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Sport - Football - Fifa/Présidence

Blatter réélu en plein chaos

« Nous allons ramener le bateau (...) là où on joue au football. Je promets de donner une (institution) plus forte à mon successeur », assure, ému et soulagé, le dirigeant reconduit hier dans ses fonctions après le désistement de son rival.

La joie de Joseph Blatter qui l’a emporté sur son seul concurrent, le prince jordanien Ali ben al-Hussein. Fabrice Coffrini/AFP

Malgré l'énorme pression née du scandale planétaire de corruption qui secoue la Fifa depuis mercredi, Joseph Blatter a été réélu à sa tête hier, comme attendu, pour un 5e mandat. Blatter (79 ans), attaqué de toutes parts et notamment par le président de l'UEFA, Michel Platini, qui lui a personnellement demandé jeudi de démissionner, a été reconduit après le retrait de son concurrent, le prince jordanien Ali ben al-Hussein, avant le second tour où il l'avait poussé. À l'issue du premier tour, le Suisse a raté de peu la majorité qualifiée des deux tiers, avec 133 voix, contre 73 au Jordanien et trois bulletins nuls, sur les 209 fédérations membres de la Fifa. Le prince Ali (39 ans) est alors monté à la tribune pour annoncer son retrait.
« Nous allons ramener le bateau (de la Fifa) là où on joue au football. Je promets de donner une Fifa plus forte à mon successeur », a déclaré Blatter une fois élu, visiblement ému et soulagé.
Cette victoire intervient au bout de la crise la plus grave que le Suisse ait dû traverser depuis sa première élection, en 1998. Mais il a encore tenu bon en sollicitant l'union sacrée au sein de la fédération internationale. Dans son discours de candidat avant le vote en fin d'après-midi, il avait fait valoir son profil de « leader expérimenté, un leader fort qui connaît les implications, nous devons travailler avec nos partenaires politiques et économiques », tout en jouant sur la fibre émotionnelle : « Je veux rester avec vous ! »
D'où vient cette tempête, selon lui ? « Si, le 2 décembre 2010, deux autres pays avaient été désignés organisateurs des Coupes du monde 2018 (Russie) et 2022 (Qatar), je pense qu'on n'en serait pas là aujourd'hui », a lâché « Sepp », sous-entendant que ces nominations ont provoqué la colère de l'Angleterre, candidate déçue de 2018, et des États-Unis, frustrés de ne pas avoir été retenus pour 2022, et dont la secrétaire d'État à la Justice, Loretta Lynch, s'est placée en pointe dans l'offensive anticorruption.
Le Qatar, de son côté, a assuré hier avoir respecté les « plus hauts standards éthiques » pour obtenir l'organisation du Mondial 2022, dans sa première déclaration officielle depuis mercredi. Ce jour-là, une bombe atomique médiatique avait explosé, avec les deux procédures judiciaires distinctes, diligentées par les justices américaine et suisse, pour corruption présumée à grande échelle.
Avant le vote, le prince Ali a axé son discours de candidat sur l'image de la Fifa, fortement abîmée. Cela n'a pas suffi, tout comme le soutien affiché de Michel Platini. Résultat, la Confédération asiatique (AFC) a refusé de reconduire le prince à son poste de vice-président asiatique de la Fifa pour le prochain mandat, qui s'ouvre aujourd'hui. Il ne siégera donc plus au gouvernement du foot mondial. Blatter reste ainsi à la tête d'une Fifa tourmentée par le feuilleton du Qatar et malmenée par la presse et les réseaux sociaux qui rivalisent de critiques et de sarcasmes. Il devra aussi recoller les morceaux avec certains dirigeants politiques.

La résolution palestinienne retirée
Avant l'élection, la Palestine, qui menaçait de déposer une résolution appelant à suspendre la fédération israélienne, coupable selon elle de complicité avec les agissements des autorités israéliennes, y a finalement renoncé, au moins provisoirement. « Beaucoup de mes collègues, attachés à l'éthique et aux valeurs du jeu, m'ont dit combien il était pénible pour eux de voir la question de la suspension soulevée au sein de notre famille », a expliqué le président de la fédération palestinienne, Jibril Rajoub. Une commission internationale de supervision a été votée à la place. Les présidents des deux fédérations se sont serré la main sous les applaudissements. Blatter n'a pas manqué de mettre cette poignée de main au crédit de son bilan, finalement avalisé...
(Source : AFP)

Russie et Qatar confirmés

« Les Coupes du monde 2018 et 2022 auront bien lieu en Russie et au Qatar », a annoncé hier Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa, alors que ces Mondiaux sont au centre des enquêtes pour corruption présumée. « La Fifa est victime, c'est elle qui a porté plainte devant la justice suisse », a conclu le n° 2 du foot mondial.

L'Europe risque de perdre une place en Coupe du monde

En plein scandale planétaire, la Fifa déterminera aujourd'hui le nombre de qualifiés par confédération pour les Mondiaux 2018 et 2022, pour lesquels l'Europe et l'Amérique du Sud craignent de perdre une place. « Nous, Européens, voulons plus d'équipes (14 au lieu de 13, car la Russie est automatiquement qualifiée en tant que pays hôte), a récemment dit Michel Platini. Si on parle de la qualité du football, sur les 31 premières équipes au classement Fifa, 19 sont européennes. S'ils (à la Fifa) ne veulent plus de l'Europe, qu'ils le disent... » Des revendications auxquelles Blatter a apporté une réponse cinglante : « Le monde ne tourne plus autour de l'Europe. Au cours de mes 40 années à la Fifa, je me suis fait un devoir d'exporter le football partout dans le monde. Nous y sommes parvenus, mais le processus n'est pas terminé. » La Conmebol (Amérique du Sud), qui pouvait jusqu'ici qualifier 4 sélections directement et une 5e par la voie d'un barrage, pourrait se retrouver avec seulement 4 accessits maximum. Sepp Blatter s'est déjà dit favorable à l'attribution d'une 4e place qualificative directe pour la zone Concacaf (Amérique du Nord, centrale et Caraïbes). C'est cette même zone qui est au cœur du scandale judiciaire qui a éclaboussé la Fifa cette semaine.

Malgré l'énorme pression née du scandale planétaire de corruption qui secoue la Fifa depuis mercredi, Joseph Blatter a été réélu à sa tête hier, comme attendu, pour un 5e mandat. Blatter (79 ans), attaqué de toutes parts et notamment par le président de l'UEFA, Michel Platini, qui lui a personnellement demandé jeudi de démissionner, a été reconduit après le retrait de son...

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