Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Mokbel : Une offensive de l'armée à Ersal n'est pas envisageable

Informations contradictoires sur le déroulement des opérations sécuritaires dans le jurd de Ersal.

Photo d'archives de la localité libanaise de Ersal, non loin de la frontière syrienne.

Le Hezbollah, allié indéfectible du régime syrien de Bachar el-Assad, a affirmé mercredi qu'il resserrait l'étau autour du dernier carré de jihadistes sur le sol libanais à la frontière avec la Syrie.
Les médias du parti chiite ont rapporté pour la première fois "de violents combats" entre ses combattants et ceux du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, dans les environs de Ersal, une petite ville sunnite à la lisière de la Syrie, connue pour soutenir l'opposition et la rébellion contre le régime Assad.

La chaîne du Hezbollah, al-Manar, a notamment évoqué la prise de plusieurs hauteurs (Majar el-Hamra et Chmayss el-Hamra, au nord du jurd de Nahlé, et Mrad Ghazi et Harf Wadi el-Hawa, dans le jurd de Ersal) et la destruction de véhicules d'al-Nosra dans cette région escarpée, "faisant des dizaines de morts et de blessés" parmi les jihadistes. Le parti "encercle les grottes et les lieux où se trouvent les hommes armés d'al-Nosra", a également rapporté la chaîne qui a montré des images de combattants grimpant à toute allure une colline, les présentant comme des miliciens à l'assaut contre des positions  jihadistes.


Une source de sécurité libanaise a affirmé à l'AFP que "des combats se produisaient pour la première fois dans les environs de Ersal" mais n'était pas en mesure de confirmer l'avancée du Hezbollah.
Interrogée par l'AFP, l'armée libanaise s'est refusée à commenter les opérations du parti chiite.
"Nous n'avons pas de commentaire à ce sujet. L'armée protège Ersal et les localités (proches de la Syrie) et les a isolées des endroits où se trouvent les jihadistes", a indiqué un porte-parole. "Nous faisons notre devoir", a-t-il ajouté.

L'armée avait intensifié la semaine dernière ses patrouilles dans Ersal "pour prévenir toute attaque en provenance des environs", avait indiqué à l'AFP le porte-parole.

Le Hezbollah affronte les jihadistes sunnites dans le Qalamoun syrien depuis plusieurs semaines. Il s'était abstenu d'actions militaires dans le jurd de Ersal jusqu'à ce qu'il annonce, il y a quelques jours, avoir éliminé un groupe de combattants du Front al-Nosra. Le parti chiite appelle, depuis, l'armée libanaise à combattre les jihadistes dans cette zone, à défaut de quoi il s'en chargerait lui-même, a averti la semaine dernière son chef, Hassan Nasrallah.

 

(Lire aussi : Rifi : Le Hezbollah n'a pas à dire à l'armée comment défendre Ersal)


La réponse du ministre libanais de la Défense Samir Mokbel aux informations d'al-Manar ne s'est pas faite attendre. Depuis Djeddah, en Arabie saoudite, où il fait partie d'une délégation ministérielle accompagnant le Premier ministre Tammam Salam, M. Mokbel a démenti les affirmations faisant état d'affrontements dans le jurd de Ersal, selon la LBCI.

Il a également déclaré mercredi à L'Orient-Le Jour qu'une offensive de l'armée dans la région d'Ersal n'était pas envisageable car elle pourrait coûter la vie à des centaines de personnes et risquerait d'entraîner un dérapage sécuritaire à l'échelle de tout le Liban. Assurant que l'armée est présente aux alentours de la bourgade et y envoie des patrouilles régulièrement, le ministre Mokbel a affirmé que la situation est sous contrôle, mais que le jurd de Ersal est séparé de la ville. "L'armée a besoin d'une décision claire de la part du gouvernement pour savoir ce qu'elle doit faire", a-t-il encore souligné.

Ersal et ses alentours ont été le théâtre d'affrontements sanglants en août 2014 entre l'armée libanaise et les jihadistes venus majoritairement de Syrie. Depuis, plusieurs accrochages ont lieu entre les deux parties. Le 14 Mars refuse d'avaliser une intervention de l'armée dans une bataille contre les jihadistes à Ersal et ses environs comme le souhaite le Hezbollah.

 

(Lire aussi : La délégation ministérielle affiche un semblant d’unité pour la visite officielle en Arabie)

 

Nouvelles conditions du Front al-Nosra pour libérer 5 otages
Par ailleurs, le ministre libanais de la Santé, Waël Bou Faour, également présent à Djeddah, a confié à L'Orient-Le Jour avoir reçu un enregistrement sonore il y a trois jours de la part du Front al-Nosra au sujet des militaires otages qu'il retient depuis les combats d'août 2014.

Dans ce message audio, la branche syrienne d'el-Qaëda affirme être prête à libérer cinq otages si le ministre de la Justice, Achraf Rifi, et M. Bou Faour prennent en charge les négociations. Ces dernières relèvent, actuellement, de la responsabilité du directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim.

Ce matin, au lendemain de spéculations sur une libération imminente des militaires libanais retenus en otage par le Front al-Nosra depuis août 2014, le groupe jihadiste a démenti tout accord avec les autorités libanaises.

"Aux familles des militaires que nous retenons nous disons que les informations véhiculées par les médias faisant état d'un accord entre nous et Abbas Ibrahim sont infondées", peut-on lire dans un message posté par le groupe sur son compte Twitter.

Durant les affrontements sanglants entre l'armée et les jihadistes à Ersal, dans la Békaa, l'été dernier, une trentaine de militaires avaient été enlevés. Quatre ont été assassinés en détention, vingt-cinq sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. Si les négociations pour la libération des otages d'al-Nosra semblaient progresser, aucune information ne circule au sujet des discussions portant sur les militaires détenus par le groupe État islamique (EI).

 

Lire aussi
Le Futur dénonce les « milices confessionnelles » que veut former le Hezbollah

Pour Hussein Youssef, père d'un militaire otage de l'EI, la vie est devenue « un enfer sur terre »

Dossier
Qui sont les militaires libanais otages des jihadistes?

Le Hezbollah, allié indéfectible du régime syrien de Bachar el-Assad, a affirmé mercredi qu'il resserrait l'étau autour du dernier carré de jihadistes sur le sol libanais à la frontière avec la Syrie. Les médias du parti chiite ont rapporté pour la première fois "de violents combats" entre ses combattants et ceux du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, dans les environs de...

commentaires (3)

Ersal sera-t-elle le nouveau bus de Ain Remmaneh de 1975?

Sabbagha Antoine

17 h 06, le 03 juin 2015

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Ersal sera-t-elle le nouveau bus de Ain Remmaneh de 1975?

    Sabbagha Antoine

    17 h 06, le 03 juin 2015

  • Plus ils avancent ...plus le Liban recule...

    M.V.

    14 h 18, le 03 juin 2015

  • IL AVANCE VERS LE NORD OU VERS LE SUD ???

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 52, le 03 juin 2015

Retour en haut