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Moyen Orient et Monde - Iran

Pour Rohani, un accord nucléaire est un premier pas vers le succès

Les négociations nucléaires entre l’Iran et les 5+1 se poursuivent à Vienne. Pool/Carlos Barria/AFP

L'avenir du président iranien Hassan Rohani est lié à un accord nucléaire avec les grandes puissances, mais même si les discussions débouchent sur un succès, il fera rapidement face à d'autres défis de politique intérieure.
Élu dès le premier tour en juin 2013, ce religieux modéré a promis de parvenir à un accord historique et de lever les sanctions internationales qui paralysent l'économie iranienne, tout en sauvegardant les acquis nucléaires du pays. Les grandes puissances veulent, via cette entente, s'assurer que le programme nucléaire iranien est à vocation strictement civile et que Téhéran ne cherche pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions. Mais cet accord est âprement discuté depuis plus de 20 mois, et les négociations finales à Vienne vont se prolonger en juillet, au-delà de la date butoir du 30 juin, tant les divergences restent importantes.
Un accord serait un succès pour M. Rohani, mais il serait insuffisant pour ancrer sa présidence dans l'histoire de la République islamique, selon des analystes. Car il sera aussi jugé sur sa capacité à apporter des changements en politique intérieure et tenir ses promesses électorales sur les questions culturelles et sociales.
Aux législatives du 26 février 2016, l'électorat pourrait voter pour des candidats favorables à sa politique d'ouverture diplomatique. Mais les Iraniens pourraient aussi se tourner vers des conservateurs assurant que le président n'a pas tenu ses promesses, accord nucléaire ou pas. « Pour la population, la situation n'a pas changé, et beaucoup pensent qu'ils n'ont rien gagné au jeu des négociations. C'est ce sentiment qui renforce les opposants à un accord », explique Amir Mohebbian, un expert conservateur proche du pouvoir. « S'il ne répond pas aux attentes, il sera d'autant plus facile aux opposants du président de dire "vous avez échoué" », ajoute-t-il. La classe moyenne iranienne et la population pauvre ont vu leur pouvoir d'achat s'effondrer depuis 2012, avec une inflation supérieure à 40 % avant l'arrivée au pouvoir de M. Rohani.

Situation « très mauvaise »
Son gouvernement, qualifié de « technocrate », a réussi à la juguler autour de 15 %, mais les revenus pétroliers ont fondu avec la chute des cours de l'or noir. Et après avoir fait adopter un budget d'austérité en mars, le gouvernement a réduit les subventions directes instaurées par l'ex-président Mahmoud Ahmadinejad pour atténuer les hausses de prix. Et si les sanctions bancaires et pétrolières internationales sont levées, il faudra encore attendre pour en ressentir les effets, souligne Saïd Laylaz, analyste économique proche des réformateurs. « Tout ne rentrera pas dans l'ordre du jour au lendemain car la situation politico-économique est très mauvaise », dit-il, ajoutant que « des défis importants sur les dossiers sociaux et culturels » attendent M. Rohani. « Il a réussi à les évacuer à cause des négociations, mais il n'aura bientôt plus cette excuse », en cas d'accord nucléaire, note-t-il.
Arthur MACMILLAN/AFP

L'avenir du président iranien Hassan Rohani est lié à un accord nucléaire avec les grandes puissances, mais même si les discussions débouchent sur un succès, il fera rapidement face à d'autres défis de politique intérieure.Élu dès le premier tour en juin 2013, ce religieux modéré a promis de parvenir à un accord historique et de lever les sanctions internationales qui paralysent...

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