La coalition du 14 Mars a annoncé mardi son intention de faire pression sur le Parlement afin d'élire au plus vite un président de la République sur la base du quorum de la majorité absolue (moitié + 1).
Cette annonce a été faite aussitôt après une réunion à Bkerké d'une délégation de députés du 14 Mars avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï.
Après l'annonce, le bureau de presse du patriarcat a toutefois précisé que Bkerké n'avait pas "donné d'avis au sujet du quorum, mais qu'il soutiendrait tout accord à ce sujet" entre les députés et le président de la Chambre, Nabih Berry. Ce dernier, à l'instar des blocs du 8 Mars, considère que le quorum pour les séances de l'élection présidentielle doit être des deux tiers.
Donnant lecture d'une série de mesures adoptées par le 14 Mars, le ministre des Télécoms, Boutros Harb, membre de la délégation qui s'est rendue à Bkerké, a appelé notamment à "considérer le Parlement en session ouverte, comme prévu par la Constitution", à assurer "une présence quotidienne au Parlement" et tenir les séances électorales sur base d'un quorum de la majorité absolue".
La Constitution ne précise pas de quorum pour l'élection du chef de l'Etat. Elle stipule seulement que le président est élu au premier tour à la majorité des deux tiers, faute de quoi l'élection se déroule à la majorité absolue lors des tours suivants. En dépit de cela, le bureau de la Chambre avait toutefois décrété, il y a plus d'un an, le quorum des deux-tiers pour toutes les séances.
Au Liban, la présidence est vacante depuis un an. La dernière séance électorale de la Chambre des députés ayant à nouveau échoué faute de quorum, un prochain scrutin a été fixé au 3 juin.
Les députés du 14 Mars ont par ailleurs invité le patriarche Raï à "réunir tous les députés, de toutes les confessions et de toutes les formations à Bkerké pour prendre les mesures nécessaires".
La proposition de Raï
Plus tôt dans la journée, le patriarche maronite avait proposé une solution en trois points à la crise de la présidence de la République.
S'adressant aux députés présents, Mgr Raï a dit partager leur colère face au boycottage pratiqué par leurs "42 collègues" qui font régulièrement échec au quorum des séances électorales, dans une claire allusion aux députés du bloc aouniste et du Hezbollah.
"Ils affirment vouloir un président fort et "fabriqué" au Liban. Nous sommes d'accord avec cet objectif, mais pas avec le moyen utilisé", a lancé le patriarche, avant d'ajouter: "Il ne peut y avoir de pouvoir qui contredise la coexistence".
Selon lui, pour mettre un terme à la vacance, il faut d'abord "une proclamation de foi dans le Liban en tant qu’État et patrie sur la base des trois constantes nationales que sont la coexistence, le Pacte national et la participation".
En deuxième lieu, "Il faut reconnaître les violations continues de la Constitution de la part de toutes les parties".
Et troisièmement, "il faut se mettre d'accord sur un règlement démocratique fondé sur les dispositions claires de la Constitution en matière d'élection du président".
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Cette annonce a été faite aussitôt après une réunion à Bkerké d'une délégation de députés du 14 Mars avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï.
Après l'annonce, le bureau...
commentaires (5)
Un quorum à la majorité absolue? Bien entendu! Mais comment convaincre Berry de respecter - pour une fois - la Constitution?
Yves Prevost
06 h 38, le 27 mai 2015