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Liban - Société

Marie Fakhoury, 27 ans, brûlée vive, succombe à ses blessures une semaine après

Si l'enquête le confirme, la jeune femme s'ajouterait à l'interminable liste des victimes de la violence domestique au Liban.

Marie Fakhoury, sur son lit d’hôpital à Geitaoui, avant de succomber à ses blessures jeudi soir. Photo Kafa

Marie Fakhoury, 27 ans, fille unique, mariée depuis deux ans, a été transportée en urgence samedi dernier par des voisins qui l'ont rejointe après avoir entendu ses cris de détresse. Elle est sortie affolée de sa maison et souffrant de grandes brûlures « à tel point que ses nerfs étaient visibles », raconte l'une de ses voisines durant ses funérailles, hier, à Tyr. Les circonstances de l'incident demeurent cependant obscures.

Une équipe de la Défense civile qui intervient normalement en cas d'incendie ou de brûlures avait été dépêchée sur les lieux pour transporter la jeune femme à l'hôpital Jabal Amel à Tyr. Son état ne pouvant pas être traité dans des hôpitaux non équipés pour recevoir de grands brûlés, elle a été transférée au centre des brûlés de l'Hôpital libanais, à Jeitaoui, où elle a reçu des soins, mais elle a fini par succomber à ses blessures graves jeudi soir.

Les voisins ont rapporté que Marie aurait été brûlée sur un sofa à l'intérieur de l'appartement. Le sofa était d'ailleurs complètement calciné à l'arrivée des policiers de la brigade criminelle et la foule de curieux. « Son mari était présent à l'intérieur de la maison durant les faits, il a pris son temps avant de la suivre à l'hôpital après avoir pris des affaires personnelles, de l'argent ainsi que les bijoux », raconte son avocate Samar Traboulsi à L'Orient-Le Jour.

« Tous les proches ainsi que les policiers de la brigade criminelle attendaient impatiemment que la femme, inconsciente depuis son transfert, reprenne conscience pour recueillir sa déposition et raconter sa version des faits, surtout que des soupçons planent concernant l'implication de son mari dans cette affaire. Malheureusement, elle est morte avant de pouvoir nous révéler son histoire », déplore Maya Ammar de l'association Kafa, qui milite contre la violence dont sont victimes les femmes.


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« Jusqu'aux os... »
« Les voisins ont témoigné de plusieurs disputes au sein du couple et ils ont dit que le mari avait raconté il y a deux mois au voisinage que Marie était morte, ce qu'ils ont trouvé très louche! » reprend l'avocate. « Tout ce que nous avons pu comprendre de la femme avant qu'elle ne perde conscience, ce sont deux mots : alcool et cigarette. Nous attendons donc les résultats de l'enquête de la brigade criminelle avant de tirer des conclusions et de lancer des accusations », temporise-t-elle.

« La mère de Marie a appris sa mort par hasard lorsqu'elle est arrivée à l'hôpital vendredi matin pour visiter sa fille unique, comme elle le faisait chaque jour depuis presque une semaine », s'indigne l'activiste de Kafa. « L'hôpital a appelé le mari, toujours sous enquête, pour lui annoncer la mort de sa femme, et il est venu prendre le corps de la jeune femme pour l'enterrer à Jbeil sans en informer ses parents, ne trouvez-vous pas cette attitude bizarre ? » se demandent l'avocate et l'activiste.
« Nous avons dû déployer des efforts surhumains et en appeler à des responsables haut placés afin de pouvoir reprendre la dépouille mortelle et l'enterrer dans son village natal, Tyr », explique Mme Traboulsi. « Son mari n'a pas pu assister aux funérailles tellement les proches de Marie étaient en colère et l'attendaient menaçants à l'entrée de la ville ; il a suivi le convoi depuis Beyrouth, mais il a fini par rebrousser chemin, probablement impressionné par l'accueil chaleureux que les proches et les voisins ont réservé à la jeune femme décédée », poursuit la juriste.
« Ces funérailles étaient très émouvantes. C'était plutôt une célébration avec une zaffé et un cortège fleuri. Sa maman est toujours dans un état de choc, elle ne peut assimiler tout ce qui s'est passé d'un seul coup : sa fille unique, brûlée vive jusqu'aux os, n'est plus parmi eux, et elle a dû lutter afin de récupérer son corps, et ce n'est que le début d'une longue bataille juridique qui commence pour elle », conclut l'avocate.

 

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commentaires (3)

ALCOOL ET CIGARETTE ! VOILÀ LES DEUX CLEFS DE L'AFFAIRE. ON A VERSÉ DE L'ALCCOOL ET ON L'A ALLUMÉ AVEC LA CIGARETTE... QUI ? FACILE À DEVINER...

JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

13 h 11, le 04 juillet 2015

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Commentaires (3)

  • ALCOOL ET CIGARETTE ! VOILÀ LES DEUX CLEFS DE L'AFFAIRE. ON A VERSÉ DE L'ALCCOOL ET ON L'A ALLUMÉ AVEC LA CIGARETTE... QUI ? FACILE À DEVINER...

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    13 h 11, le 04 juillet 2015

  • Trop de crimes impunis dans ce pays, y'en a marre!

    George Khoury

    10 h 55, le 04 juillet 2015

  • Malheureusement le mari et la victime étant seuls au moment du drame, il pourra fournir à la justice une histoire taillée de toutes pièces et invoquer l'accident.

    Dounia Mansour Abdelnour

    09 h 39, le 04 juillet 2015

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