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À La Une - disparition

Charles Pasqua, ex-premier flic de France à la réputation sulfureuse, est mort

L'un des plus célèbres ministres de l'Intérieur et pilier de la droite gaulliste s'est illustré dans la libération des otages français du Liban en 1988.

Charles Pasqua, l'un des plus célèbres ministres de l'Intérieur de France et pilier de la droite gaulliste, est décédé lundi à 88 ans. AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN

Charles Pasqua, l'un des plus célèbres ministres de l'Intérieur de France et pilier de la droite gaulliste, est décédé lundi à 88 ans, après avoir marqué la vie politique du pays durant des décennies, accompagné d'une réputation sulfureuse. M. Pasqua est décédé à l'hôpital Foch de Suresnes près de Paris, a précisé dans un communiqué le président du Conseil des Hauts-de-Seine, département de la banlieue de la capitale dont l'ancien premier flic de France a longtemps été l'une des principales figures.

"Ce soir, la France perd l'un de ses plus grands serviteurs", a réagi l'ancien président Nicolas Sarkozy, chef du parti Les Républicains (droite, opposition), faisant part de sa "très grande tristesse et une très vive émotion".
"Nous le savions affecté par la récente disparition de son fils. Il y a encore peu de jours, en dépit de la fatigue et de la maladie, il avait tenu à participer au congrès fondateur des Républicains", a ajouté M. Sarkozy.

Méridional, célèbre pour son accent du sud, jouant de sa faconde pour séduire son public, M. Paqua avait mis en 2011 un terme à sa carrière politique qui recelait une part d'ombre liée à ses activités au sein de services d'ordre parallèles, de ses réseaux africains et de ses démêlés judiciaires.
Cité dans une dizaine d'affaires (financement politique, vente d'armes à l'Angola), il avait été condamné définitivement en 2010 dans deux dossiers: à 18 mois de prison avec sursis pour le financement illégal de sa campagne européenne de 1999 via la vente d'un casino, et à un an avec sursis dans une affaire de détournements de fonds au préjudice d'une société d'exportation de matériel de sécurité.
Son dernier grand rendez-vous judiciaire date de mai dernier, avec le procès en appel de détournement de fonds publics dans une fondation d'art, pour lequel deux ans de prison avec sursis avaient été requis.

Du Service d'action civique (SAC), sorte de police secrète créée à la fin des années 1950, au ministère de l'Intérieur où il a officié deux fois (1986-88 et 1993-95), son parcours était placé sous le signe du maintien de l'ordre. Il a laissé son nom à une législation restreignant le droit d'asile en juin 1993, a présidé à l'arrestation des membres d'Action directe en 1987, du terroriste Carlos en août 1994, ainsi qu'à la neutralisation en décembre 1994 sur l'aéroport de Marseille d'un commando qui avait détourné un Airbus parti d'Alger.

 

"Terroriser les terroristes"
Charles Pasqua s'est également illustré dans la libération des otages français du Liban en 1988, ainsi que dans celle, en 1995, des pilotes français capturés en Bosnie, sans qu'en aient été clairement élucidées les modalités et conditions.

En 1986, alors qu'il est ministre de l'Intérieur, un jeune homme d'origine marocaine, Malik Oussekine, meurt sous les coups de la police pendant une manifestation étudiante à Paris, suscitant une vive émotion dans le pays.
Il marquera ses deux passages au ministère de l'Intérieur de son empreinte, usant de formules chocs comme "il faut terroriser les terroristes" ou "la démocratie s'arrête là où commence l'intérêt de l'Etat".

En politique, il a passé une bonne partie de sa vie à agir dans l'ombre d'un chef. Entré à 16 ans dans la Résistance, il suit le général de Gaulle. Elu député pour la première fois en 1968, il fonde avec Jacques Chirac le parti RPR en 1976. Mais, à la présidentielle de 1995, il prendra le parti d'Edouard Balladur contre l'ex-maire de Paris, ce qui donnera un coup d'arrêt à sa carrière ministérielle.
Charles Pasqua a présidé aussi pendant 19 ans le conseil général des Hauts-de-Seine, département le plus riche de France, avant de céder sa place en 2004 à son dauphin... Nicolas Sarkozy.

C'est la question européenne qui le sépare de Jacques Chirac. Il milite pour le non au traité de Maastricht en 1992, quitte le RPR et fonde son propre mouvement "souverainiste", le Rassemblement pour la France (RPF).
En 2004, après avoir raté une réélection au Parlement européen, il avait fait son retour au Sénat. Il avait décidé de ne pas se représenter aux élections sénatoriales de septembre 2011, mettant ainsi un point final à sa carrière politique.

Charles Pasqua, l'un des plus célèbres ministres de l'Intérieur de France et pilier de la droite gaulliste, est décédé lundi à 88 ans, après avoir marqué la vie politique du pays durant des décennies, accompagné d'une réputation sulfureuse. M. Pasqua est décédé à l'hôpital Foch de Suresnes près de Paris, a précisé dans un communiqué le président du Conseil des...

commentaires (4)

Un vrai patriote et homme de convictions ..! dans la résistance dés 15 ans ...! par contre, pour ce qui est de sa " réputation sulfureuse " il semble que les créateurs furent les marxo/socialistes ...ni résistants à 15 ans ,ni vraiment patriote plu tard ....qui ont bâti ces intox en mille feuilles ...! car Charles Pasqua fut accusé de tout et de n'importe quoi ....mais jamais les preuves furent fourni, lors des divers procès politico/socialiste engagé contre sa personne....

M.V.

17 h 19, le 30 juin 2015

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Commentaires (4)

  • Un vrai patriote et homme de convictions ..! dans la résistance dés 15 ans ...! par contre, pour ce qui est de sa " réputation sulfureuse " il semble que les créateurs furent les marxo/socialistes ...ni résistants à 15 ans ,ni vraiment patriote plu tard ....qui ont bâti ces intox en mille feuilles ...! car Charles Pasqua fut accusé de tout et de n'importe quoi ....mais jamais les preuves furent fourni, lors des divers procès politico/socialiste engagé contre sa personne....

    M.V.

    17 h 19, le 30 juin 2015

  • S'il avait ete la , au ministere qui a le plus marque sa carriere , celui de l'interieur , et avec sa theorie qu'il 'fallait terroriser le terroriste ' , on en serait pas a ces hollandouilesques faceties francaises de vouloir nous apprendre a reconnaitre le bon du mechant ....

    FRIK-A-FRAK

    13 h 51, le 30 juin 2015

  • La France de l'après-guerre, surtout depuis 58, n'a Rien perdu ; bien au contraire.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 44, le 30 juin 2015

  • Un grand gaulliste historique qui s'en va. Il vouait une admiration illimitée pour le général de Gaulle. D'origine corse et en tant que tel, l'argent n'avait aucune valeur pour lui. Il était un Français authentique. Adieu Charles Pasqua.

    Un Libanais

    11 h 11, le 30 juin 2015

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