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Culture - Portrait

Johnny Hallyday, la légende... du bien-pensant

Après onze années d'absence, la bête de scène est « pressée » de revenir jouer au pays du Cèdre. À presque dix jours de son concert au Festival de Jounieh, le plus connu des chanteurs français a accepté de répondre à (la plupart) des questions de « L'Orient-Le Jour ».

Le Festival de Jounieh accueille, dans dix jours, le plus rockabilly des chanteurs français, Johnny Hallyday. Après onze années d’absence, la bête de scène déclare être « pressée » de revenir jouer au pays du Cèdre. Rock’n roll, sans faire de vagues. Photo Dimitri Coste.

Johnny Hallyday jouera ses plus grands tubes le 9 juillet au stade Fouad Chéhab. Mais l'icône du rock n'est jamais très loquace. Un mythe ne se construit jamais tout seul. Celui autour de sa carrière, « Johnny » la doit en grande partie à ses show rock'n'roll dantesques et à ses impressionnantes performances scéniques.
Malgré des débuts difficiles, le jeune Jean-Philippe Smet a persévéré. Il est devenu, au début des années 60, l'idole d'une génération toute entière, bien au-delà de l'Hexagone. En près de soixante ans de carrière, Johnny Hallyday totalise des chiffres hallucinants, qui ressemblent presque tous à des records : 49 albums studio, près de 200 tournées et 30 millions de spectateurs.

Mais la légende (car il en est une) contrôle bien son image. De peur, sans doute, qu'elle ne soit mal interprétée, voire pire, déformée. Alors, tout devient lisse, sans aspérités. Lorsqu'on lui parle de sa première arrivée mouvementée au Liban – pour un concert, en 1963, avorté, car l'artiste n'avait pas eu l'autorisation de jouer pour « atteinte supposée aux bonnes mœurs » –, il le « déplore » simplement. Hors de question de provoquer des remous. Aborder un tel sujet risquerait, peut-être, de ranimer de mauvais souvenirs. Il préfère se rappeler de son concert au Festival de Baalbeck en 2003 comme étant « un excellent souvenir » et se dit « pressé de revenir jouer au Liban ». Se focaliser sur le positif, évacuer tout le reste. Mais c'est peut-être cette volonté de bétonner ses œillères qui l'a si longtemps protégé des mauvais coups. Et qui lui permet d'être si admiré, si populaire encore aujourd'hui.

Avec son dernier album studio et sa tournée, Rester vivant, Johnny Hallyday continue à vouloir défier le temps, à 72 ans, tout de même. Être « entouré de sa famille et de ses proches (...) sont les meilleures armes qui puissent exister » afin de lutter contre les années qui passent. S'il regrette d'avoir été catalogué idole des masses ? De ne pas avoir les critiques dithyrambiques qu'ont eues les Brel, les Gainsbourg, les Bashung? Silence radio. Il fait le pari que le futur parlera pour lui. « Vivant, je veux bien être modeste, mais mort, il me paraît naturel qu'on reconnaisse mon génie », disait le scénariste Michel Audiard. Johnny ne doit pas moins le penser, mais il se tait à ce sujet. Le mythe existe depuis six décennies, envers et contre tout, malgré les divorces, malgré les critiques, malgré la surmédiatisation, malgré les problèmes de santé. Alors pourquoi prendre le risque de dire un mot plus haut que l'autre ? Pourquoi prendre le risque de répondre quelque chose qui ne soit pas bien-pensant ?

Aussi, impossible de se pencher sur l'héritage artistique qu'il laissera. Un successeur de « Johnny » en la personne de Benjamin Biolay ou d'Étienne Daho ? Il répond tout simplement qu'il « ne se pose pas la question ». Il faut dire qu'il y en a peu qui ont la rage d'avancer comme lui a pu le faire durant toute sa carrière. Aujourd'hui, le rockeur dit s'être « assagi », mais son envie de rencontrer son public ne varie pas. Et il ne compte pas s'arrêter de sitôt. L'envie d'avoir envie, encore et toujours.

 

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