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Liban - L’éclairage

Salam et Berry en maîtres-tacticiens...

Le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre, Tammam Salam, se sont entendus au cours de leur rencontre samedi dernier sur la nécessité de redynamiser les institutions constitutionnelles et de sortir de la situation de blocage actuelle, afin de pouvoir se dédier aux soucis des citoyens. Les deux hommes sont convenus que le blocage des institutions se répercute négativement sur le pays et les citoyens, sans régler la crise et sans débloquer l'impasse présidentielle.

Partis politiques, observateurs et diplomates attendent les résultats éventuels de la séance aujourd'hui, après la convocation par Tammam Salam du Conseil des ministres sans modification de l'ordre du jour. Au terme de concertations avec les différentes forces politiques, il s'est en effet avéré au Premier ministre que chaque partie campe sur ses positions. En dépit de cela, le président du Conseil a décidé de prendre ses responsabilités et de ne pas céder au chantage, sans pour autant verser dans la provocation. Des sources parlementaires du Courant patriotique libre indiquent ainsi que les ministres aounistes participeront à la séance d'aujourd'hui. Pas de boycott prévu, ni de retrait de séance. Ils exposeront leur point de vue, souligneront une fois de plus la priorité des nominations militaires sur tout autre dossier et s'opposeront à toute décision qui serait prise avant qu'une solution ne soit trouvée à cette question. Une réunion extraordinaire du bloc du Changement et de la réforme devrait suivre la séance à Rabieh.

Ce qui est certain, c'est que Tammam Salam signera le décret marquant l'ouverture d'une session extraordinaire à la Chambre des députés, avec le contreseing de ceux qui le souhaitent parmi les ministres. Le décret est ordinaire et n'a pas besoin de l'aval du Conseil des ministres, mais, en principe, de la signature du président de la République et du Premier ministre. Qu'à cela ne tienne, plus des deux tiers des ministres devraient quand même signer ce décret aujourd'hui. Sauf qu'une telle démarche devrait électriser quelque peu le climat de la séance, puisqu'elle place le Hezbollah devant un dilemme : soit le parti chiite se solidarise avec le CPL, qui refuse la parution du décret sans la signature de tous les ministres réunis, soit il soutient l'ouverture de la session extraordinaire, projet cher à Nabih Berry. D'aucuns se demandent en outre quelle sera la position des ministres des Marada et du Tachnag.


(Pour mémoire : Un Conseil des ministres pour marquer les positions et paver la voie à une nouvelle dynamique, le décryptage de Scarlett Haddad)


Selon des sources proches de Aïn el-Tiné, Nabih Berry est certain que le quorum de la séance d'aujourd'hui est assuré. La réunion est donc consensuelle, et les ministres y participeront pour discuter des points à l'ordre du jour. Ces sources affirment que M. Berry est déterminé à redynamiser les institutions, compte tenu des échéances qui se présentent dans la région et des solutions qui se profilent à l'horizon après la signature de l'accord sur le nucléaire, à commencer par le règlement de la crise syrienne. Ainsi, dès qu'il aura en main le décret permettant l'ouverture d'une session extraordinaire, Nabih Berry mènera les contacts politiques nécessaires et réunira le bureau de la Chambre avant de convoquer les députés. M. Berry souhaite aller vite en besogne, afin que le Liban puisse profiter des dons qui attendent et mettre en branle les projets qui attendent l'approbation des députés, et dont certains ont besoin de législations spéciales.

Des milieux proches du Grand Sérail indiquent, dans ce cadre, que le dossier du gaz et du pétrole qui se trouve dans les eaux territoriales libanaises et le conflit autour de la zone économique exclusive entre le Liban et Israël ont été au menu d'une rencontre entre Tammam Salam et Amos Hochstein, envoyé spécial et coordonnateur pour les Affaires énergétiques internationales et chef du bureau des ressources énergétiques au département d'État. M. Salam souhaite en effet donner un coup de fouet à ce dossier, d'autant que les compagnies internationales ont exprimé la volonté de participer à l'appel d'offres en vue de l'extraction des ressources de l'espace maritime, processus pour l'instant gelé en raison des conflits politiques. Or c'est au cabinet de prendre des initiatives pour redynamiser le dossier. Le Premier ministre a donc tenu à ajouter cette question fondamentale, parmi bien d'autres, à l'ordre du jour des Conseil des ministres d'aujourd'hui, ce qui est en soi un coup de maître, puisqu'il s'agit d'un moyen de pression redoutable sur les forces politiques qui bloquent les institutions.

Pour les sources proches de Rabieh, les pressions exercées par certaines parties sur le CPL et ses alliés, et la tentative de semer la discorde au sein du 8 Mars sont synonymes de fiasco politique des adversaires du général Michel Aoun. Ces tentatives n'aboutiront pas aux résultats escomptés et ne réussiront pas à intimider le CPL ou à modifier ses convictions. Au contraire : Michel Aoun ira jusqu'au bout et ne fera aucun compromis, convaincu que le partenariat national préconisé par l'accord de Taëf n'est que paroles creuses et sans substance aucune.

 

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Le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre, Tammam Salam, se sont entendus au cours de leur rencontre samedi dernier sur la nécessité de redynamiser les institutions constitutionnelles et de sortir de la situation de blocage actuelle, afin de pouvoir se dédier aux soucis des citoyens. Les deux hommes sont convenus que le blocage des institutions se répercute...

commentaires (4)

TOUTE INITIATIVE... QUOIQUE MINCE SOIT-ELLE... DE REDYNAMISER LES INSTITUTIONS EST LA BIENVENUE ! LE POSTE DE CHEF DE L'ETAT DOIT EN ÊTRE LA PREMIERE !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 36, le 02 juillet 2015

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Commentaires (4)

  • TOUTE INITIATIVE... QUOIQUE MINCE SOIT-ELLE... DE REDYNAMISER LES INSTITUTIONS EST LA BIENVENUE ! LE POSTE DE CHEF DE L'ETAT DOIT EN ÊTRE LA PREMIERE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 36, le 02 juillet 2015

  • Tant que Michel Aoun n'est pas élu Président de quelque chose, il continuera à boycotter le pouvoir établi et à perturber le travail du gouvernement. C'est pourquoi, je souhaite qu'il soit nommé "Président de la République de Rabieh" ainsi tous ses problèmes seraient résolus.

    Un Libanais

    10 h 04, le 02 juillet 2015

  • Maitres tacticiens ...? du calme .....!l' enthousiasme est une matière consommable rare et périssable ... et le jeu de trictrac est difficile....d'autant qu' il faut des dès....(pas la saumure) ...avant de dire " vido et revido "..

    M.V.

    09 h 34, le 02 juillet 2015

  • MAIS QUELLE BONNE NOUVELLE....

    Gebran Eid

    03 h 57, le 02 juillet 2015

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