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Sport - Équitation

Yasmina Bocti : La fédération ne nous aide pas trop, nous jeunes cavaliers...

À tout juste 13 ans, la cavalière émérite du Dbayé Country Club détient déjà un palmarès digne d'une championne. Elle s'est confiée à « L'Orient-Le Jour ». Rencontre avec une jeune fille très attachante...

La très jeune championne Yasmina Bocti (13 ans) entourée de deux de ses trois chevaux, qui ont été choisis pour elle par son entraîneur Karim Farès (lui-même cavalier et champion émérite). Photos Fondation Saradar

Yasmina Bocti, parlez-nous de vous et de votre parcours...
Je suis née en 2002, un 22 mai. Mon anniversaire était donc hier ; j'ai célébré mes 13 ans ! Je poursuis mes études scolaires au Lycée franco-libanais et, en plus de l'équitation qui est ma spécialité, je pratique divers sports. En hiver, je fais du ski et l'été, je fais de la natation et joue au tennis. J'aime lire et... (petit moment d'hésitation, puis avec un sourire empreint de timidité...) faire de la pâtisserie.
J'ai débuté l'équitation à l'âge de 4 ans, au Faqra Poney Club. Mon entraîneur, à l'époque, était Xavier Repelin, récemment décédé (une nostalgique tristesse se lit sur le visage). Depuis quelques années, j'évolue au Dbayé Country Club. Mes entraîneurs sont Karim Farès, installé aux Pays-Bas, mais qui vient régulièrement au Liban et que je rejoins parfois là-bas, Joseph Jabbour et Tony Assaf. C'est Karim Farès qui a choisi mes trois chevaux que je monte en compétition.

Comment êtes-vous venue à pratiquer l'équitation ?
À Faqra, toute petite, je regardais de ma fenêtre passer les poneys. Nous résidions tout à côté du Poney Club. Je trouvais ça beau et je suppliais mes parents de me laisser en monter. Ils n'ont pas été contre ma volonté : à 8 ans, j'ai reçu mon premier poney.

Dans quelles catégories concourez-vous et quels sont vos classements actuels ?
Je participe à plusieurs catégories de saut d'obstacles, dont les hauteurs varient entre 100 cm et 135 cm. Localement, mon classement provisoire actuel, qui change chaque semaine avec les diverses compétitions, est 1re dans la catégorie E (105 cm) et 3e dans la catégorie D (120 cm).

À quel rythme vous entraînez-vous ?
Cela dépend bien entendu de mon programme scolaire. Et aussi du nombre de chevaux : si je monte deux ou trois, selon les jours. Toutefois, je m'efforce de m'entraîner à raison de cinq fois par semaine. De toute façon, je n'ai aucun souci à gérer mon emploi du temps. J'optimise au maximum mes horaires.

À quelles compétitions régionales et internationales avez-vous participé ?
Je participe à très peu de compétitions internationales ou régionales, car cela affecterait mon programme scolaire et il faudrait partir très souvent à l'étranger, ce qui n'est pas évident. De plus, pour ma tranche d'âge, il n'y a pas encore beaucoup de parcours internationaux. Le mois dernier, j'étais en Belgique, où j'ai participé au Grand Prix International Azelhof, où j'ai enregistré de très bons résultats.

Précisément, quels sont vos meilleurs résultats en compétition ?
À ce Grand Prix Azelhof, je montais un cheval loué sur place et que je connaissais très peu. Je n'ai eu le temps de m'entraîner que trois fois avec lui avant la compétition. Malgré tout, j'ai été classée 2e dans la catégorie 110 cm, juste derrière la championne de Belgique. J'ai également participé au Grand Prix 125 cm, où j'ai réalisé une très bonne performance, malgré l'extrême difficulté de l'épreuve.
En 2014, j'ai été classée 4e au championnat du Liban pour les 12-14 ans. Et en 2012, j'ai remporté la Coupe du Liban dans la catégorie N (85 cm), alors que j'étais encore âgée de 9 ans. En novembre dernier, j'ai gagné plusieurs séries lors de la Coupe de l'indépendance et du Général de l'armée. Il y a deux semaines, j'ai aussi remporté la Coupe Tarek et Julian Chamoun au Dbayé Country Club, dans la catégorie D (120 cm). Plus récemment enfin, le 17 mai, au Mont La Salle lors de la Coupe Antoine Kouchakji, j'ai été classée 1re en catégorie E sur mon cheval Adelfee, puis 2e en catégorie D sur ma seconde monture, Barcelona.
À dire vrai, il ne se passe pas une semaine sans que j'engrange de très bons résultats, et même des victoires...

Quels sont vos meilleurs souvenirs ? En avez-vous de mauvais ?
La Belgique, au mois dernier. C'était une expérience magique ! Je concourais aux côtés de champions venus du monde entier : de Belgique, d'Italie, du Danemark et d'Allemagne, entre autres... Lors de ce Grand Prix Azelhof, j'ai réalisé, en me mesurant à tous ces cavaliers et cavalières, que nous avons un très bon niveau au Liban. J'espère de tout cœur revivre cette aventure plusieurs fois, quand mes études scolaires me le permettent, bien sûr.
Est-ce que j'ai de mauvais souvenirs ? Non, pas vraiment. Mais il y a un an et demi à peu près, au Noël de 2013, je me suis fracturée le pied à l'entraînement. Mon cheval s'était cabré et en tombant à terre il m'avait écrasée de tout son poids. Je suis restée ainsi coincée. Toutefois, malgré un traumatisme certain, je me suis bien vite remise de ce choc et je n'ai pas tardé à être de nouveau en selle.

Quels sont vos projets futurs ?
Tout d'abord, participer à toujours plus de compétitions. Devenir championne du Liban surtout ! Mon rêve serait également de concourir un jour au Longines Tour, qui est réservé aux plus de 16 ans. Le Longines Tour est l'un des plus prestigieux Grands Prix, sinon le plus prestigieux au monde. Mais pour ça, j'ai le temps puisque je n'ai pas encore atteint cet âge.

Et les Jeux olympiques, vous y pensez ?
Oui, bien entendu (le ton enjoué, les joues soudain rougissantes et les yeux songeurs).

Qu'en est-il du soutien de la Fédération équestre libanaise ? Vous aide-t-elle ?
La fédération ne nous aide pas trop, nous jeunes cavaliers. Il n'y a pas de séries pour les jeunes, comme dans le monde entier. Nous concourons contre des adultes dans toutes les séries. La fédération se contente d'organiser des concours les dimanches. Elle ne nous propose pas de participer à des concours régionaux ou internationaux lors desquels nous pourrions représenter le Liban. C'est dommage, mais j'espère que cela va changer, car il y a de plus en plus de bons cavaliers au Liban.

Désirez-vous ajouter quelque chose à titre personnel ?
Je voudrais remercier mon club, le Dbayé Country Club, où l'ambiance est très sérieuse et agréable, ainsi que mes entraîneurs Karim Farès, Joseph Jabbour et Tony Assaf. Grâce à eux, j'évolue tous les jours un peu plus. Je voudrais aussi remercier la Fondation Saradar, en particulier Mario Saradar, qui ont cru en moi, me sponsorisent et font leur possible pour m'aider à briller localement et internationalement. Enfin, je veux surtout remercier mes parents pour leur soutien sans limite, leur engagement total dans l'équitation et pour les merveilleux chevaux qu'ils m'ont offerts.

 

Pour mémoire
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