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Liban - Coopération

Le président du Cese annonce la création d’un Conseil économique et social de la Méditerranée

En visite à Beyrouth, Henri Malosse veut demander au gouvernement libanais de « permettre au CES de fonctionner mieux en nommant ses membres et en l'activant ».

Roger Nasnas et Henri Malosse.

Le responsable de la cinquième institution de l'Union européenne (UE) est venu délivrer deux messages au Liban. À l'hôtel Phoenicia où il recevait la presse hier, Henri Malosse, président du Conseil économique et social européen (Cese), a tenu à afficher son soutien à son homologue et « ami », le président du Conseil économique et social (CES) libanais, Roger Nasnas. Le Français a aussi annoncé la création d'un Conseil économique et social de la Méditerranée, dans la continuité des accords de l'Union pour la Méditerranée (UPM).
« Responsable de l'organisation des relations entre les sociétés civiles des pays partenaires de l'UE » selon ses termes, M. Malosse a rappelé l'ancienneté de la coopération de son institution avec le Liban, doté de cet organe sociopolitique depuis 2003. Avec 350 membres et 135 millions d'euros de budget, le Cese a le même rôle consultatif que le CES libanais (sauf que ce dernier en est réduit à expédier les affaires courantes, dans l'attente depuis 2006 que la totalité de ses membres soient nommés, ce que la crise politique au Liban rend impossible). Rapports, études d'impact, avis sur toutes les propositions européennes : le Cese ne fait pas chômer le millier de fonctionnaires européens qui sont à son service. C'est bien pour demander au gouvernement libanais de « permettre au CES de fonctionner mieux en nommant ses membres et en l'activant » que M. Malosse est venu passer quelques jours au Liban, avec un programme chargé. Au menu : rencontre avec des représentants syndicaux et patronaux, ainsi qu'avec d'autres acteurs de la société civile, rencontres politiques, visite d'un camp de réfugiés syriens...« Je suis venu dire que nous pouvons aider : envoyer des experts, organiser des stages pour les collaborateurs du gouvernement... », a annoncé M. Malosse.

Promouvoir le dialogue
« En 1958, quand le Cese a été créé, l'Europe sortait d'un conflit, le Conseil était un moyen de réunir les gens autour d'une table, c'est ce qu'il faut faire aujourd'hui pour la Méditerranée », a déclaré le président de l'institution européenne. Le second objectif de sa visite est en effet d'annoncer la création du CES de la Méditerranée avec les pays membres de l'UPM. Et de citer le président de la République française François Hollande, qui avait affirmé, il y a une dizaine de jours lors de la conférence méditerranéenne sur le climat MedCop21 à Marseille : « Nous attendons que la société civile de la Méditerranée se réunisse. »
« Sur les questions des migrants ou du climat, les sociétés civiles de la Méditerranée doivent se concerter », a martelé M. Malosse avec l'assentiment visible de M. Nasnas. « Nous avons perdu beaucoup de temps », a-t-il ajouté. Il ne s'agit pas de « créer une structure », ont toutefois rappelé les deux hommes, le président du Cese soulignant : « Nous ne voulons pas d'un énième secrétariat créé pour ne rien faire. »
M. Nasnas a concédé ensuite que le projet né en 2014 de la création d'une association des conseils économiques et sociaux arabes avançait « à petits pas ». « Il importe de diffuser la culture du Conseil économique et social dans les pays arabes, et nous y travaillons avec l'Organisation arabe du travail (OAT) », a-t-il indiqué.
Mais M. Malosse n'est pas venu seulement apprendre au Liban, il est aussi venu apprendre du Liban. Le responsable européen n'a ainsi pas caché son admiration pour un Liban « capable d'accueillir autant de réfugiés avec une telle générosité ». « Le plan de la Commission européenne pour accueillir 20 000 réfugiés dans l'UE fait s'entre-déchirer les États, qui essaient de renvoyer ces migrants vers d'autres pays », a-t-il fait remarquer. « J'admire votre générosité et je redis que l'on devrait aider davantage le Liban. Nous, Européens, avons des leçons à prendre du Liban », a ajouté Henri Malosse, avant de déplorer la « lenteur » des programmes d'aide de l'UE au pays du Cèdre...

Malosse chez Salam, Berry et à la CCIAB

Accompagné de son homologue libanais, Roger Nasnas, le président du Conseil économique et social européen, Henri Malosse, a effectué hier une tournée auprès des responsables libanais, avant de participer à une rencontre avec les représentants des organismes économiques, au siège de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Beyrouth (CCIAB).
M. Malosse s'est rendu auprès du Premier ministre, Tammam Salam, et du président de la Chambre, Nabih Berry, à qui il a transmis un message d'appui de l'Union européenne au Liban « qui accueille le plus grand nombre de réfugiés » syriens. « Je compte insister devant mes collègues, à mon retour à Bruxelles, sur la nécessité d'aider le pays à moyen et à long terme, afin de consolider sa sécurité et sa structure économique et pédagogique », a-t-il dit, avant d'ajouter : « Le Liban est le principal pays démocratique dans la région avec un modèle de coexistence religieuse et culturelle que nous souhaitons pour toute la région ».
À la CCIAB, il a mis l'accent sur l'importance d'une dynamisation du Conseil économique et social libanais, plaidant à cette fin, pour une nomination de son assemblée générale « afin qu'il puisse démarrer ses activités » d'autant que la société civile a un rôle important à jouer dans l'élaboration de propositions et de projets économiques et sociaux efficaces. Lui faisant écho, le président de la CCIAB, Mohammad Choucair, s'est dit consterné par l'incapacité du gouvernement à nommer l'assemblée générale du Conseil économique et social « pour lui permettre d'assumer son rôle dont le Liban a tant besoin aujourd'hui, compte tenu da la dégradation de la situation économique et sociale ».

Le responsable de la cinquième institution de l'Union européenne (UE) est venu délivrer deux messages au Liban. À l'hôtel Phoenicia où il recevait la presse hier, Henri Malosse, président du Conseil économique et social européen (Cese), a tenu à afficher son soutien à son homologue et « ami », le président du Conseil économique et social (CES) libanais, Roger Nasnas. Le Français...

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