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Liban - Incendie

Cet été, le SkyBar ne sera pas au rendez-vous

La boîte, qui avait lancé la mode des « rooftops », devait rouvrir ses portes le 12 juin prochain pour marquer le début de l'été beyrouthin. Mais le feu en a décidé autrement.

Les structures métalliques et électriques ont été dévorées par les flammes.

Un incendie a ravagé, dans la nuit de mercredi à jeudi, le SkyBar, l'une des plus belles boîtes de nuit – si ce n'est la plus belle – de la capitale libanaise. Les flammes ont dévoré 60 % de ce lieu emblématique de la vie nocturne beyrouthine, sans lequel les nuits d'été ne sont pas les mêmes.
Connu pour sa musique, sa vue imprenable sur la Méditerranée et les montagnes aux lumières anarchiques qui se jettent dans la mer, ses bars à plusieurs niveaux qui crachent des flammes par intermittence durant la nuit, et ses deux célèbres feux d'artifice qui marquent le début et la fin de la saison, le SkyBar restera fermé durant tout l'été.
Tout le long de la journée d'hier, la boîte, située au dernier étage d'un immeuble du complexe du Biel, était interdite d'accès, alors que mercredi encore des ouvriers s'affairaient pour mettre les dernières touches à l'endroit qui devait ouvrir ses portes, comme tous les étés depuis 2003, en début de saison.

« À 3h30, des personnes qui se trouvaient au Biel ont aperçu de la fumée s'échapper du bâtiment. Quand je suis arrivé sur les lieux, le SkyBar était en feu et une vingtaine de pompiers étaient déjà en train de lutter contre les flammes », raconte à L'Orient-Le Jour Chafic el-Khazen, propriétaire du groupe Sky Management qui gère la boîte. « On ne sait pas comment le feu s'est déclaré, les responsables du site avaient quitté les lieux vers minuit », précise-t-il, indiquant attendre les résultats de l'enquête pour connaître l'origine du sinistre.
Annonçant que le fameux rooftop n'ouvrira pas ses portes au cours de la saison, M. Khazen explique que les travaux de réaménagement nécessiteraient 5 à 6 mois. « Il faut plusieurs mois pour réparer les structures, 60 % du SkyBar a brûlé. Pour moi, la saison est perdue », se lamente-t-il.
« Tout a été dévoré par les flammes, les structures électriques et métalliques, les installations musicales, même les poutres qui soutiennent les niveaux élevés de la boîte de nuit où se trouvaient plusieurs bars et passages... tout. Il est impossible d'ouvrir cet été », ajoute-t-il. L'année prochaine peut-être ? « Je ne sais pas. Le bail du SkyBar au Biel s'achève en 2016... J'ignore si nous allons le renouveler », note-t-il.

Premier rooftop du Liban, le SkyBar a ouvert ses portes en 2003, au dernier étage de l'hôtel Palm Beach. Il s'est agrandi en 2006 pour occuper 1 000 mètres carrés au Biel. « Nous avions ouvert cette année-là à la veille de la guerre de juillet », se souvient M. Khazen.
En lançant le SkyBar, Chafik el-Khazen avait importé un concept, celui des rooftops des États-Unis. « Au Liban le climat se prête pour ce genre d'activités. Et puis le travail saisonnier dans ce milieu (la restauration et la vie la nuit) a du succès car les clients attendent d'une saison à l'autre la réouverture de l'endroit. Nous ouvrions de juin à la mi-octobre », rappelle-t-il.
Entre 2008 et 2010, le SkyBar a été classé par plusieurs revues et agences spécialisées dans le tourisme mondial parmi les cinq premières boîtes de nuit à visiter au monde.

Interrogé sur les moyens de compenser le manque à gagner que représentera la non-ouverture du SkyBar à Beyrouth, M. Khazen indique qu'il envisage « d'accélérer le processus » de son implantation à Dubaï à l'instar d'autres grands groupes libanais. « Comme le SkyBar sera fermé cet été, j'aurai plus de temps pour lancer les affaires à Dubaï », soupire-t-il, mettant l'accent sur la crise économique qui touche de plus en plus le Liban, expliquant que « même si la vie de nuit à Beyrouth est inégalable, la société huppée de Dubaï constitue un potentiel important quand il s'agit d'ouvrir des boîtes de nuit ».
On ne savait toujours pas, hier en soirée, qu'est-ce qui avait déclenché l'incendie. « Nous attendons les enquêteurs et les experts de l'assurance », note-t-il encore à L'Orient-Le Jour.
L'ambiance chic, festive, joyeuse et un brin désinvolte manquera inévitablement cet été aux noctambules beyrouthins et aux vacanciers –des Libanais de la diaspora pour la plupart – pour qui le SkyBar constitue l'un des temples de la nuit libanaise.

 

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