Conseil des ministres : calme et sens des responsabilités ont prévalu

C'est un Conseil des ministres tout ce qu'il y a de plus calme et de plus vigilant qui s'est tenu hier, au Grand Sérail, contrairement aux prévisions de certaines télévisions qui en annonçaient l'implosion, sans tenir compte de la panique que de telles informations peuvent créer.
Le Conseil des ministres s'est détourné de certains points de son ordre du jour, comme par exemple l'examen de l'affaire Michel Samaha, pour parler de la situation à Ersal et des nominations aux postes sécuritaires, deux thèmes sur lesquels font campagne le Hezbollah et le Courant patriotique libre.
Tous les ministres ont assisté à la séance, excepté Alain Hakim, qui se trouve en voyage.
La réunion a commencé par la traditionnelle péroraison du Premier ministre sur la nécessité d'élire sans plus tarder un nouveau chef de l'État. L'examen de l'ordre du jour a suivi.

Nominations au CSM
La principale décision prise hier par le gouvernement a été la nomination des cinq magistrats au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), dont le mandat arrive à terme le 10 juin.
Les magistrats nommés hier sont Michel Tarazi (grec-orthodoxe), Tannous Mechleb (maronite), Mohammad Mortada (chiite), Marwan Karkabi (grec-catholique) et Afif Hakim (druze).
Ces cinq noms s'ajoutent à ceux des deux magistrats élus en début de semaine par le CSM (Habib Hadathi, maronite, et Ghassan Fawaz, chiite), et de ses trois membres de plein droit que sont le premier président, le procureur de cassation et le président de l'Inspection judiciaire.
Ainsi, sur le plan du principe, le Conseil supérieur de la magistrature s'est renouvelé sans problème, à l'exception de la prestation de serment de ses nouveaux membres, obligatoire pour qu'ils puissent entrer en fonctions.
Quelle solution prévaudra-t-elle, à cet égard ? Le Conseil des ministres réuni tiendra-t-il lieu de chef de l'État ? Acceptera-t-on que la prestation du serment se fasse en présence de tous ses membres, alors qu'aucun des ministres ne prête, lui, serment sur la Constitution ?

Décisions courantes
Par ailleurs, le gouvernement a adopté des mesures de routine : transfert de crédits, acceptation de dons, participation à des congrès à l'étranger, avance du Trésor à l'hôpital Rafic Hariri (10 mds de LL), prorogation du mandat de la société d'alimentation de Baalbeck en eau potable, etc.
À l'issue de la réunion, le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, a annoncé que la prochaine réunion du gouvernement se tiendra lundi, et que les deux points qu'il examinera seront la situation à Ersal et la nomination d'un nouveau directeur général des FSI, le mandat du directeur actuel, Ibrahim Basbous, expirant aux premiers jours de juin.
Sur l'atmosphère générale qui a marqué les travaux du gouvernement, M. Jreige a affirmé qu'elle avait été « calme et réfléchie ». Le ministre a précisé que les députés Gebran Bassil (CPL) et Hussein Hajj Hassan (Hezbollah) ont donné leurs avis sur les questions de l'heure et que le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk leur a fait part de son point de vue sur ces sujets délicats.
« Je pense que l'on se dirige vers un accord unifié sur les questions soulevées », a-t-il conclu, précisant que la réunion de lundi précédera la date d'expiration du mandat du général Basbous et qu'une décision à ce sujet devra être prise ce jour-là. « Mais la question du commandement de l'armée ne lui est pas liée », a-t-il ajouté, sachant que le mandat du général Jean
Kahwagi n'expire que le 23 septembre prochain.