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Liban - Citoyen grognon

Espaces publics en péril

À quoi ressemblera Ramlet el-Beida sans sa merveilleuse plage de sable blanc envahie par les familles nombreuses et la jeunesse défavorisée ? Qu'adviendra-t-il de la crique de Dalieh sans sa falaise stratifiée, ses baraques à quat'sous, ses pêcheurs au teint hâlé et ses jeunes plongeurs inconscients ?
Le silence est absolu sur l'avenir de ces deux sites beyrouthins qui se détournent aujourd'hui de leur vocation première d'être des espaces publics, pour abriter d'ici peu on ne sait quels projets privés. Deux sites à la beauté naturelle, espaces de rencontre, de loisirs et de convivialité destinés aux moins privilégiés, toutes confessions confondues, toutes origines confondues, tous âges confondus. Une véritable bouffée d'oxygène pour tout un chacun, dans une ville qui ne donne pas grand-chose à ses habitants, mais les prive désormais des derniers accès à la mer.
C'est avec un profond sentiment d'impuissance que le citoyen voit disparaître ces deux symboles du vivre en commun qu'il appréciait tant. Comme il s'est résigné à en voir disparaître d'autres, au fil des ans, non seulement à Beyrouth, mais aussi à travers le pays. Il y a bien longtemps que les plages publiques se comptent sur les doigts des deux mains. Mais pas seulement.
Nombre de petits Libanais n'ont jamais mis les pieds dans un jardin public. Il n'en existe pas dans leur quartier, leur ville ou leur village. Ni même de square où les mères de famille emmèneraient leurs petits au quotidien, histoire de les aérer un peu. Et s'il en existe, comme le bois des pins de Beyrouth, il n'est pas accessible au public, ou alors réservé à quelques privilégiés. Allez savoir pourquoi ! Rien n'y fera, ni les manifestations des habitants ni les interventions de la société civile. Les autorités font la sourde oreille.
Même les places dites publiques n'ont plus rien de public. Isolé du monde pour des considérations sécuritaires, transformé en bunker, vidé de ses promeneurs et de ses commerçants, triste à en mourir, le centre-ville de Beyrouth fait peine à voir. Et dire qu'il n'y a pas si longtemps, ce lieu public grouillait de monde. Les jeunes skateurs y avaient élu domicile. Les couples d'amoureux squattaient ses bancs. Mais c'était une autre époque. Une époque que le citoyen regrette amèrement.
Mais y a-t-il quelqu'un pour l'entendre ?

 

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commentaires (1)

Jusqu'à 1975, la plage de Jounieh, de Bathié jusqu'aux Tamaris à Maameltein était libre de tout occupant. Moi-même j'ai eu la chance et le bonheur d'accéder et de nager dans toute cet espace sans qu'aucun obstacle ne m'arrête. Depuis cette date,les "chabbiha" de tout acabit se sont emparés impunément du domaine maritime public ainsi que de son prolongement privé. Aucun abrutit n'a élevé son pouce d'indignation. Tant pis.

Un Libanais

11 h 37, le 30 mai 2015

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Commentaires (1)

  • Jusqu'à 1975, la plage de Jounieh, de Bathié jusqu'aux Tamaris à Maameltein était libre de tout occupant. Moi-même j'ai eu la chance et le bonheur d'accéder et de nager dans toute cet espace sans qu'aucun obstacle ne m'arrête. Depuis cette date,les "chabbiha" de tout acabit se sont emparés impunément du domaine maritime public ainsi que de son prolongement privé. Aucun abrutit n'a élevé son pouce d'indignation. Tant pis.

    Un Libanais

    11 h 37, le 30 mai 2015

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