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Liban - Vie politique

Le partenariat national, un slogan qui résorbe les tensions, dans l’attente d’une solution extérieure

Le Premier ministre recevant hier l’ambassadeur d’Arabie saoudite, Ali Awad Assiri. Photos Ani

La reprise des réunions ministérielles ne devrait pas avoir lieu sur la base d'un compromis avec le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, c'est-à-dire d'une formule qui apaiserait son sentiment d'être aliéné par le mécanisme de prise de décision au sein du cabinet. En effet, c'est par un mot d'ordre du Hezbollah que les ministres aounistes se remettront, tant bien que mal, à la table du Conseil des ministres, selon une source informée. Ce mot d'ordre devrait faire suite à la signature de l'accord sur le nucléaire, fixée à la fin du mois courant, entre Washington et Téhéran. Arrivée hier à Beyrouth, à partir de Téhéran, la représentante du secrétaire général de l'Onu, Sigrid Kaag, entendrait poursuivre les efforts pour le déblocage de la présidentielle. Elle aurait déjà fait part à un responsable libanais de « résultats positifs » de sa visite en Iran, selon une source citée par l'agence d'information al-Markaziya.
Ce ne sont donc pas les initiatives intérieures, notamment celles du président de la Chambre, orientées vers le dialogue interne, qui apaiseront les tensions actuelles, provoquées directement par le dossier des nominations sécuritaires.
D'ailleurs, le Premier ministre Tammam Salam doit se rendre aujourd'hui à Yarzé, où il sera reçu par le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, en présence d'un grand nombre de responsables militaires. Cette visite exprime un appui renforcé à l'armée, dans la suite de l'autorisation renouvelée par le Conseil des ministres à la troupe de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité aux frontières. Mais cet appui naturel à l'institution militaire doit renvoyer également un message indirect au général Michel Aoun, en le mettant devant le fait accompli du report des nominations sécuritaires, sans toutefois le heurter de front.
En effet, les efforts intérieurs et extérieurs qui émergent de nouveau pour un déblocage de la présidentielle obéissent à une constante : celle de la primauté de la présidentielle sur les nominations sécuritaires. Le chef de l'État étant le haut commandant des forces armées, il va de soi que son élection doit précéder la nomination d'un nouveau commandant de la troupe. Cette affirmation de principe épouse la nécessité entendue de maintenir la sécurité du pays. La visite du président Salam à Yarzé doit ainsi réaffirmer ces deux points.
Néanmoins, le Premier ministre continue d'obéir aux deux préceptes de patience et de calme. En effet, en décidant de suspendre les réunions du cabinet, il a voulu éviter une paralysie prolongée de son gouvernement, qu'aurait pu provoquer la décision des ministres aounistes de n'examiner aucune clause de l'ordre du jour, tant que les nominations sécuritaires n'ont pas été effectuées.
Rejoignant l'initiative Joumblatt-Berry pour une conciliation des demandes aounistes avec l'impératif de maintenir en marche les institutions, le Premier ministre refuse l'idée – défendue par les ministres indépendants chrétiens, et hier par le député du Futur Atef Majdalani – selon laquelle la démission des ministres aounistes n'affecterait pas la marche du cabinet.
Il semble qu'il soit conscient de la difficulté de gérer un cabinet dont l'obéissance au pacte national serait incertaine, ou du moins contestable, en cas de démission des ministres aounistes, quand bien même ces derniers ne composent pas, en nombre, le tiers des membres du cabinet.
Il reste que cette démission est improbable, de l'aveu même des ministres aounistes, qui entendent rester au gouvernement, mais « selon leurs conditions », selon une source politique. Le ministre Élias Bou Saab a évoqué hier un nécessaire partenariat au sein du cabinet, même s'il a critiqué, sans le nommer, la déclaration de l'ancien président Michel Sleiman de maintenir en marche le gouvernement, indépendamment du retrait aouniste. De plus, le député Ibrahim Kanaan devait démentir hier (à la Voix du Liban 100.3-100.5) les commentaires ayant fait suite à la non-tenue, la veille, d'une réunion de la commission du Budget et des Finances. Le Courant patriotique libre « ne boycotte pas les réunions des commissions parlementaires », a-t-il précisé.
C'est dans ce contexte que le courant du Futur a poursuivi sa tournée hier, en choisissant deux étapes-clés : Yarzé, où il a passé en revue, avec le général Kahwagi, les mesures prises par la troupe aux frontières est, et le Grand Sérail. S'exprimant au nom de la délégation qui a regroupé les députés Jamal Jarrah, Riad Rahal, Amine Wehbé et Ziad Kadri, le député Ahmad Fatfat a déclaré que « nul ne peut porter atteinte, ni court-circuiter les prérogatives de la présidence du Conseil ». Notons que le Premier ministre avait reçu plus tôt l'ambassadeur d'Arabie saoudite.

