L’affaire « Hayya Bina »

Dans les faits sur lesquels se base l'article d'al-Akhbar, l'ONG Hayya Bina avait reçu le 10 avril une lettre officielle du département d'État américain annonçant à l'association l'arrêt de son programme de soutien d'une valeur de 640 000 dollars entre juin 2013 et décembre 2015. Près de 200 000 dollars ont ainsi été épargnés par l'administration US, qui a argué d'un « manque de performance » de la part de l'ONG, qui « n'en faisait pas assez ».
Lokman Slim et d'autres responsables au sein de Hayya Bina rejettent la version du département d'État américain, estimant que des raisons politiques se cachent derrière l'arrêt des subventions à l'ONG, au moment où le rapprochement entre Washington et Téhéran se précise, dans le cadre de la signature de l'accord sur le nucléaire iranien. Partant, estime Hayya Bina, les États-Unis de Barack Obama seraient en train de changer de politique à l'égard des opposants chiites au Hezbollah. Une lettre en ce sens a été adressée le 11 juin par les membres de la Chambre des représentants US Eliot Engel et Edward Royce, membres de la commission des Affaires étrangères, au secrétaire d'État John Kerry, sur base de l'affaire de Hayya Bina.
Mais l'ambassade américaine à Beyrouth conteste, pour sa part, cette version, affirmant que rien n'a changé au niveau de l'engagement des États-Unis à soutenir aussi bien la société civile que les indépendants chiites. Preuve en est, indiquent des sources proches de l'ambassade citées par Now, Washington continue de financer un programme d'enseignement de l'anglais prodigué par Hayya Bina ainsi que d'autres ONG chiites non affiliées au Hezbollah.