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Liban - Environnement

Déchets : on se dirige vers l’impasse

La décharge de Naamé sera-t-elle fermée le 17 juillet, sachant qu'aucune alternative n'a encore été annoncée ?

En attendant le 17 juillet, date officielle de la fermeture de la décharge de Naamé-Aïn Drafil, tous les yeux sont rivés sur le ministère de l'Environnement, le ministre Mohammad Machnouk ayant maintes fois promis que le site serait fermé à temps. Déjà, des voix s'élèvent au sein de la population alentour pour exiger qu'aucun nouveau report ne soit imposé, étant donné que la date de fermeture de la décharge a été repoussée à de nombreuses reprises. Ajwad Ayache, porte-parole de la Campagne pour la fermeture de la décharge de Naamé, a déjà indiqué à L'Orient-Le Jour qu'un sit-in est prévu le 17 juillet et que les manifestants comptaient fermer la route aux camions de la compagnie qui gère la décharge. Un autre rassemblement civil devrait annoncer bientôt sa volonté d'en faire de même.

La principale question qui se pose actuellement est la suivante : comment la décharge peut-elle être fermée en l'absence d'une alternative ? Selon des sources du ministère de l'Environnement interrogées par l'agence al-Markaziya, le ministre Machnouk examine actuellement deux options : soit transporter les déchets à une région frontalière du Nord pour les y enfouir, puisque les cazas refusent la création de décharges, soit exporter les déchets du Liban vers l'Afrique ou l'Europe, à un coût de 100 euros la tonne, sachant que le coût de traitement de la tonne au Liban s'élève actuellement à environ 130 dollars. Le ministre compte, toujours selon ces mêmes sources, rencontrer cette semaine les municipalités du Chahhar (région où se trouve la décharge) pour les tenir au courant des derniers éléments d'information.

(Pour mémoire : Le 17 juillet, une date réaliste pour la fermeture de Naamé ?)


Le sujet devrait en outre être abordé lors du prochain Conseil des ministres. « Une sous-commission examine actuellement le dossier en prévision du débat en Conseil des ministres, en vue de prendre la décision adaptée, selon ces sources. Le ministre Machnouk s'était engagé à fermer la décharge le 17 juillet, mais nous ne savons pas ce qui peut se passer d'ici là. »

En ce qui concerne le nouveau plan national de gestion des déchets, adopté en janvier dernier par le Conseil des ministres, une nouvelle ouverture des plis dans le cadre de l'appel d'offres pour la gestion des régions doit avoir lieu le 13 juillet, toujours selon ces sources. Rappelons que le plan national prévoit de diviser le Liban en six régions, chacune devant être gérée par une société privée. Les résultats de la première ouverture des plis, le 25 mai dernier, avaient montré qu'aucune société privée ne s'était présentée pour les régions de Beyrouth et du Metn-Sud. Pour la Békaa, le Sud et le Nord, une seule société s'est présentée par région, alors qu'un minimum de trois compagnies est requis. Seule la région Metn-Kesrouan-Jbeil a bénéficié de trois offres, venues des compagnies Indevco, Lavajet et Aramco.
Selon les critiques du plan, un certain article du texte était susceptible de décourager les compagnies privées : celui qui leur impose la responsabilité de déterminer l'emplacement de la décharge dans leur région, une tâche que même l'État a été incapable de mener à bien à plusieurs reprises.

(Lire aussi : Fifi Kallab* sur les contrats de déchets : « Cherche-t-on à nous imposer l'incinération ? »)


La décharge de Naamé, dont 90 % de la superficie se trouve en fait dans la région de Aïn Drafil, a été créée en 1997, dans le cadre du plan d'urgence du ministre de l'Environnement de l'époque, Akram Chehayeb, après la fermeture du dépotoir de Bourj Hammoud. La décharge devait être ouverte pour dix ans et accueillir deux millions de tonnes : sursaturée et élargie à plusieurs reprises, quelque 15 millions de tonnes y ont été enfouies ces quinze dernières années seulement.

Quoi qu'il en soit, le dossier des déchets ménagers semble se diriger vers une impasse, à moins d'une éclaircie de dernière minute : en effet, si le délai de fermeture de la décharge de Naamé-Aïn Drafil est repoussé une fois de plus, le spectre du soulèvement populaire de 2014 se profile à l'horizon, les habitants étant excédés par des années d'odeurs nauséabondes et de pollution. Si la décharge est effectivement fermée sans qu'une alternative ne soit prête – que ce soit l'exportation ou une autre décharge, sachant que plus de six mois de préparation sont nécessaires pour l'ouverture d'un site de cette nature –, les déchets pourraient inonder les rues. Charmante perspective...


Pour mémoire
Le comité de suivi de la décharge de Naamé promet de ne rien lâcher

Mohammad Machnouk et le plan national des déchets ménagers

En attendant le 17 juillet, date officielle de la fermeture de la décharge de Naamé-Aïn Drafil, tous les yeux sont rivés sur le ministère de l'Environnement, le ministre Mohammad Machnouk ayant maintes fois promis que le site serait fermé à temps. Déjà, des voix s'élèvent au sein de la population alentour pour exiger qu'aucun nouveau report ne soit imposé, étant donné que la date de...

commentaires (3)

Impasse ou fond de sentine ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

09 h 18, le 07 juillet 2015

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Commentaires (3)

  • Impasse ou fond de sentine ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 18, le 07 juillet 2015

  • IMPASSE DANS TOUT ET EN TOUT... DANS CET ATOLL CRABIER DONT ON A CONVERTI LE PAYS ! DORÉNAVANT, L'ABRUTISSEMENT ATTEINT LE NIVEAU DE CRIME !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 30, le 06 juillet 2015

  • ...exporter les déchets vers l'Europe ou l'Afrique, à 100 Euros la tonne au lieu de 130$ la tonne au Liban... On se demande si on rêve...quand on lit cela ! Toujours les mêmes solutions de dernière minute, alors que ce problème existe depuis des années ! Vous, Messieurs les IRRESPONSABLES, pleurnichez parce que seulement une société s'est présentée pour les régions de Beyrouth etc., au lieu des trois requises... Mais, Messieurs, votre incapacité à gérer efficacement quoi que ce soit dans votre pays commence à être connue partout, et décourage les sociétés sérieuses !!! Elles savent trop bien malheureusement que vous êtes très forts en palabres et réunions interminables...mais nuls en décisions rapides. En attendant...ce pays que l'on nommait jadis "la Suisse du Moyen-Orient" est devenu une immense poubelle à ciel ouvert, Merci Messieurs les IRRESPONSABLES !!! Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 00, le 06 juillet 2015

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