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Moyen Orient et Monde - Irak

Décès de Tarek Aziz, l’infatigable avocat du régime de Saddam

Tarek Aziz était la voix et le visage de Saddam Hussein à l’étranger. Marco Di Lauro/Pool/AFP

L'ex-ministre irakien des Affaires étrangères Tarek Aziz, la voix du dirigeant Saddam Hussein à l'étranger, est décédé hier à l'âge de 79 ans dans un hôpital du sud de l'Irak après plus de dix ans passés en prison. Maîtrisant parfaitement l'anglais, il a été ministre de l'Information et a dirigé la diplomatie irakienne de 1983 à 1991 avant d'être nommé vice-Premier ministre. Fidèle à Saddam Hussein jusqu'à sa chute en 2003, Tarek Aziz s'était rendu aux Américains peu après l'invasion de l'Irak en mars 2003 et avait été condamné à mort sept ans plus tard.
« Tarek Aziz a été hospitalisé (...) il est mort d'une crise cardiaque », a indiqué le docteur Saadi al-Majed, le chef du département de la santé de la province de Zi Qar, où il était emprisonné. Tarek Aziz souffrait depuis longtemps de problèmes cardiaques et respiratoires, d'une tension artérielle élevée et de diabète.
S'exprimant depuis Amman, son fils Ziad a déploré que son père n'ait pas reçu « les soins adéquats pendant sa détention, ce qui a conduit à la détérioration de sa santé puis à sa mort ». Il n'était pas en mesure de dire quand la famille recevrait le corps, ni s'il serait inhumé à Bagdad ou à Amman.

Amateur de havanes et de bons whiskys
Amateur de havanes et de bons whiskys, Tarek Aziz, né en 1936 dans une famille pauvre de la région de Mossoul, s'est rapidement imposé, grâce à sa parfaite maîtrise de l'anglais et à son art de la répartie, comme l'avocat infatigable du régime. Il est devenu le visage de l'Irak en guerre lorsqu'il a été chargé par Saddam Hussein de mobiliser le soutien de l'Occident pour le régime laïc baassiste lancé à l'attaque en 1980 de l'Iran.
Le rôle de cet homme s'est avéré plus difficile, voire impossible, après l'invasion du Koweït par l'armée irakienne en août 1990. Aziz est connu pour avoir eu des doutes sur le bien-fondé d'un défi aussi direct, mais dans l'Irak d'alors, personne ne pouvait s'opposer à la volonté du dictateur. Et surtout pas ce représentant d'une minorité tolérée, les chaldéens, dont la loyauté à Saddam Hussein était légendaire et dont la rumeur voulait qu'il se lève chaque fois que le président l'appelait au téléphone.
Aziz avait rejoint à la fin des années 50 le parti Baas, organisation clandestine qui combattait alors la monarchie soutenue par les Britanniques. Lorsque les baassistes arriveront aux commandes après le coup d'État de 1968, Aziz gravira les échelons du pouvoir pour se retrouver, en 1977, siégeant à l'organe suprême, le Conseil de commandement de la révolution. En 1979, il liera définitivement son sort à celui de Saddam lorsque celui-ci, alors vice-président, s'installera à la tête du pays. Sans en être un acteur central, il sera complice de toutes les brutalités du régime. Et il défendra jusqu'au dernier moment celui qui fut son maître : lors du procès de Saddam, il viendra à la barre en 2006 défendre « un homme bon et généreux, et qui aimait son peuple ».
(Source : AFP)

L'ex-ministre irakien des Affaires étrangères Tarek Aziz, la voix du dirigeant Saddam Hussein à l'étranger, est décédé hier à l'âge de 79 ans dans un hôpital du sud de l'Irak après plus de dix ans passés en prison. Maîtrisant parfaitement l'anglais, il a été ministre de l'Information et a dirigé la diplomatie irakienne de 1983 à 1991 avant d'être nommé vice-Premier ministre....

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