Le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, est monté d'un cran supplémentaire hier dans ses attaques contre la classe politique, retournant à son antienne concernant « la lutte contre la corruption » et pour « la protection des droits des chrétiens ».
S'adressant samedi à Rabieh aux « fils et petits-fils du peuple libanais grandiose », devant une délégation estudiantine du Metn, le chef du Courant patriotique libre (CPL) s'est élevé contre « nos partenaires nationaux, qui pensent que nous sommes des ouvriers chez eux ». « Ils ont oublié qu'il existe un pacte et des droits pour les communautés qui ne se donnent pas et qui sont des droits naturels (...) que nul ne peut leur ôter », a-t-il indiqué.
« Nous sommes pris pour cible aujourd'hui. Ils veulent tous s'ériger en tuteurs à nos dépens. Mais nul ne saurait nous désigner un président de la République ou un commandant en chef de l'armée. C'est nous qui désignons ces derniers, que cela leur plaise ou non », a affirmé le général Aoun, rejetant « la tutelle » du pouvoir actuel « comme nous avons rejeté toutes les tutelles auparavant ».
« Chaque ministre estime aujourd'hui qu'il est le tuteur de la République et qu'il choisit ce qui lui plaît parmi les lois à appliquer », a-t-il noté.
S'adressant au ministre de la Défense Samir Mokbel, le chef du CPL a dit : « Je souhaite rappeler au ministre, auquel nous avons posé une question concernant la nomination du commandant en chef de l'armée, et qui nous a répondu que le moment n'était pas opportun pour cela, qu'il est tenu d'appliquer la loi et de nommer un commandant en chef de l'armée, et non de proroger une situation illégale. S'il est incapable d'appliquer la loi, qu'il s'en aille. »
« Les postes de président de la République et de commandant en chef de l'armée, de même que les postes de première catégorie qui reviennent aux chrétiens nous appartiennent. Nous représentons la plupart des chrétiens, et c'est notre droit de nommer ceux que nous voulons à ces postes, tandis que le rôle du gouvernement est d'entériner ces nominations », a-t-il souligné.
Estimant que ces partenaires ne lui font pas preuve du même respect qu'il leur voue, le général Aoun a ajouté : « Cela nous donne le droit (...) de faire ce que nous voulons dans ce pays. »
« Nous respectons la patrie et le pacte, ainsi que notre indépendance, pour laquelle nous nous battons. Mais nous ne permettrons jamais à quiconque, États ou individus, de nous imposer ce qu'ils veulent. Cela suffit. J'accepterai une nouvelle guerre contre nous, ressemblant à celle de 1990, s'ils ne respectent pas la Constitution et le pacte », a-t-il indiqué.
« Je m'exprime en votre nom parce que je représente votre volonté », a-t-il dit à l'adresse des étudiants. « (...) Ils vous empêchent d'élever la voix. Lorsque nous avons proposé que vous choisissiez le président de la République sans qu'ils aillent consulter un État étranger, ils ont refusé. Mais c'est vous qui désignerez le prochain président, malgré eux », a-t-il noté.
Évoquant enfin le départ des chrétiens d'Orient, il a souligné que « nous n'accepterons que le plus fort et le plus représentatif à la tête du pouvoir (...), et ne tolérerons pas un président disposant d'un pour cent de la représentation populaire, qu'ils nous tirent à chaque fois comme un lapin de leurs chapeaux ».
Signalons que le ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab, a repris hier en substance les mêmes mises en garde à l'adresse du ministre de la Défense, Samir Mokbel, au cours d'une cérémonie scolaire à Rabieh.
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CORRECTION ! MERCI : "Le bigaradier pâmé s'aperçoit au coup d'œil 1er niais ; qu'il croit, le puîné, celui d'1 épervier...."
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
07 h 26, le 27 mai 2015