Bosnie : une vidéo appelle au jihad dans les Balkans

Des islamistes se réclamant du groupe Etat islamique (EI) appellent au jihad dans les Balkans dans une vidéo qui a été relayée vendredi par la presse locale, à la veille de la visite du pape à Sarajevo.

Cette vidéo de 21 minutes, d'un style très soigné et portant le logo d'une société de production rattachée à la propagande de l'EI, parait similaire à d'autre diffusées par ce groupe. Elle ne fait pas référence à la visite du pape.

La date et son lieu d'enregistrement n'ont pas pu être déterminés. On y voit une douzaine de jihadistes présentés comme étant de Bosnie, du Kosovo et d'Albanie, dont certains s'expriment en bosnien et en albanais, portant bonnets et gants. Ce n'est pas la première vidéo dans laquelle des islamistes des Balkans appellent à la guerre sainte, mais son impact a été amplifié par l'approche de la visite papale. Un Albanais du Kosovo, présenté comme Abu Muqatil Al-Kosovo, y annonce de "jours terribles" pour les "mécréants" des Balkans.

Cette vidéo a été relayée par la presse locale à la veille de l'arrivée du pape François dans la capitale bosnienne, où il doit être accueilli par près de 100.000 personnes, dont 65.000 fidèles devant assister à une messe au stade olympique de Sarajevo. Le souverain pontife arrive à Sarajevo dans un contexte sécuritaire très délicat et sa visite représente, selon des experts, un important défi pour les forces de sécurité de ce pays devenu ces dernières années le théâtre de plusieurs attaques islamistes et un terreau pour des jihadistes.

La Bosnie - 3,8 millions d'habitants, dont 40% de musulmans -, qui attirait les jihadistes du monde arabe pendant le conflit intercommunautaire de 1992-95, fournit aujourd'hui des combattants pour des groupes islamistes en Syrie ou en Irak, où quelque 200 ressortissants bosniens sont partis depuis 2012, selon des estimations des services de renseignements locaux. Une trentaine ont été tués et une quarantaine sont rentrés en Bosnie, selon des estimations des mêmes services. Pour parer à ce phénomène, les autorités ont modifié la législation. Les jihadistes et leurs recruteurs encourent désormais des peines allant jusqu'à vingt ans de prison.