Rechercher
Rechercher

Culture - Théâtre

Une histoire tripolitaine d’amour, de guerre et... de réconciliation intercommunautaire

Sur le ton de la comédie et de l'autodérision, 16 jeunes de Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen scellent leur fraternité retrouvée en exorcisant sur scène les démons de la discorde.

Ils ont joué toutes leurs cartes, sur table et sur les planches. Photo Ibrahim Tawil

Ils ont mis leur vécu, leurs espoirs et un peu de leurs âmes dans Amour et guerre sur le toit ;
une histoire tripolitaine, ces 16 jeunes issus des deux quartiers ennemis de Tripoli, qui interprètent cette pièce écrite et mise en scène par Lucien Bourjeili à partir de leurs récits personnels.
Une comédie dans laquelle Ahmad, Taha, Khodr, Ali, Fatmeh, Rayan, Hafiza, Samir, Zouzou et les autres... indifféremment alaouites, chiites ou sunnites font leur premiers pas sur scène. Et sur le terrain fragile de la rencontre commune apaisée initiée par l'ONG MARCH qui produit la pièce.
Celle-ci, après une avant-première tripolitaine le 9 juin, a été présentée hier au Madina, devant un aréopage de personnalités politiques et sociales, dont Mme Lama Tammam Salam, l'ancienne Première dame Mona Hraoui ou encore l'ex-député de Tripoli Mosbah Ahdab.
Une pièce miroir sur plus d'un plan. Puisqu'elle recompose des scènes de répétitions théâtrales d'une histoire d'amour shakespearienne version made in Tripoli. Et qui a pour héros Aïcha et Ali, les « Romeo et Juliette de Bab el-Tebbané/Jabal Mohsen », autour desquels s'agite un groupe de comédiens maladroits que tente désespérément de diriger un metteur en scène dépassé. Lucien Bourjeili s'est visiblement inspiré lui aussi de son vécu !
Mais sur cette trame sympathique et légère, ce dernier a inséré des fragments du quotidien de ses comédiens tripolitains. À l'instar, évidemment, des sempiternels affrontements entre les deux camps, du machisme ordinaire, du désœuvrement et de la misère...
On rit beaucoup, malgré quelques creux, dans cette pièce d'amateurs qui s'en sortent pas mal du tout, après moins de 4 mois d'initiation au théâtre. On enregistre quelques saillies percutantes sur la situation sociale d'une ville à la population complètement abandonnée à son sort, sinon manipulée... Et on sort de la représentation en se disant, qu'au vu de la belle cohésion sur scène des interprètes, qui il y a quelques mois se vouaient une haine mortelle, l'ONG MARCH a gagné son pari. Ce que les jeunes comédiens ont, quant à eux gagné, au-delà des applaudissements d'un public conquis par leur prestation, c'est l'estime d'eux-mêmes. Et une nouvelle approche de l'autre, ce frère en humanité.

Ils ont mis leur vécu, leurs espoirs et un peu de leurs âmes dans Amour et guerre sur le toit ;une histoire tripolitaine, ces 16 jeunes issus des deux quartiers ennemis de Tripoli, qui interprètent cette pièce écrite et mise en scène par Lucien Bourjeili à partir de leurs récits personnels.Une comédie dans laquelle Ahmad, Taha, Khodr, Ali, Fatmeh, Rayan, Hafiza, Samir, Zouzou et les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut