement « salles de spectacle et débits de boissons » ainsi que « prendre toutes les mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ».
Mais le quotidien arabophone al-Maghreb s'interrogeait sur les possibles conséquences pour les libertés en se demandant en une : « La guerre... contre les sit-in,
les grèves, la presse et la culture ? ! »
« Il y a vraiment une crainte que décréter l'état d'urgence puisse s'accompagner d'une criminalisation des mobilisations sociales, estime Hamza Meddeb, chercheur invité du centre Carnegie au Moyen-Orient. Il y a un malaise social dans le pays, et, face à cela, on décrète l'état d'urgence. Il y a des risques que ses implications soient utilisées pour réprimer les revendications sociales. »
M. Meddeb doute par ailleurs de l'efficacité de l'état d'urgence dans la situation actuelle. Car « le problème en Tunisie, c'est l'absence d'une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, qui mettrait en place une véritable collecte des renseignements, un contrôle des sites sensibles ».

(Source : AFP)

La mère du tueur de 38 personnes sur une plage en Tunisie, Seifeddine Rezgui, a affirmé hier dans une interview au Sunday Times que son fils était également « une victime » de gens qui l'ont « drogué » et lui ont « lavé le cerveau ». « Mon fils aimait la musique, le breakdance et le football. Ils ont dû le droguer et lui laver le cerveau pour qu'il fasse cette chose...

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