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Présidence SF

Voici des années que je suis morte ! En ce monde très dur, il n'y a plus de place pour les êtres comme moi. Je suis une chose à la dérive. Je n'ai même pas encore trouvé ma place pour vivre. Je voudrais rester seule avec moi-même. J'éprouve le terrible besoin de renaître, comme le phénix de ses cendres, pour me débarrasser du sentiment de n'être rien. Greta Garbo était peut-être neurasthénique jusqu'au moindre battement de ses cils, mais cette monstresse sacrée reste la seule à avoir absolument assimilé qu'il est impossible, foncièrement impossible, d'être et avoir été.

Le 14 Mars a fêté ses dix ans cette année. Il a l'air pourtant d'en avoir cent. Mille. On dirait qu'il c(r)oule, ce 14 Mars, concept éminemment polymorphe puisque addition mathématiquement stérile de valeurs fondatrices, immarcescibles et universelles ; d'individus qui essaient de former un peuple ; de partis politiques qui essaient de (se la) jouer collectif, sur un échiquier beaucoup trop grand pour eux de surcroît. Un somptueux could be sur le papier, une catastrophe dix ans plus tard.

Le flash-back, pourtant, est magnifique : ce 14 Mars est né en 2005 dans un placenta sublime, cette place des Martyrs-all men's land qui n'avait jamais autant battu la chamade, dans le prolongement direct de la place du Saint-Georges, haririsée, ironie du sort, pour l'éternité, Ground Zero d'un Liban ressuscité, débarrassé de l'occupation syrienne. À l'époque, l'unisson, la symbiose, l'harmonie étaient à leur climax : dans la ferveur, tout le monde, électeurs et élus, regardait dans la même direction ; tout le monde, électeurs et élus, avait confiance, en l'autre et en l'avenir ; tout le monde, électeurs et élus, avaient conscience, révolution du Cèdre tous azimuts, de réécrire l'histoire d'un pays doublement maudit : par sa géographie et par son histoire.

Peut-on réellement (com)battre la nature ? Cette question, tellement posée dans ces colonnes, les acteurs et même les spectateurs du 14 Mars l'ont vécue, et la cruelle réponse avec, dans leur chair. Parce que la région est une goule bestiale et boulimique qui dévore crues toutes les ambitions du monde, parce que l'immense majorité des élus du 14 Mars place son intérêt propre au-dessus de celui de la nation, parce que tous les partis du 14 Mars placent leur intérêt au-dessus de celui de la nation, parce que le mot même de nation reste une hérésie au Liban, parce que le Hezbollah ne veut/peut toujours pas se libaniser, le 14 Mars a fini par ne plus intéresser personne. Ou presque. Même le 14 Mars ne s'intéressait plus au 14 Mars.

Il y a un moment où on tombe tellement bas qu'on ne peut que se relever. Que taper du pied pour respirer, ou exister, de nouveau. Que sortir de la Matrice, pour mieux la recréer. Il y a quelques jours, naissait le Conseil national des indépendants du 14 Mars, applaudi autant que vilipendé par les partisans. Plus que n'importe qui d'autre, les Libanais ont appris à non seulement ne plus vendre de peaux d'ours avant de les avoir dépecés et enterrés, mais aussi, à ne plus projeter. Sauf qu'il y a dans l'accouchement de cet énième Conseil, au-delà de son exposé des motifs, au-delà des résultats, ou pas, il y a un beau, un très beau signe, comme un encéphalogramme qui redécolle : l'élection d'un homme, un rare parmi les justes, hypercœur/tête d'une noblesse perdue, intellectuel et sanguin à la fois, est et ouest fédérés, le seul, sans doute, capable d'insuffler ne serait-ce qu'un minimum syndical de cette poudre de perlimpinpin dont tous les Libanais ont besoin : l'espérance.

Cet homme s'appelle Samir Frangié, et dans un pays étêté, dé-Baabdaisé à outrance, sa présidence est un baume. Illusoire peut-être : la malédiction est coriace et tellement obstinée, mais un baume. De là où il est, le bien-nommé Hamid Frangié sourit, un peu jaune : son fils a de quoi lui prouver que rien n'empêche que la plume ne se transforme en épée. En véritable arme. De (re)construction massive.

