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À La Une - Liban

"Un président de la République, ça sert à quoi?"

Pour la première fois depuis la fin de la guerre civile, le Liban est sans chef de l'Etat depuis 12 mois.

Photo AFP

Dans l'hémicycle du Parlement libanais se répète la même scène depuis un an: quelques dizaines de députés attendent, entre causeries et blagues, qu'on annonce le report de la séance d'élection du président d'une République divisée.

Pour la première fois depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), le Liban est sans chef de l'Etat depuis 12 mois, les analystes doutant d'une élection proche tant que la petite nation est otage des conflits régionaux, notamment en Syrie voisine.

Au Liban, "on a toujours besoin d'un parrain étranger pour nous dire qui choisir", affirme à l'AFP Sahar al-Atrache, spécialiste des affaires libanaises de l'International Crisis Group. "Or les parrains des deux camps rivaux libanais, l'Arabie saoudite et l'Iran, s'affrontent, mènent des guerres par procuration dans la région et ne vont pas se mettre d'accord sur l'élection d'un président au Liban". "Le Liban n'est pas une priorité", ajoute-t-elle.

(Lire aussi : Gemayel craint que la vacance présidentielle n'ouvre la voie à une constituante)

Depuis la fin du mandat de Michel Sleimane le 25 mai 2014, le Parlement a tenté à 23 reprises de réunir le quorum nécessaire de deux tiers des 128 députés pour le vote, sans succès, si bien que l'opinion publique s'est complètement désintéressée du processus.
"Un président de la République, ça sert à quoi? rien n'a changé depuis un an", affirme désabusé Ala, un jeune étudiant.

"L'âge adulte pas atteint"

"Il est honteux de constater que nous n'avons pas atteint l'âge adulte", reconnaît à l'AFP le député Dory Chamoun. "Nous avons encore besoin d'une intervention extérieure pour nous rappeler nos devoirs".
"Il est triste de constater que nous attendons le mot d'ordre de l'étranger, mais l'étranger est occupé ailleurs", renchérit Ayyoub Hmayed, du 8-Mars.

(Lire aussi : Sleiman appelle les députés à se rendre au Parlement au lieu de promouvoir des « hérésies constitutionnelles »)

Durant la vacance à la présidence, il revient au gouvernement d'assumer tous les pouvoirs exécutifs. Or celui-ci, réunissant des ministres des deux bords, peine à surmonter les clivages et à faire passer les projets de loi, les nominations et le budget.
Les profondes divisions empêchent également la tenue d'autres élections comme les législatives, le Parlement ayant prorogé son propre mandat en 2014. Mais l'action parlementaire reste paralysée, même si les députés continuent à toucher leur salaire, au grand dam de la société civile.

"Il y a des accords avec l'étranger de plus d'un milliard de dollars que le Liban risque de perdre si les députés ne les approuvent pas", affirme à l'AFP Mohammad Ballout, responsable des médias au sein du Parlement.

Malgré une accalmie ces derniers mois, le Liban a été frappé de plein fouet par les répercussions de la guerre en Syrie, avec plus d'un million de réfugiés sur son sol et des violences à la frontière et des attentats.
"Tant que la région est dans la tourmente, il sera difficile d'élire un président", affirme Imad Salamé, professeur en sciences politiques à l'Université libano-américaine. "Cela ne sera possible qu'après un accord régional, notamment en Syrie".


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Dans l'hémicycle du Parlement libanais se répète la même scène depuis un an: quelques dizaines de députés attendent, entre causeries et blagues, qu'on annonce le report de la séance d'élection du président d'une République divisée.Pour la première fois depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), le Liban est sans chef de l'Etat depuis 12 mois, les analystes doutant d'une élection...

commentaires (4)

Michel Aoun qui, semble-t-il, ne maîtrise plus ses nerfs, vient de déclarer : Qu'ils le veuillent ou non, c'est à nous de nommer le Président et le Chef de l'armée (sic). Ces paroles constituent une déclaration d'une troisième guerre inter-chrétienne. Le savez-vous ?

Un Libanais

11 h 45, le 24 mai 2015

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Commentaires (4)

  • Michel Aoun qui, semble-t-il, ne maîtrise plus ses nerfs, vient de déclarer : Qu'ils le veuillent ou non, c'est à nous de nommer le Président et le Chef de l'armée (sic). Ces paroles constituent une déclaration d'une troisième guerre inter-chrétienne. Le savez-vous ?

    Un Libanais

    11 h 45, le 24 mai 2015

  • QUESTION IDIOTE ! À RAPPROCHER ET À UNIR... SA NON ÉLECTION SERT À AIGUISER LES ANTAGONISMES ET À ENVENIMER L'ATMOSPHÈRE... AU PROFIT CRIMINEL DE CEUX QUI EN SONT LES RESPONSABLES !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 58, le 24 mai 2015

  • Ca sert a plein de choses ...! je ne parlerais pas de chez nous, puisque depuis un an il n'y a personne à ce poste...Mais... par contre en France ,les français semblent plus chanceux ...! depuis 3 ans ils ont un président normal...bien que personne à ce jour , ne sait vraiment...qu'Est-ce qu'un président normal....!

    M.V.

    09 h 24, le 24 mai 2015

  • Un président de la République, ça sert à quoi" ? Même si ce président est l'ange Gabriel, ça sert uniquement à être attaqué et dénigré tous les jours par le général Aoun, tant que ce n'est pas LUI qui est LE président.

    Halim Abou Chacra

    04 h 32, le 24 mai 2015

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