Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé hier que la région fait actuellement face à un danger « existentiel, jamais connu auparavant ». Pointant du doigt les crimes commis par les groupes jihadistes, il a invité les peuples de la région à coopérer en s'appuyant sur les amis véritables, « avec à leur tête l'Iran », pour contrer l'avancée de l'organisation État islamique (EI) et du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda. À ce propos, il a indiqué que les députés et leaders du courant du Futur seront « les premières victimes de l'EI », exhortant les Libanais à assumer leurs responsabilités et les chrétiens à réaliser le danger qui les guette. « Qui protègera vos églises de la destruction et vos femmes des viols ? » a-t-il demandé en s'adressant aux chrétiens, laissant entendre que le courant du Futur ne sera pas capable de les défendre.
Dans une allocution retransmise sur un écran géant à Nabatiyé à l'occasion du quinzième anniversaire de la libération du Liban-Sud de l'occupation israélienne, le chef du parti chiite a assuré que la mobilisation du Hezbollah est à son niveau maximal, affirmant que la résistance est sur le qui-vive aussi bien au Liban-Sud qu'en Syrie. Elle le sera également dans n'importe quelle région où elle sera sollicitée, a lancé Hassan Nasrallah. De 1982 à ce jour, « jamais le Hezbollah n'a bénéficié d'autant de ressources humaines, d'équipements, d'armes, d'expérience et de détermination », a-t-il assuré.
Il a également invité les Libanais qui prônent la neutralité à mettre un terme à la « politique de l'autruche » et à voir la réalité en face.
Évoquant la situation à Ersal et dans son jurd, il a indiqué que les habitants de Baalbeck et du Hermel « ne toléreront la présence d'aucun takfiriste » dans la région, invitant l'État à intervenir. « À défaut, le Hezbollah le fera », a martelé Hassan Nasrallah.
« La majorité des habitants de Ersal a commencé à ressentir le poids de la présence des éléments armés », a-t-il ajouté, préconisant que la ville cesse de faire l'objet de « surenchères ». « Il est absolument erroné de qualifier la bataille de Ersal comme étant celle du Hezbollah qui veut y entraîner l'armée et le Liban tout entier. C'est plutôt la bataille du Liban avec pour objectif la défense du pays et de son peuple. » Et d'ajouter : « L'État doit assumer son rôle et libérer Ersal. L'État doit prouver qu'il en est véritablement un. »
Le leader chiite a rappelé les propos du ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk qui avait dit que la ville « était désormais occupée ». « Que l'État libanais assume donc ses responsabilités pour renforcer son autorité sur la région », a-t-il lancé.
(Pour mémoire : Le Hezbollah envisage la mobilisation générale)
Hassan Nasrallah a évoqué les « rumeurs » faisant état d'un manque d'effectifs dans les rangs de ses combattants, assurant qu'il n'en est rien et qu'il est encore très tôt de parler de mobilisation générale. Il a indiqué que « la bataille acharnée » qui a lieu dans le Qalamoun syrien se poursuivra « jusqu'à ce que l'armée syrienne et la résistance réussissent à assurer la sécurité de l'ensemble de la frontière syro-libanaise ».
« Après le projet sioniste, c'est le projet takfiriste représenté par Daech (EI) qui menace les pays de la région », a encore dit le secrétaire général. « Nous faisons aujourd'hui face à un groupe sanglant et barbare qui est actif sur le terrain. Daech n'est pas un petit groupe, il se trouve en Syrie, en Irak, dans le Sinaï, au Yémen, en Afghanistan, au Pakistan, en Libye, en Afrique du Nord et au Nigeria. Hier, le groupe a revendiqué une attaque en Arabie saoudite et peut désormais être présent partout dans le monde », a-t-il poursuivi. À ce sujet, il a invité les Libanais à « craindre une victoire de l'EI et du Front al-Nosra et non la victoire des autres groupes », entendre le Hezbollah et l'armée syrienne.
S'adressant aux membres du courant du Futur, il leur a demandé : « Si l'EI et al-Nosra remportent la guerre, avez-vous des garanties pour votre propre protection avant d'en donner aux Libanais ? »
Le leader chiite a repris l'historique de la résistance, rappelant que la victoire contre l'ennemi israélien en 2000 « a été rendue possible grâce aux efforts d'une partie des Libanais, mais elle a été offerte à toute la population ». « Quel aurait été le sort du Liban-Sud, de la Békaa et du Liban-Nord sans la résistance ? » a demandé le secrétaire général du Hezbollah.
« Sans la résistance, Israël aurait occupé tout le Liban », a-t-il assuré. Et d'indiquer que son mouvement est « plus mobilisé que jamais contre l'ennemi sioniste », affirmant que l'État hébreu était conscient du niveau de mobilisation des combattants du Hezbollah. Saluant la formule armée-peuple-résistance qu'il a qualifiée de « formule d'or », le leader chiite a invité les autres pays de la région à s'en inspirer.
(Pour mémoire : Au Qalamoun, le Hezbollah livre sa bataille "la plus dure")
Il a par ailleurs relevé que la situation sécuritaire en Irak s'est dégradée en raison de l'avancée des extrémistes du groupe EI. « Tous ceux qui ont soutenu Daech (EI) en Syrie sont responsables de ce qui se passe en Irak », a dit le leader chiite. « Nous combattons auprès du peuple syrien et de l'armée syrienne pour défendre la Syrie, le Liban, l'Irak et le Yémen », a-t-il relevé, affirmant que la présence du Hezbollah en Syrie va se poursuivre « aussi longtemps que nécessaire ». « Nous sommes présents sur plusieurs fronts à travers la région et nous continuerons à nous battre jusqu'à la victoire », a-t-il ajouté.
Il a enfin appelé l'Arabie saoudite à mettre fin à son offensive contre les rebelles houthis au Yémen et à entamer le dialogue pour ouvrir la voie à « une solution politique ».
commentaires (11)
L'EI... LE LUI A CHUCHOTÉ À L'OREILLE !!!
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 04, le 26 mai 2015