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Liban - Foire annuelle aux archives

L’Usek immortalise la mémoire de quatre présidents de la République

L'université a réuni des documents, des objets et des archives se rapportant aux mandats présidentiels de Camille Chamoun, Fouad Chéhab, Élias Sarkis et Bachir Gemayel, dans le cadre d'une exposition riche en histoire(s).

Georges Ghanem examinant les archives.

À bien des égards, Camille Chamoun, Fouad Chéhab, Élias Sarkis et Bachir Gemayel ont été des présidents de la République exceptionnels. Camille Chamoun, « Son Altesse le roi » comme il est devenu commun de l'appeler, avait sous son mandat permis au Liban de connaître une période de prospérité économique, et un renforcement des libertés de la presse, de la femme et de la justice. Général-président, Fouad Chéhab s'était imposé comme l'homme des institutions, refusant une prorogation de son mandat et prônant la justice sociale. Pour sa part, l'homme de modération et de sagesse Élias Sarkis avait pu tant bien que mal sauver les institutions malgré l'un des mandats les plus difficiles de l'histoire du Liban. Bachir Gemayel, quant à lui, symbolise encore dans la mémoire collective libanaise le rêve d'une République à jamais perdue.
Mardi soir, en lançant sa foire annuelle aux vieux livres, archives et manuscrits, l'Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek) a voulu placer l'édition 2015 sous le thème « Des archives et des présidents ». Une édition qu'elle a consacrée, avec le Centre Phoenix pour les études libanaises, à la mémoire de ces quatre chefs d'État, soucieuse de conserver un héritage précieux.


Sur l'esplanade de la bibliothèque de l'Usek, l'exposition des archives des quatre présidents a été inaugurée mardi en présence de nombreuses personnalités et des familles des quatre présidents. Une centaine d'objets et documents, ayant rapport avec les mandats des quatre chefs d'État et ayant été récoltés d'un peu partout, y sont encore exposés jusqu'à vendredi. On peut ainsi y retrouver, entre autres, la collection de pipes de Fouad Chéhab et son permis de conduire, le discours d'Élias Sarkis écrit à la main au moment de son élection, différents décrets émis par Camille Chamoun, et une rare photo de Bachir Gemayel portant dans ses bras sa petite fille Maya et le petit Samy Gemayel. Des portraits de l'ensemble des chefs d'État qui se sont succédé à la présidence de la République, des archives de journaux, des caricatures signées Pierre Sadek et des minividéos illustrant différents événements marquant leurs mandats sont également disponibles à la bibliothèque de l'Usek.

 

Documents inestimables
Inspectant minutieusement la collection des archives de son père, le député Nadim Gemayel s'attardait mardi sur une invitation envoyée au président pour assister à une cérémonie le 15 septembre 1982, au lendemain de l'attentat qui lui a coûté la vie. « L'importance de cette exposition réside dans la qualité de son contenu, a-t-il expliqué à L'Orient-Le Jour. Il ne s'agit pas d'une simple exposition de photos nostalgiques, mais bien d'une tentative profonde de préserver l'histoire et de la traduire en documents concrets, pour l'avenir. Il faut profiter de cette mémoire pour le futur. » Assurant que cette exposition avait commencé à être préparée bien avant la vacance présidentielle, il a affirmé que ces documents appartiennent désormais à l'Usek et qu'ils deviendront progressivement accessibles aux étudiants, d'où l'importance de ce travail d'archives.
De son côté, le chef du Parti national libéral, le député Dory Chamoun, a estimé que s'il y a bien une chose à apprendre de tous ces présidents, c'est bien l'importance de la sauvegarde des institutions et le respect de la Constitution. Et d'ajouter : « Cette exposition est d'autant plus importante pour les nouvelles générations que nous Libanais ne sommes pas d'accord sur l'histoire de ce pays. Nous n'avons pas pu réaliser un livre d'histoire unifié. Cette exposition vient également rappeler aux jeunes que le Liban, même s'il n'a vraiment existé en tant que république que depuis les années 1920, est riche en histoire. Il a toujours été un pays de culture et de lumières, et la terre des chrétiens en Orient. C'est un héritage dont les jeunes doivent être conscients, un héritage à ne pas percevoir comme un bon héritage qu'il faut dilapider au plus vite ! »