Voici des années que je suis morte ! En ce monde très dur, il n'y a plus de place pour les êtres comme moi. Je suis une chose à la dérive. Je n'ai même pas encore trouvé ma place pour vivre. Je voudrais rester seule avec moi-même. J'éprouve le terrible besoin de renaître, comme le phénix de ses cendres, pour me débarrasser du sentiment de n'être rien. Greta Garbo était peut-être...

commentaires (7)

au moins ce Frangieh est eduquer et est representatif des libanais cultivee, intelligent et patriotique !! mais en ce qui me concerne Geagea aurait fait un VRAI president FORT, sous les ordres de personne(puisque selon certain journaliste hariri meme c'est retracter car ces allies n'etaient pas d'accord)

Bery tus

19 h 42, le 02 juillet 2015

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Commentaires (7)

  • au moins ce Frangieh est eduquer et est representatif des libanais cultivee, intelligent et patriotique !! mais en ce qui me concerne Geagea aurait fait un VRAI president FORT, sous les ordres de personne(puisque selon certain journaliste hariri meme c'est retracter car ces allies n'etaient pas d'accord)

    Bery tus

    19 h 42, le 02 juillet 2015

  • IL FAIT UN MAUVAIS PRÉSIDENT AVEC SON INTIFADA DE LA PAIX... PAROLES QUI RESTERAIENT PAROLES... ET TOUS NOUS SAVONS POURQUOI... MÊME SI L'HOMME EST DE BONNE FOI ET UN VRAI LIBANAIS ! LUI... IL L'EST... LES AUTRES... DE L'AUTRE CÔTÉ... NE LE SONT PAS !!! UNE MAIN.. SEULE... NE PEUT PAS APPLAUDIR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 57, le 02 juillet 2015

  • Et voila Ziad , superbe Ziad transforme en directeur de campagne , toujours avec cette grandiloquence inutile pour annoncer de tels evenements mort nes.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 08, le 02 juillet 2015

  • C'est un homme comme S. Frangié qu'il nous faut pour Président de la Républqiue.

    Achkar Carlos

    11 h 08, le 02 juillet 2015

  • Le mérite de ce Libanais Sain et Franegéh n'est pas d'avoir révélé une tache originelle ; Malsaine ; mais tout simplement d'avoir fait œuvre pédagogique en forçant ; dans la démesure de ses idées, de ses moult discours et de ses Saines impressions ; à considérer la récurrence de tant d'horreur dans cette aventure Martienne en 8. De cette vieille préhistoire mentale hypophysaire et lilliputienne telle qu'elle se devine dans "l'odyssée" really arriérée de cette espèce 8 Malsaine, il existe une solution de continuité qui tendrait à prouver que le Malsain en 8 en fait, naît naturellement mauvais ; yâ wâïyléééh ; et que son 8 Martien et satané milieu le rend franchement d é g u e u. L'échappée belle est sans doute de s'étourdir d'un peu…. de culture, élégiaque ou désopilante. Même pour quelques moments de plaisir à écouter ce Sain Franegéh éhhh irréprochable pareil glisser ; sans forcer ni geste ni voix ; sur un fil tendu de beaux discours tendres, subtils, honnêtes et intelligents. Eh oui ! D'un clin d'œil, d'une inflexion, d'une esquisse de mouvement ou de style, d'un sourire ou d’un trait d’esprit Sain et, à la dérobée, ce Libanais Sain et Franegéh fait naître une connivence irrésistible et charmante. Certains justes disaient avec pertinence de ce Sain qu'il est surtout indispensable, mais on ne sait plus à quoi, mahééék n’est-ce pas ? Mais, peu importe ; quoi !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 01, le 02 juillet 2015

  • Toutes ces ponctuations , ces parenthèses , ce besoin impérieux de truffer votre article d anglicisme pour nous proposer samir frangie comme président de la république ? On aura tout vu ... Et lu , m.makhoul .

    Hitti arlette

    09 h 50, le 02 juillet 2015

  • Amen !

    Halim Abou Chacra

    06 h 54, le 02 juillet 2015

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