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Nos Lecteurs ont la Parole - Carlos HAGE CHAHINE

Cher monsieur Farès Souhaid

« Demandez et l'on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et l'on ouvrira à celui qui frappe » (Matthieu VII, 7).
À quoi songiez-vous lorsque, commentant l'entrée de la statue de la Vierge de Fatima dans le hall du Parlement, vous déplorâtes « une immixtion de la religion dans la politique » ? Est-ce d'adresser à Dieu des prières pour obtenir de Lui l'objet de nos désirs ou de vouloir modifier par nos prières la disposition éternelle de Sa providence qui vous a choqué ? Auriez-vous songé que l'efficacité de la prière fût nulle ou voisine de zéro ? Que Dieu ne peut intervenir par Ses miracles et par Ses anges sans que cela n'affecte Son gouvernement du monde ?
Non, la doctrine de l'Église n'a jamais prétendu que « l'immutabilité de la Providence divine » supprimât l'utilité de la prière ou que l'invocation de Dieu pour obtenir de Lui l'objet de nos désirs modifiât la disposition éternelle de Sa Providence. Bien au contraire, le Seigneur dit qu' « il faut toujours prier sans se lasser jamais » (Lc XVIII, 1) et saint Paul : « Priez sans cesse » (I Thes 5, 17).
C'est une autre histoire de savoir pourquoi nos prières ne sont guère entendues. Peut-être « nous ne savons pas demander dans notre prière ce qui convient ». D'où ce mot de saint Augustin : « Le Seigneur est bon qui ne nous accorde pas ce que nous voulons afin de nous donner ce que nous préférons. »
Ou bien, je vous le concède, « Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer » (Bossuet) ; et, comme dirait Péguy : « Demander la victoire à Dieu sans combattre, je crois que c'est impoli. » À moins que, d'une manière plus prosaïque, vous ayez songé que la prière est une relation intime avec Dieu, ce qui n'est pas faux mais non exclusif des prières publiques. Comme si le Dieu des individus n'est pas aussi le Dieu des familles, le Dieu des métiers, le Dieu des nations et de tout l'univers. Ou alors que l'on cesse cette hypocrisie de se féliciter d'avoir fait de l'Annonciation une fête nationale.
Il est vrai que le déferlement alentour de la confusion du spirituel et du temporel soulève de justes et légitimes craintes pour la cause laïque. Mais la « séparation de l'Église et de l'État », emblématique du laïcisme moderne, n'est pas exactement ce que l'Église et la doctrine catholique entendent par la « distinction » des deux ordres. Elle en est même l'exacte contrefaçon.

Carlos HAGE CHAHINE
Auteur de « La laïcité de l'État et sa contrefaçon »

« Demandez et l'on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et l'on ouvrira à celui qui frappe » (Matthieu VII, 7).À quoi songiez-vous lorsque, commentant l'entrée de la statue de la Vierge de Fatima dans le hall du Parlement, vous déplorâtes « une immixtion de la religion dans la politique » ? Est-ce...

commentaires (1)

La religion est la conscience de soi et le sentiment de soi de l'homme qui, ou ne s'est pas encore conquis, ou s'est déjà reperdu. Mais l'homme, ce n'est pas 1 être abstrait hors du monde. L'homme c'est le monde de l'homme, c'est l’État, c'est la société qui produisent la religion, 1 conscience renversée du monde parce qu'ils sont eux-mêmes 1 monde renversé. La religion est la théorie du monde, sa logique sous 1 forme populaire, son complément cérémoniel, son motif de consolation-justification. Elle est la réalisation chimérique de l'essence humaine, parce que cette essence ne possède pas de réalité. Lutter contre la religion, c'est donc lutter contre ce monde là dont la religion est l'arôme spirituel. La misère religieuse est tout à la fois l'expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l'âme d'1 monde sans cœur de même qu'elle est l'esprit d'1 état de choses où il n'est point d'esprit. Elle est l'Opium du Peuple. Nier la religion, cet illusoire bonheur du peuple, c'est exiger son bonheur réel. Exiger qu'il abandonne l'illusion sur son état, c'est exiger qu'il renonce à 1 état qui a besoin d'illusions. La critique de la religion contient en germe la critique de la vallée de larmes dont la religion est l'auréole. La critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, celle de la religion en critique du droit, celle de la théologie en critique de la politique. Amen ! Signé : Votre KARL.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

07 h 51, le 04 juillet 2015

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Commentaires (1)

  • La religion est la conscience de soi et le sentiment de soi de l'homme qui, ou ne s'est pas encore conquis, ou s'est déjà reperdu. Mais l'homme, ce n'est pas 1 être abstrait hors du monde. L'homme c'est le monde de l'homme, c'est l’État, c'est la société qui produisent la religion, 1 conscience renversée du monde parce qu'ils sont eux-mêmes 1 monde renversé. La religion est la théorie du monde, sa logique sous 1 forme populaire, son complément cérémoniel, son motif de consolation-justification. Elle est la réalisation chimérique de l'essence humaine, parce que cette essence ne possède pas de réalité. Lutter contre la religion, c'est donc lutter contre ce monde là dont la religion est l'arôme spirituel. La misère religieuse est tout à la fois l'expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l'âme d'1 monde sans cœur de même qu'elle est l'esprit d'1 état de choses où il n'est point d'esprit. Elle est l'Opium du Peuple. Nier la religion, cet illusoire bonheur du peuple, c'est exiger son bonheur réel. Exiger qu'il abandonne l'illusion sur son état, c'est exiger qu'il renonce à 1 état qui a besoin d'illusions. La critique de la religion contient en germe la critique de la vallée de larmes dont la religion est l'auréole. La critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, celle de la religion en critique du droit, celle de la théologie en critique de la politique. Amen ! Signé : Votre KARL.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 51, le 04 juillet 2015

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