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"Même dans les campagnes, les habitants ne sont plus à l'abri..."

Témoignages recueillis par L'Orient-Le Jour après l'attentat en Isère, près de Lyon.

Une tête décapitée retrouvée près de drapeaux islamistes et deux personnes blessées dans une explosion: un attentat a été commis vendredi dans un site de gaz industriels en Isère, près de Lyon, et un suspect a été interpellé. AFP PHOTO/PHILIPPE DESMAZES

Une personne est morte décapitée et plusieurs ont été blessées dans un attentat jihadiste en France qui a visé vendredi matin une usine de gaz industriels en Isère, près de Lyon.
La tête décapitée a été retrouvée couverte d'inscriptions en arabe et accrochée à un grillage.
Selon une source proche de l'enquête, un homme est entré un drapeau islamiste à la main dans l'usine de gaz industriels, située à Saint-Quentin Fallavier, et il y a fait sauter plusieurs bonbonnes de gaz.

Cet attentat redouté survient près de six mois après les sanglantes attaques commises au nom de l'islam radical à Paris. L'attaque, "de nature terroriste" selon François Hollande, a ravivé la peur des Français, notamment les habitants de la région.
Témoignages.

" Ici tout le monde est choqué, c'est un acte extrêmement barbare, peu importe par qui il est revendiqué", souligne Myriam Bourahla, une peintre de 39 ans vivant à Lyon, à L'Orient-Le Jour.
"On se croirait à l'époque des Croisades ! crie-t-elle sans cacher sa peur. Dans les prochains jours, je vais certainement éviter d'aller à la gare ou dans les grands magasins". Et la jeune femme de poursuivre : "Je ne comprends pas pourquoi ils ont visé Saint-Quentin, c'est un petit coin paumé à 30 kilomètres de Lyon. Même dans les campagnes les habitants ne sont plus à l'abri..."
Guillaume Petit, lui, n'est pas surpris. "De nombreuses tentatives d'attentats ont déjà été déjouées dans la région. Les tensions sont palpables, ici en Rhône Alpes mais comme dans d'autres régions françaises", indique à L'Orient-Le Jour cet étudiant en journalisme, habitant à une trentaine de kilomètres de l'usine où l'attaque a été perpétrée
Selon lui, un certain nombre d'actes islamophobes, de radicalisation, ainsi qu'une extrême-droite active, ont contribué à exacerber les tensions. Il estime néanmoins qu'il ne faut pas tirer de conclusions hâtives.

Ce jeune de 22 ans ne cache pas sa colère : "Je suis horrifié qu'un acte aussi barbare survienne dans une petite commune sans histoires, qui n'a rien demandé, et frappe des travailleurs et des habitants innocents", lance-t-il.

Un sentiment indigné que partage Yacine Bourouba : "Je suis choqué qu'on puisse faire une chose pareille. C'est insensé". Ce trentenaire vivant à Lyon souligne que "les terroristes ont créé un climat de peur dans la région Rhône-Alpes car ils peuvent s'attaquer à beaucoup d'infrastructures comme des usines pétrochimiques ou des centrales nucléaires, et ce serait une catastrophe".
"La population craint de nouveaux attentats", s'inquiète-t-il.

"Les journalistes disent qu'il y avait un drapeau du groupe Etat islamique. En tant que musulman et surtout pendant ce mois sacré du ramadan je ne pense que ces gens peuvent prétendre être musulmans et agir au nom de l'islam", souligne-t-il. "Les musulmans de France se sentent stigmatisés à causes de ces terroristes".

Hala Khoury est Libanaise et vit à Lyon. "Je travaille dans la formation à l'humanitaire. L'attentat s'est produit alors que nos équipes rentraient d'un exercice terrain dans l'Ain (département voisin), raconte la jeune femme. Nous sommes passés presque à côté du lieu, mais je n'ai rien remarqué de particulier.  Plus tard en arrivant à Lyon j'ai appris qu'il y a eu un attentat".

"J'ai une appréhension de ce qui pourrait se passer, une peur certainement, confie Mme Khoury. Mais en bonne Libanaise, je suis bien habituée à ce genre d'événement !".

 

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