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Culture - DJ sets

Decks on the Beach, an IV : vertiges profanes de la nuit beyrouthine

Les platines, instruments de musique du XXIe siècle.

Un homme qui porte deux femmes par les hanches dont on ne voit apparaître que les fesses. Voilà l'objet du scandale. Le visuel de communication de la soirée d'ouverture, Deep Shit (nom du duo de DJ composé par Jack Savidge du groupe Friendly Fires et Ed Congreave de Foals), hérisse les poils des féministes et des rigoristes. Un mariage paradoxal qui dénonce la nudité et l'image de la femme propagée par l'affiche potache. Résultat ? Des dizaines de commentaires acerbes sur l'événement Facebook consacré à cette nouvelle saison de Decks on the beach. « Il y a trente ans, l'image ne choquait personne. La période n'est simplement pas à l'ouverture d'esprit, mais aux clashs », avoue, heurté, Olivier Gasnier Duparc, l'initiateur de ces soirées lancées en 2011. « Lors des saisons précédentes, ce genre de mésaventures ne serait jamais arrivé. On a franchit les 4 000 likes cette année, c'est la rançon du succès », concède-t-il.
S'amuser avec le kitsch, c'est le grand jeu d'OGD. Pour attirer les fêtards libanais et étranger, lui et son équipe ont voulu reprendre l'imagerie vintage, raccord avec l'image du Sporting Club. Cette année, ce sont les cartes postales de mauvais goût (que l'on retrouve dans certaines stations balnéaires françaises) qui ont tapé dans l'œil des organisateurs. Leur campagne de communication mise clairement sur le second degré. Ni sexisme ni volonté de choquer, promet le programmateur.

Ni rose ni morose
Mais il faut bien défendre son pré carré. L'univers de la nuit beyrouthine n'est pas tout rose et les concurrents sont nombreux. On ne fait pas venir 1 000 à 1 200 personnes tous les vendredis soirs dans le même lieu en claquant des doigts. Olivier Gasnier Duparc ne se cache pas : il mise, entre autres, sur l'image de la sexualité, l'une des composantes fondamentales de la nightlife beyrouthine. « Il y a le sacré et le profane. Nous, nous axons sur le profane, car les gens en ont besoin », se défend-t-il. D'ailleurs le nom, Decks on the beach, a été choisi à cause de sa connotation sexuelle et de l'imaginaire qu'il contenait. Les « decks », ce sont le surnom des platines du DJ, mais surtout une sonorité qui rappelle le cocktail Sex on the beach.
La présence d'un sol lumineux – qui évoque les scènes de danses mythiques du Saturday night fever – est le seul élément vite devenu incontournable. Une sorte de marque de fabrique des 18 soirées annuelles de Decks. « Au Liban, on danse autour des tables, et même sur les tables, mais jamais sur un carré lumineux. On a tenté de faire une soirée sans disco-floor, mais on s'est vite aperçu que cela créait un énorme vide. »
Au départ, en 2011, les soirées Decks étaient une simple déclinaison estivale de ce qui se passait au Behind the green door, à Mar Mikhaïl. Olivier Gasnier Duparc et son associé Yousef Harati souhaitaient organiser des soirées « comme au bon vieux temps », retrouver l'esprit léger des fêtes sur la plage. « À l'époque, les soirées à Beyrouth ressemblaient un peu à une course à l'armement. Beaucoup d'investissements dans la décoration, mais la musique en pâtissait. Les artistes faisaient moins de trente minutes de show et pliaient bagage », déplore l'organisateur.

House sur la plage
Gasnier Duparc se targue de proposer le meilleur des jeunes DJ internationaux, avec un set d'une durée de deux heures, arrosé d'un amour invariable de la fête tardive. Les dominantes musicales varient chaque saison. Nu-disco et électro-pop en 2011 (de LCD Soundsystem à Yuksek et The Magician), plutôt house pour cette quatrième saison qui s'ouvre ce soir, dès 20h. Les soirées Decks se distinguent par des mélodies et des paroles sur lesquelles les 30-35 ans peuvent s'accrocher. Face à la mer, à vol d'oiseau de la grotte aux Pigeons, la brise salée accompagnera cet été les sets du jeune Villanova – et son atmosphère moite – au plus confirmé Anoraak. Jusqu'en septembre, les vendredis de Ras Beyrouth deviendront profanes.

*Tous les vendredis de l'été, entrée gratuite de 20h à 22h.

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Quelques « Decks » à retenir...

 

5 juin : Zimmer
19 juin : Villanova
10 juillet : Soirée Kitsuné (Karma Kid, Phazz)
17 juillet : Anoraak (live et DJ set)
24 juillet : Oliver Dollar
7 août : Atari
21 août : Bondax
28 août : Darius.

 

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Non événement.

Christine KHALIL

13 h 18, le 29 mai 2015

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Commentaires (1)

  • Non événement.

    Christine KHALIL

    13 h 18, le 29 mai 2015

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