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À La Une - violences

La branche de l'EI en Egypte revendique des tirs de roquettes sur Israël

Un manifestant tué au Caire lors de la dispersion par la police de partisans de Mohamed Morsi.

La branche en Egypte du groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué vendredi des tirs de roquettes depuis la péninsule du Sinaï qui ont explosé dans le sud d'Israël. AFP PHOTO / SAID KHATIB

La branche en Egypte du groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué vendredi dans un communiqué les tirs de roquettes depuis la péninsule du Sinaï qui ont explosé dans le sud d'Israël.
Un porte-parole militaire israélien avait auparavant indiqué que deux roquettes tirées dans l'après-midi depuis le Sinaï avaient atteint le sud d'Israël sans faire de victime.

"Trois roquettes Grad ont été tirées sur les (positions) juives en Palestine occupée", a indiqué dans un communiqué sur Twitter le groupe "Province du Sinaï", qui a fait du nord de la péninsule égyptienne son bastion. Se faisant autrefois appeler Ansar Beït al-Maqdess, ce groupe a changé de nom pour bien marquer son allégeance à l'EI qui a proclamé un "califat" sur les territoires conquis en Irak et en Syrie.

Dans son communiqué, le groupe accuse Israël d'avoir "soutenu" l'armée égyptienne durant les attaques qu'il a lancées mercredi contre les militaires égyptiens dans le nord du Sinaï et dit avoir agi en représailles à ce soutien présumé.

Mercredi, des combattants de la branche égyptienne de l'EI ont lancé une série d'attentats coordonnés contre des points de contrôle de l'armée dans le nord du Sinaï. Des affrontements sans précédent ont ensuite opposé jihadistes et soldats, tandis que les chasseurs F-16 de l'armée bombardaient des positions du groupe extrémiste. L'armée a fait état de 17 soldats et 100 jihadistes tués dans ces violences. Mais des responsables avaient auparavant annoncé la mort de 70 soldats et civils.

Dans une vidéo diffusée jeudi soir et retraçant le déroulé de ces attentats, l'armée a expliqué que les jihadistes avaient affiché des drapeaux de l'EI sur certains immeubles de Cheikh Zouweid, une localité touchée par ces attaques, "pour faire croire que les terroristes avaient capturé la ville", mais que leur tentative avait échoué.
De son côté, l'EI a affirmé vendredi avoir attaqué plus d'une vingtaine de points de contrôle, ayant notamment recours à deux kamikazes à bord de voitures piégées.

 

(Lire aussi : L'Egypte déterminée à éradiquer le "terrorisme" dans le Sinaï)


Un manifestant tué au Caire
Par ailleurs, un manifestant a été tué vendredi au Caire lors de la dispersion par la police de partisans de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi, rassemblés à l'occasion du deuxième anniversaire de sa destitution par l'armée. Depuis cette destitution, les nouvelles autorités mènent une répression sanglante contre l'opposition, et le pays connaît une vague sans précédent d'attaques menées par des jihadistes qui disent agir en représailles à celle-ci.
Le jeune manifestant a été tué par un tir de chevrotine dans le sud du Caire, ont indiqué à l'AFP des responsables de la police et de la santé.
Les forces de sécurité ont par ailleurs tiré des gaz lacrymogènes pour disperser plusieurs rassemblements de dizaines d'islamistes à travers la capitale, selon les responsables.

Dans les semaines ayant suivi l'éviction le 3 juillet 2013 de M. Morsi par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, ses partisans ont manifesté en masse pour réclamer son retour, mais leur mobilisation s'est fortement réduite sous l'impact de la répression. Plus de 1.400 personnes, en majorité des manifestants islamistes, ont été tuées par les forces de l'ordre et des dizaines de milliers emprisonnées. Des centaines ont depuis été condamnées à mort dans des procès de masse expéditifs. M. Morsi lui-même et plusieurs dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans se sont vus infliger la peine capitale.

D'abord limitée aux islamistes, la répression s'est rapidement élargie aux mouvements laïques et de gauche, fers de lance de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir.
"Les autorités égyptiennes ont montré qu'elles ne reculeraient devant rien dans leurs tentatives d'écraser quiconque défie leur pouvoir", a affirmé dans un communiqué Hassiba Hadj Sahraoui, une responsable à Amnesty International.


Disant agir en représailles à la répression visant les islamistes, les jihadistes ont multiplié les attaques contre les forces de l'ordre, non seulement dans le nord du Sinaï, mais aussi au Caire. Lundi, le procureur général Hicham Barakat a ainsi été assassiné dans la capitale égyptienne dans un spectaculaire attentat à la bombe, à la suite d'appels de l'EI à s'attaquer au corps judiciaire pour venger l'exécution de ses partisans.

 

(Lire aussi : « Si l'on ne fait que de la répression, la lutte antiterroriste ne peut pas fonctionner »)


Sissi toujours populaire
Malgré la répression et la multiplication des attaques contre les forces de l'ordre, qui ont tué des centaines de policiers et soldats, M. Sissi, élu président un an après avoir évincé M. Morsi, reste populaire auprès d'un large segment de la population.
Immédiatement après l'assassinat de M. Barakat, il a promis des jugements accélérés et une législation plus dure "pour lutter contre le terrorisme". Moins de deux jours après, le gouvernement a approuvé une nouvelle loi antiterroriste qui doit "offrir une justice rapide et venger les martyrs".

"De nombreux Egyptiens, lassés par l'instabilité politique et effrayés par la hausse des attaques terroristes dans les grandes villes, soutiennent largement la répression", souligne Eric Trager, du Washington Institute for Near East Policy.

Mais deux ans après l'éviction de M. Morsi, la relance de l'économie reste l'un des principaux défis qui se posent au président, le pays souffrant d'une inflation de 13,5% et d'un déficit budgétaire de 12%, alors que les touristes sont un tiers de moins à visiter le pays qu'en 2010.

 

 

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