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À La Une - Syrie-Irak

Dans le théâtre romain de Palmyre, les jihadistes exécutent 20 hommes

Le président du Parlement irakien, Salim al-Joubouri, a critiqué mercredi l'opération militaire visant à reprendre la province d'Al-Anbar

"L'EI a tué par balles, devant une foule rassemblée dans le théâtre romain de Palmyre, 20 hommes" accusés d'avoir combattu au côté du régime de Bachar el-Assad, a indiqué l'OSDH. AFP Photo/Joseph Eid

Des jihadistes du groupe État islamique (EI) ont exécuté 20 hommes dans la cité antique de Palmyre en Syrie, tandis qu'en Irak, l'armée et des milices chiites tentent d'encercler les combattants de l'EI dans la ville de Ramadi. Une semaine après avoir conquis Palymre, dans le centre de la Syrie, "l'EI a tué par balles, devant une foule rassemblée dans le théâtre romain de Palmyre, 20 hommes" accusés d'avoir combattu au côté du régime de Bachar el-Assad, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'EI s'est emparé de Palmyre le 21 mai, après un assaut sanglant qui avait duré neuf jours. Selon l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de sources en Syrie, l'EI a depuis exécuté au moins 217 personnes, dont 67 civils, dans la ville et ses alentours. Le directeur des Antiquités syriennes a dit craindre que les exécutions dans la cité antique ne présagent de destructions sur ce site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. L'EI a vandalisé plusieurs sites archéologiques dans la région, s'en prenant particulièrement aux anciens lieux de cultes jugés idolâtres.

L'EI multiplie les exactions et atrocités dans le "califat" qu'il a autoproclamé sur les zones qu'il contrôle, à cheval entre la Syrie et l'Irak. De l'autre côté de la frontière, les forces irakiennes soutenues par des milices chiites tentaient mercredi d'encercler les jihadistes à Ramadi avant d'y donner l'assaut. Les autorités irakiennes ont promis de reprendre Ramadi, capitale d'al-Anbar, la plus grande province d'Irak. La prise de cette ville le 17 mai par les jihadistes, après une retraite chaotique des forces gouvernementales, a constitué un important revers. Bagdad et l'allié américain ont dû revoir leur stratégie, jusque-là tournée vers la création d'une force sunnite pour chasser l'EI de ses bastions. Un millier de recrues d'une nouvelle unité sunnite se sont néanmoins vu remettre officiellement leurs armes à la base d'Habbaniyah, lors d'une cérémonie mercredi.

L'EI contrôle la majorité de la province sunnite d'al-Anbar où il a commencé à prendre du terrain dès janvier 2014, cinq mois avant l'offensive fulgurante qui lui a permis en juin de s'emparer d'autres vastes régions à l'est et au nord de Bagdad.

 

( Lire aussi : Des familles entières auraient été exécutées par l'EI à Palmyre et ses environs )

 

Couper le ravitaillement
Dans le cadre de l'opération lancée mardi, quelque 4.000 hommes -soldats, policiers, miliciens chiites, et membres de tribus sunnites- se sont dirigés vers Ramadi, située à une centaine de km à l'ouest de Bagdad.
Les forces irakiennes et les milices "ont pris le contrôle total des quartiers d'Al-Taech et d'Al-Hmeyrah", dans le sud de Ramadi, et sont entrées dans le campus de l'université d'al-Anbar, a indiqué un colonel de l'armée.
Selon Raja al-Issaoui, membre du conseil provincial d'al-Anbar, l'objectif est de "couper les lignes de ravitaillement" de l'EI. D'autres unités ont pris position à quelques kilomètres à l'est de la ville, et d'autres avancent à partir du nord. L'objectif est d'encercler les jihadistes avant de donner l'assaut.

Le président du Parlement irakien, Salim al-Joubouri, a critiqué mercredi l'opération, l'estimant mal préparée.
Pour l'aider à chasser les jihadistes après la déroute des forces irakiennes, le Premier ministre Haïdar al-Abadi a fait appel aux Unités de mobilisation populaires (Hachd al-Chaabi en arabe), une coalition de groupes paramilitaires à majorité chiite qui a déjà aidé l'armée face à l'EI. Il avait longtemps hésité à les faire intervenir dans al-Anbar pour ne pas s'aliéner la communauté sunnite majoritaire dans cette province, alors que les tensions confessionnelles minent le pays.

 

(Lire aussi: Le général iranien, Ghassem Souleimani, intervient en Irak "dès qu'on a besoin de lui")

 

L'offensive des milices chiites et de l'armée irakienne pour reprendre la province occidentale d'Anbar et son chef-lieu Ramadi a changé mercredi de nom afin de ne pas heurter les sunnites. La télévision irakienne a rapporté que l'offensive s'appellera "Labeïk ya Irak" ("Je réponds à ton appel, ô Irak"). "Nous avons choisi 'Irak', il n'y a pas de problème", a dit un porte-parole des milices chiites, Karim al Nouri.

Le premier choix du nom donné par la coalition chiite à l'opération, "A tes ordres Hussein", avait grandement irrité le Pentagone. Hussein est l'un des imams les plus vénérés par la communauté musulmane chiite, majoritaire en Irak. "Je pense que cela n'aide pas", a commenté le Pentagone. "La clef pour expulser l'EI de l'Irak est un Irak unifié". L'influent chef chiite irakien Moqtada al-Sadr, dont la propre force paramilitaire est engagée contre l'EI, a lui aussi critiqué ce choix du nom, arguant qu'il risquait de raviver les tensions entre sunnites et chiites.

Les frappes menées depuis 2014 par une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis contre ses positions en Irak et en Syrie voisine n'ont pas empêché l'EI d'avancer dans ces deux pays.
Le groupe extrémiste sunnite a néanmoins été chassé par les forces kurdes de 14 villages chrétiens assyriens du nord-est de la Syrie, à l'issue d'une offensive de 10 jours selon l'OSDH.

 

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