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Liban - liban

L’accès à la plage publique de Ramlet el-Baïda menacé de fermeture

Vingt mille baigneurs en moyenne les dimanches d’été, nous affirme le directeur de plage. À tous ceux-là, l’accès deviendra autrement plus difficile.

Les menaces de fermeture planent de nouveau sur la plage de Ramlet el-Baïda. Une décision a été prise depuis quelque deux semaines par un juge des référés, donnant le droit au propriétaire de la plus grande partie de la plage de fermer son accès au public à partir de ses terrains, ce qui équivaut à en interdire l'accès principal tel qu'on le connaît aujourd'hui. Cette décision met principalement en cause le ministère des Travaux publics et des Transports, qui a classé cette plage comme « publique » et en a confié la gestion à une association, Cedars for Care. Le ministère, nous dit Raja Noujaim, représentant de l'Association pour la protection du patrimoine libanais (APPL), a déjà été notifié par la cour de cette décision mais n'a apparemment pas objecté. Nous avons en vain tenté de joindre le ministre des Travaux Ghazi Zeaïter hier pour avoir son commentaire.

Il faut savoir que, par un processus qui date depuis de longues années, la plage de Ramlet el-Baïda est à 80 % formée de terrains privés, mais sur la moitié de la largeur de la plage. L'autre moitié, plus proche de la mer, est constituée de biens-fonds maritimes publics. Les 20 % restants appartiennent à la municipalité de Beyrouth. Toutefois, l'entrée principale de la plage est située dans la propriété privée de ce nouveau propriétaire. La municipalité de Beyrouth a plus d'une fois fait part de son intention d'exproprier la plage, mais rien n'a été concrétisé à ce jour.

 

(Lire aussi : «Des terrains publics, d'une valeur de 500 millions de dollars, menacés de privatisation à Beyrouth»)


Pour Raja Noujaim, l'affaire est un scandale à plus d'un niveau. « D'une part, le juge a enfreint la loi 144 de 1925, qui stipule clairement que les plages de sable sont des espaces publics, dit-il. Il est illégal donc d'en interdire l'accès, tout comme il était illégal de permettre à ce propriétaire d'en faire l'acquisition. De plus, de nombreuses lois protègent le droit d'accès à la mer, tel le code de l'environnement. D'autre part, étant donné que la partie mise en cause est un ministère, celui-ci aurait facilement pu s'opposer à ce jugement, puisque le juge des référés n'est pas supposé statuer dans des affaires impliquant des organismes publics. Or le délai est passé, et le ministère n'a pas protesté, ce qui est incompréhensible à mes yeux. Il peut toujours refuser d'appliquer cette décision, mais le fera-t-il ? Le ministre Zeaïter acceptera-t-il de contribuer malgré lui à faire aboutir le projet de ceux qui veulent interdire à Beyrouth l'accès à la mer ? »

Interrogé sur l'affaire, Nazih el-Rayess, directeur de la plage publique, nommé par l'association Cedars for Care, confirme avoir été notifié par le ministère qu'il devra à tout moment ôter les installations de l'association situées sur les biens privés. « La plage restera publique, mais il nous faudra déplacer nos installations, à l'instar du bureau de l'administration et du centre des premiers secours par exemple, dit-il. Toutefois, c'est aux citoyens qu'on compliquera considérablement l'accès à la plage, puisqu'il leur faudra employer une toute autre voie (située sur les biens de la municipalité), qui se trouve beaucoup plus loin que la porte d'accès actuelle. Il leur sera même difficile de garer leurs voitures dans le nouvel emplacement. »
Nazih el-Rayess ne comprend pas le timing de cette décision, en début de saison d'été, alors que cette plage est ouverte sans entraves au public depuis si longtemps. « Les dimanches d'été, nous accueillons en moyenne 20 000 baigneurs, dit-il. N'oublions pas que c'est la seule plage publique de Beyrouth. »

 

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commentaires (4)

Tout cela n'est pas grave, bientôt pour accéder à la plage de Ramlet-el-Baïa, il faudrait faire le détour suivant : Beyrouth - Tripoli- îles des Palmiers - Île Rouad - île de Crête - île de Djerba - Alexandrie pour amerrir à Ramlet-el-Baïda. De cette manière, on ne dérangerait pas le nouveau propriétaire. Mabrouk.

Un Libanais

16 h 17, le 28 mai 2015

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Commentaires (4)

  • Tout cela n'est pas grave, bientôt pour accéder à la plage de Ramlet-el-Baïa, il faudrait faire le détour suivant : Beyrouth - Tripoli- îles des Palmiers - Île Rouad - île de Crête - île de Djerba - Alexandrie pour amerrir à Ramlet-el-Baïda. De cette manière, on ne dérangerait pas le nouveau propriétaire. Mabrouk.

    Un Libanais

    16 h 17, le 28 mai 2015

  • https://zeinazerbe.wordpress.com/2013/06/25/entre-plages-publiques-et-plages-privees-au-liban-une-longue-histoire-de-luttes-citoyennes-et-dexploitation-controversee/

    Zerbé Zeina

    12 h 49, le 28 mai 2015

  • Effectivement c'est "la seule plage publique de Beyrouth" qui reste. Plus absurde tu meurs !

    Halim Abou Chacra

    11 h 18, le 28 mai 2015

  • Bizarre ce juge qui ne défend par le domaine maritime...! qui est le patrimoine commun de tous les citoyens....

    M.V.

    06 h 42, le 28 mai 2015

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