Green Tara House Gallery et The Wellness Project se sont associés pour organiser « Compassion beyond borders », un dîner de levée de fonds pour les Népalais, victimes récemment de tremblements de terre à répétition particulièrement meurtriers. Afin de dépasser les frontières, justement, chaque personne s'est vu offrir une écharpe colorée, « tradition népalaise », accompagnée d'un « Namaste » bienveillant.
Les deux organisatrices, Karima Hawwa et Oumayma Nadar, ont chaleureusement accueilli leurs invités, pour la plupart des connaissances, parfois de proches amis. Environ 120 personnes de tous les âges ont répondu à l'appel et se sont mises à table sur la plage du Lazy B., l'occasion de discuter avec son voisin venu pour la même cause : le Népal. Un jeune couple, par exemple, s'est personnellement senti concerné : photographe, le jeune homme est venu offrir les bénéfices de sa dernière exposition pour le Népal.
En effet, le 25 avril dernier, ce petit pays a connu un séisme d'une magnitude de 7,8 ainsi que de nombreuses répliques qui ont fait plus de 8 800 morts et de 23 000 blessés. Depuis ce jour, aux quatre coins du monde, en passant par le Liban, on exprime soutien et compassion aux Népalais. Vendredi soir, à Jiyeh, il s'agissait de récolter des fonds au cours d'un dîner-spectacle afin de les reverser à quatre organisations très actives au Népal depuis le séisme : Siddhi Memorial Foundation, un hôpital ; Victor Hugo Manjushree Vidyapith Social School ; Light for Nepali Children Orphanage (dont les donations serviront à construire un orphelinat avec l'aide de Karina Hardane, une architecte libanaise) et l'ONG Team Nepal Organization.
Après un discours chargé d'émotion et la tombola, une danseuse indienne et un groupe de musique soufi ont animé le dîner, lui aussi prévu pour braver les frontières.
« Le projet a grandi avec nous »
Si Karima Hawwa, l'une des organisatrices et propriétaire de la galerie Green Tara à Beyrouth, s'est « naturellement » sentie concernée par la cause népalaise, elle avoue qu'il a été difficile d'y rallier les Libanais. C'est grâce à sa collaboration avec Oumayma Nadar, fondatrice de The Wellness Project, qui organise des événements liés aux soins holistiques et à l'environnement, que le projet a pu grandir et dépasser toutes ses attentes : « C'était vraiment fou, le projet a grandi avec nous », a-t-elle déclaré, enthousiaste. La jeune femme avoue être très émue et surprise de l'ampleur de cette mobilisation, au départ très personnelle.
En effet, Karima Hawwa s'est rendue 11 fois au Népal. « J'ai beaucoup de gens qui sont comme ma famille là-bas. Quand je suis au Népal, je me sens chez moi », a-t-elle déclaré, très émue. « Pour moi, c'était donc une évidence. De plus, on est tous totalement connectés : quelqu'un souffre au Népal, nous souffrons aussi », a confié la jeune femme qui croit en la réincarnation, et donc à ces destins liés les uns les autres.
Elle avoue cependant que ce n'était pas nécessairement évident pour Oumayma Nadar et pour elle de (se) mobiliser ainsi pour le Népal, avant d'ajouter : « Mais ce soir, nous nous sentons universelles. » Conscientes des problèmes auxquels font face les Libanais et leurs voisins les plus proches au quotidien, les deux organisatrices ont en effet insisté sur le caractère humain de ce projet, ainsi que sur la compassion exemplaire dont les Libanais ont fait preuve pour cette contrée certes lointaine, mais avant tout humaine.
« J'ai adoré ce que j'ai découvert du Liban à travers ce projet », a finalement confié Karima Hawwa, preuve que « Compassion beyond borders » a simultanément permis d'aider le Népal et « d'adorer » le Liban.
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