Rifi : Le Hezbollah n’a pas à dire à l’armée comment défendre Ersal

Le ministre de la Justice, Achraf Rifi, s'en est de nouveau pris au Hezbollah, lui reprochant d'avancer des propositions « qui ne tiennent pas compte de l'intérêt national ».
S'exprimant hier devant une délégation de Ersal qu'il a reçue à son bureau, Achraf Rifi a réaffirmé qu'il ne permettra à personne de toucher à cette localité, stigmatisant les appels du Hezbollah à la « nettoyer » des éléments jihadistes qui y ont trouvé refuge, selon le parti chiite. « Nous ne permettrons à personne de mettre en œuvre des plans dictés par l'étranger », a-t-il assuré, en rappelant que l'armée est déployée dans ce village « où elle circule normalement. Nous continuerons de militer politiquement, de manière civilisée, pour supprimer le mini-État, et nous préserverons de toutes nos forces la coexistence dans la partie nord de la Békaa. Nous ne permettrons pas de mettre en péril l'unité du pays », a-t-il encore dit.
Achraf Rifi a également désigné comment étant « un criminel national tout individu qui porte atteinte à l'unité nationale et à la coexistence. Il devra rendre compte de ces actes », a-t-il fulminé. Estimant que les « projets contre nature sont immanquablement voués à l'échec », il a assuré les habitants de Ersal du soutien du gouvernement, avant d'insister sur le fait que « le sort de cette localité a été confié à l'armée. Ni le Hezbollah ni personne d'autre n'ont à dire aux forces régulières comment la défendre. L'armée n'est pas moins patriotique que le Hezbollah et sait parfaitement comment protéger et défendre Ersal », a asséné le ministre de la Justice, qui a dans le même temps mis en garde le Hezbollah, sans le nommer, contre une exploitation des tribus de la Békaa.
Le général Rifi s'est en outre exprimé indirectement contre de nouvelles nominations à la tête de l'armée et des services de sécurité, en affirmant que « lorsque le pays traverse une phase délicate, on ne change pas sa direction, à moins qu'on ne lui reproche quelque chose. Or, nous ne reprochons rien au commandement de l'armée ».