Le vernissage de l'exposition a été suivi d'un concert de chants patriotiques animé par la chorale d'enfants de l'Institut Sainte-Rafqa de musique, dirigé par sœur Marana Saad. Il avait été précédé de brèves allocutions du doyen de l'Usek, le père Hadi Mahfouz, et du directeur du Centre Phoenix, le père Joseph Moukarzel, qui a souligné l'importance de faire toute la lumière sur cette partie de l'histoire du Liban, « cet âge d'or », et son patrimoine. Appelant à préserver cet héritage politique et culturel, il a annoncé que l'Usek lancera l'année prochaine un master d'études en sciences d'archives et de la bibliothèque. Il a également affirmé que le Centre Phoenix travaille actuellement à réunir les archives de diverses personnalités comme Salah Tisani, Nasri Chamseddine, Wadih Safi, Jamil Jabre, Boulos Harb, Youssef Salamé et Roméo Lahoud. « Celui qui renie son passé se voit imposer l'avenir », a-t-il déclaré.
La foire annuelle des archives de l'Usek devrait se poursuivre jusqu'à aujourd'hui. Au programme, une vente de livres anciens, un atelier d'encre et de calligraphie arabe et syriaque, une soirée de zajal et la signature de nombreux ouvrages, accompagnés de tables rondes.

 

Voir notre dossier sur la vacance présidentielle

À bien des égards, Camille Chamoun, Fouad Chéhab, Élias Sarkis et Bachir Gemayel ont été des présidents de la République exceptionnels. Camille Chamoun, « Son Altesse le roi » comme il est devenu commun de l'appeler, avait sous son mandat permis au Liban de connaître une période de prospérité économique, et un renforcement des libertés de la presse, de la femme et de la justice....

commentaires (3)

Je tombe de l'armoire. J'ai ouvert Google sur USEK, voici ce que je trouve ; USEK, adresse : Kaslik - Jounieh. Type d'école : private. Originaire de Sarba, je m'indigne de cette aberration doublement erronée. D'abord Kaslik est un lieu-dit et non un non de village. L'USEK est à Sarba. Ensuite "private" est français ou english ?

Un Libanais

17 h 51, le 12 juin 2015

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Commentaires (3)

  • Je tombe de l'armoire. J'ai ouvert Google sur USEK, voici ce que je trouve ; USEK, adresse : Kaslik - Jounieh. Type d'école : private. Originaire de Sarba, je m'indigne de cette aberration doublement erronée. D'abord Kaslik est un lieu-dit et non un non de village. L'USEK est à Sarba. Ensuite "private" est français ou english ?

    Un Libanais

    17 h 51, le 12 juin 2015

  • Messieurs Tres Tres bien bravo pour l Exposition mais il y a quelqu un qui a aussi paye de sa Vie car il na pas Accepté de suivre ses Tuteurs Le President MAOWAD aurait aussi je penses UN Que Dieu es son Ame et que de la haut Il éclaire nos Hommes (sic) Politiques pour qu 'enfin on puisse avoir un President Digne pour notre si beau Pays Vive le ,L I B A N Albert F A H D

    FAHD Albert

    14 h 05, le 12 juin 2015

  • L'Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) se trouve à Sarba. Kaslik est un lieu-dit de Sarba. Natif de ce village, je n'ai jamais compris pourquoi les moines qui ont fondé cette université lui avaient ajouté le nom de "Kaslik" et non Sarba. "Keslik" est un terme turc qui veut dire "caserne". C'est dans la pinède à côté que campaient les troupes turques avant 1918. La colline sur laquelle fut édifiée l'Université, n'a rien à voir avec la pinède surnommée "Kaslik" par les riverains de l'époque.

    Un Libanais

    13 h 39, le 12 juin 2015

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