Contrecarrer « le projet Hezbollah-CPL »
« La situation économique du peuple libanais ne supporte actuellement ni des slogans de défi ou de provocation ni des formes de blocage, quelles qu'elles soient », a poursuivi Ahmad Fatfat, précisant avoir transmis au Premier ministre le résultat de la tournée du bloc du Futur, et le refus par le 14 Mars et les centristes de « tout ce qui pourrait paralyser le gouvernement ». Autrement dit, ce refus devrait contrecarrer ce que le député Khodr Habib a qualifié hier, dans un entretien à la Radio Orient, de « plan préétabli par le Hezbollah et le Courant patriotique libre d'aboutir à une assemblée constituante ».
Alors que les milieux aounistes moquent les propos selon lesquels ils s'opposeraient à la parité, ou préconiseraient une révision du système – la déclaration d'entente CPL-FL pourrait être un gage dans ce sens –, le Hezbollah, lui, amplifie son discours belliqueux, qui rejoint l'appel à la mobilisation générale lancé par son secrétaire général.
« Combattre le terrorisme est un devoir national et jihadiste, auquel nous sommes engagés », a ainsi déclaré le député Nawar Sahili, lors d'une cérémonie à l'Université libanaise.
À cet engagement infaillible, auquel toute dérogation serait « trahison », le Hezbollah a ajouté, par la voix de son secrétaire général adjoint, un appui exclusif et indéfini à la candidature du général Aoun à la présidence. Le courant du Futur n'est pas resté insensible à cette déclaration. Ainsi, le secrétaire général de cette formation, Ahmad Hariri, a exprimé pour la première fois sans tempérer ses propos le refus de la candidature de Michel Aoun. « Celui qui paralyse le pays est-il donc présidentiable ? » s'est-il interrogé lors d'une cérémonie à Raouché. Et d'ajouter : « Nous vivons une politique daechiste dont l'affrontement est inéluctable. »
À ce durcissement de ton a fait écho l'affirmation du député Jean Oghassabian à la Voix du Liban 93.3 : « Il n'y a pas moyen de s'entendre ni avec le général Michel Aoun ni avec le Hezbollah. » Mais la délégation du Futur, qui doit s'entretenir aujourd'hui notamment avec Walid Joumblatt, prévoit d'inclure dans sa tournée des personnalités du 8 Mars.
Toutes les parties entretiennent, pour l'heure, leur tendance à éviter, ou à reporter, la confrontation...

S. N.

La reprise des réunions ministérielles ne devrait pas avoir lieu sur la base d'un compromis avec le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, c'est-à-dire d'une formule qui apaiserait son sentiment d'être aliéné par le mécanisme de prise de décision au sein du cabinet. En effet, c'est par un mot d'ordre du Hezbollah que les ministres aounistes se remettront,...

commentaires (3)

ILS NE SE PARTAGENT... NOS ABRUTIS... QUE : L'HÉBÉTUDE !!!

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 23, le 11 juin 2015

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Commentaires (3)

  • ILS NE SE PARTAGENT... NOS ABRUTIS... QUE : L'HÉBÉTUDE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 23, le 11 juin 2015

  • QUEL PARTENARIAT NATIONAL SI ON NE DIALOGUE MÊME PAS ENTRE CITOYENS D'UN MÊME PAYS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 24, le 11 juin 2015

  • Dans cette problématique d’un "New Mâräoûn Président", yîîîh, c'est en vain qu'on a recommandé la sérénité, suggéré d'éviter ce qui aurait pour effet de tout court-circuiter, et mis en garde contre de détestables engrenages engrangés que voici les oranginés d'ores et déjà embourbés, car le pire est décidément toujours sûr chez des indigènes similis-civilisés ! Il faut cependant rendre justice, comme à l’accoutumée, aux 14 Sains qui, dans l'ensemble, ont su se tenir en évitant de les anathémiser à ces niais orangés. Cette retenue n'allait pas, hélas, être toujours de mise chez les boSSféràriens (h)amers. Avec cette lourde circonstance aggravante que ces frénétiques se crurent obligés, avant l'injure, de rendre l'hommage du vice à la vertu ; comme d'hab ! Et ce, avant de décrire les arguments des autres 14 Sains qui ne pensent pas comme eux comme étant puérils : Sur la forme, comme une sottise ; et sur le fond, comme une autre aussi. Que c'est d'un ridicule achevé cette critique d’un "New Caporal Président", uuuuuuft, et que les "démagogues" de ces mêmes Sains en mal de sujet veulent en fait s'emparer de ce mêêême bêêête sujet oranginé déjà exagérément mentionné. Cependant que c'est un dossier "éminemment" sensîîîble, mahééék, qu'il faut traiter avec tact et sensibilité(h), yâ wâïyléééh ! En qualifiant sèchement de maladroite et si peu intelligente, mahééék, cette prise de position Saine anti-bigaradier tout à fait à l’opposé de la leur surely Malsaine ; yâ hassértéééh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 26, le 11 juin 2015

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