Un nouveau concept pour mettre en valeur le tourisme et l’économie du Chouf

Niché dans les montagnes du Chouf, le palais Mir Amine à Beiteddine a accueilli hier une initiative conjointe de l'Association libanaise pour la franchise (LFA) et la Société de la réserve des cèdres du Chouf, en coopération avec les ministères du Tourisme et de l'Économie. C'était le lancement d'« Authentic Chouf » (Le Chouf authentique), un projet qui s'articule autour de deux axes : une campagne publicitaire et un site Web.

Le Chouf est une région typiquement libanaise, presque clichée, « où l'on peut passer de la mer à la montagne en une demi-heure », souligne Nora Joumblatt, présidente du comité du festival de Beiteddine, qui fête cette année ses 30 ans.
Le Chouf est aussi une région particulière à de nombreux égards : réserve naturelle, lieux historiques et culturels, et cohabitation de plusieurs communautés religieuses. La campagne « Authentic Chouf » vise à y développer le tourisme et y encourager les investissements, tout en protégeant les trésors que renferme cette région. La cérémonie s'est déroulée en présence des ministres du Tourisme, Michel Pharaon, représentant le chef du gouvernement, Tammam Salam, de l'Agriculture, Akram Chehayeb, et de l'Économie, Alain Hakim, de Mme Joumblatt, du député Dory Chamoun et de plusieurs autres personnalités.

Le site Internet, pilier de la campagne et dévoilé pour l'occasion, donnera prochainement un recensement des sites touristiques mais aussi des maisons d'hôtes et des restaurants de la région, qui ne peuvent pas assurer leur propre promotion. Cette plateforme, alimentée en partenariat avec les municipalités, vise à leur donner plus de visibilité. Elle leur permettra d'annoncer leurs initiatives et activités. Une partie du site Web présentera également un contenu visant à soutenir les activités économiques de la région, notamment à travers la promotion de packages d'écotourisme et de tourisme rural, de nature à aider les visiteurs à mieux organiser leurs programmes afin de connaître le Chouf loin des sentiers battus.

Après le mot de bienvenue de Mme Joumblatt, Charles Arbid, président de la LFA, a expliqué que l'élaboration d'une stratégie de communication pour le Chouf fait partie d'un plan global à l'échelle nationale, pour mieux mettre en valeur le Liban. De nos jours, en effet, les Libanais préfèrent souvent découvrir d'autres pays durant leurs vacances, au détriment de leur propre territoire.
L'idée est aussi de construire une image de marque pour le Chouf pour mieux le promouvoir. « Faire en sorte que l'appellation Chouf devienne un label propre aux produits et aux services du Chouf ainsi qu'une marque de qualité qui vise à améliorer la qualité des services et des produits, conformément aux normes internationales, permettant notamment l'exportation de ses produits vers l'étranger », a expliqué M. Arbid.
Le Chouf est la première région à bénéficier d'un tel plan, et d'autres régions suivront le même modèle, s'il s'avère concluant.
Pour Élie Nakhlé, président de l'Association des commerçants du Chouf, « le tourisme est l'une des composantes principales de l'identité de la région ». Il a mis en évidence le lien intrinsèque entre le tourisme et l'économie dans la région, se disant convaincu que cette initiative ne peut avoir « que des répercussions positives sur l'économie et le commerce dans toute la région ».

Michel Pharaon
Prenant à son tour la parole, Michel Pharaon, qui a présenté le programme de tourisme rural « Lebanon's Rural Tourism », a rappelé que, lorsque celui-ci avait été lancé, le but était de diviser le Liban entre 20 et 25 régions, et de mettre en valeur leurs sites touristiques dans le but de les promouvoir. Après avoir souligné la variété des activités touristiques dans la région, le ministre Pharaon s'est dit persuadé qu'une coopération entre les municipalités, le secteur privé, les ONG et les ministères concernés peut générer un changement de qualité pour les années à venir. Il a saisi l'occasion pour rappeler une nouvelle fois la nécessité d'élire un nouveau président de la République.

Le côté naturel et original de la région a été exposé par le ministre Akram Chehayeb, également vice-président de la Société des cèdres du Chouf. Il a précisé l'importance de la biodiversité du Chouf, où les producteurs utilisent pas ou peu de pesticides et d'insecticides. Ce n'est pas par hasard que l'un des slogans de la campagne est « where organic is produced without a label » (là où le biologique est produit sans label). Le Chouf sera aussi une expérience-test pour exporter par la suite un modèle d'agriculture durable et respectueuse de l'environnement dans le reste du pays, a-t-il ajouté, après avoir rappelé que l'agriculture représente une partie importante de l'économie de la région.
Évoquant la crise politique, M. Chehayeb a relevé que « le vide politique actuel n'a pas empêché le développement de cette région », même s'il a engendré un problème concernant le traitement des déchets dans cette partie du pays.
Alain Hakim, ministre de l'Économie et du Commerce, a souligné de son côté le rôle important du tourisme. « Au Liban, le secteur des services en général et celui du tourisme, en particulier, constituent le poumon économique du pays », a-t-il indiqué.

Selon les estimations des organisateurs, la région du Chouf pourrait s'attendre à une augmentation de 25 % de visites touristiques. Architecture, économie, histoire, gastronomie se retrouvent dans cette région.
Alain Hochar, directeur de l'agence de publicité qui a réalisé la campagne, a affirmé qu'« au XXIe siècle, l'image de marque », branding « en anglais, est impérative quel que soit l'endroit ou l'objet ». Il a relevé dans ce cadre que les efforts à déployer pour le Chouf « ne sont pas énormes, tant la région possède d'atouts pour se mettre en relief ». « Le charme de cette région réside dans le fait qu'elle a conservé son authenticité », a-t-il souligné.
Le spot publicitaire de la campagne a été présenté. Il met en scène un groupe de jeunes qui part à l'aventure dans le Chouf. Balades en voiture, randonnées dans les montagnes, ricochets dans les ruisseaux et visites chez l'habitant sont au menu.

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