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Économie - Analyse

Un allègement de la dette grecque sera incontournable, d’après les économistes

Peu importe le verbe choisi, la Grèce et ses créanciers devront trouver une solution face à une dette publique insoutenable, et ce quelle que soit l'issue de cette crise. Car il n'est aujourd'hui aucun économiste, ou presque, pour croire qu'à long terme la Grèce sera en mesure de porter seule un endettement qui représente 180 % de son produit intérieur brut, presque deux années de production de richesse du pays.
En 2010, date du premier plan d'aide, « il fallait commencer par une remise de dette. En 2015, cette mesure est encore plus nécessaire et plus urgente », plaide l'économiste Charles Wyplosz, dans une analyse publiée mardi. Pour lui, ne pas l'avoir fait dès le départ a été « l'erreur fondamentale de programmes de la troïka », les créanciers du pays, à savoir le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et l'Union européenne représentée par la Commission. Il fait valoir que la cure d'austérité draconienne en Grèce, loin de contenir cette dette, l'a fait flamber, en plongeant le pays dans une « dépression économique d'une profondeur et d'une durée uniques dans les annales ».
La dette grecque pesait en effet 130 % du PIB en 2010. Cinq ans plus tard, et malgré un effacement massif en 2012 de créances détenues par le secteur privé, elle atteint donc 180 %.
Pour faire face, la Grèce a deux solutions.
La première, que défendent les créanciers, mais qui impliquerait un « oui » au référendum et certainement une chute du gouvernement emmené par la gauche radicale Syriza, serait qu'Athènes dégage pendant plusieurs années des excédents budgétaires, suffisants pour assurer le fonctionnement quotidien de l'État, sans toutefois handicaper la croissance.
Dans le même temps, les créanciers publics, désormais détenteurs de 80 % de la dette, accepteraient, eux, d'envisager une « restructuration light », telle qu'ils l'avaient déjà fait miroiter en novembre 2012 : allonger les échéances, réduire les intérêts. Les gouvernements européens n'auraient alors pas à réaliser de pertes sur leurs prêts à la Grèce, alors que se profilent d'importantes échéances électorales : la présidentielle en France et les législatives en Allemagne, toutes deux en 2017. Cette restructuration de la dette grecque pourrait être mise sur pied « dès l'automne », a promis le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker dans un discours appelant les Grecs à voter « oui ».
Mais pour les économistes qui critiquent cette option, comme le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, ce choix de plusieurs nouvelles années de rigueur budgétaire « signifierait une dépression sans fin », sans permettre à court terme au pays de recommencer à se financer de manière autonome. « Peut-être qu'un pays appauvri, qui aurait vendu tous ses actifs, et vu émigrer tous ses cerveaux, pourrait alors, enfin, bénéficier d'un effacement de dette », écrivait-il avec amertume dans une analyse parue lundi.
Le Français Thomas Piketty a, lui, estimé dans une formule lapidaire que ne pas consentir très vite à la Grèce une remise de dette serait la condamner à la « pénitence éternelle ».
(Source : AFP)

Peu importe le verbe choisi, la Grèce et ses créanciers devront trouver une solution face à une dette publique insoutenable, et ce quelle que soit l'issue de cette crise. Car il n'est aujourd'hui aucun économiste, ou presque, pour croire qu'à long terme la Grèce sera en mesure de porter seule un endettement qui représente 180 % de son produit intérieur brut, presque deux années de...

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