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Sport - Football - Copa America

Chili vs Argentine, une finale qui ravive de vieilles rivalités

Les Chiliens lors d’une session d’entraînement hier au complexe sportif Juan Pinto Duran dans la capitale Santiago. Rarement la finale d’une compétition aura été aussi indécise entre deux pays qui ont impérativement besoin et surtout envie de la victoire. Claudio Reyes/AFP

Trente-sept ans après avoir frôlé une guerre entre ces pays frontaliers, la finale de la Copa America demain entre le Chili et l'Argentine ravive une rivalité historique des deux côtés de la cordillère des Andes.
Le Chili, bon élève de la région sur le plan économique, mais moins brillant sur le plan sportif, va affronter un de ses rivaux les plus coriaces. Il est pourtant bien loin de considérer son voisin comme un pays frère, malgré les plus de 5 000 kilomètres de frontière qu'il partage avec lui et la communauté bien intégrée de 60 000 Argentins vivant au Chili.
Officiellement, les relations bilatérales sont qualifiées d' « excellentes », surtout depuis le retour à la tête du Chili de la socialiste Michelle Bachelet en mars 2014, donnant une nouvelle impulsion à des liens passablement refroidis sous le mandat du président de droite Sebastian Pinera (2010-2014).
« Le football ne peut pas interférer avec les liens profonds qui unissent nos deux pays », a insisté le ministre chilien des Affaires étrangères, Heraldo Munoz, dans une tentative de détendre l'atmosphère avant le match de samedi.
L'histoire récente des deux pays ne lui donne pourtant pas raison. En 1978, le Chili et l'Argentine, alors gouvernés par des dictatures militaires, ont été au bord de la guerre après une dispute territoriale sur la souveraineté de îles dans le canal de Beagle. Avec des troupes déployées des deux côtés de la frontière, le conflit n'a pu être résolu qu'après la médiation du pape Jean-Paul II.

La « trahison » des Malouines
En outre, les Argentins n'ont pas oublié le soutien apporté quatre ans plus tard par la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990) à la Grande-Bretagne pendant la guerre des Malouines (1982), une « trahison » ravivée dans une chanson des supporters argentins vite devenue virale sur les réseaux sociaux.
Un complexe d'infériorité envers un voisin qui, pendant des années, l'a dépassé dans tous les domaines pourrait expliquer le sentiment « antiargentin » d'une partie des Chiliens, selon les analystes. Et la crainte que les esprits ne s'échauffent d'ici à samedi a suscité un rappel à l'ordre de protagonistes de la rencontre.
Déjà, lors de la demi-finale à Concepción, l'hymne argentin avait été vertement hué par les fans locaux, tandis que les visiteurs répondaient avec le mot d'ordre : « Celui qui ne saute pas est un traître », une allusion à l'appui chilien à Londres dans la guerre des Malouines.
L'enjeu est de taille pour les deux sélections : côté argentin, l'Albiceleste veut mettre fin à une période de 22 années sans titre depuis sa victoire dans la Copa America 1993.
Mais devant son public du Stade national de Santiago et après quatre finales perdues, le Chili rêve de remporter pour la première fois de son histoire la compétition reine du football sud-américain, créée en 1916.

Trente-sept ans après avoir frôlé une guerre entre ces pays frontaliers, la finale de la Copa America demain entre le Chili et l'Argentine ravive une rivalité historique des deux côtés de la cordillère des Andes.Le Chili, bon élève de la région sur le plan économique, mais moins brillant sur le plan sportif, va affronter un de ses rivaux les plus coriaces. Il est pourtant bien loin de...

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