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Moyen Orient et Monde - Sommet de Riga / partenariat oriental

Adhésion à l’UE : Berlin et Paris douchent les attentes de six pays de l’ex-URSS

Les Européens veulent soutenir leurs voisins de l'Est, mais sans fâcher Moscou.

Le président ukrainien Petro Porochenko (second à partir de la droite) rencontrant des activistes en marge du sommet de Riga. HO / AFP

La chancelière allemande Angela Merkel a appelé hier, avant un sommet à Riga, six pays de l'ex-URSS à ne pas nourrir de « fausses attentes » d'intégration européenne et a assuré la Russie que leur rapprochement avec l'UE n'était pas dirigé contre elle.
Il « n'est pas un instrument de la politique d'élargissement de l'Union européenne », a dit Angela Merkel. Il « n'est dirigé contre personne, notamment pas contre la Russie », a-t-elle insisté, tout en rappelant qu'un retour de la Russie au sein du G7, le club des pays les plus industrialisés, n'était « pas imaginable » pour l'instant, compte tenu du conflit ukrainien. « Nous ne devons pas éveiller de fausses attentes que plus tard nous ne serons pas en mesure d'honorer », a-t-elle déclaré au Bundestag, douchant les espoirs d'adhésion des Ukrainiens, Moldaves et Géorgiens. Elle a fait ces déclarations au Bundestag à Berlin, à quelques heures de l'ouverture du Sommet du Partenariat oriental à Riga où les dirigeants des 28 pays de l'UE doivent faire le point sur leur politique de rapprochement avec six pays de l'ex-URSS, bousculée par l'intervention de la Russie en Ukraine. Le Partenariat oriental est une initiative destinée à renforcer la coopération économique et politique de l'UE avec l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan et le Belarus.
Paris est sur la même longueur d'onde que Berlin. « La position française a toujours été et demeure que le Partenariat et le sommet lui-même ne doivent pas être dirigés contre Moscou », disait-on à la veille de la réunion dans l'entourage du président Hollande. « Il ne s'agit pas d'ériger de nouveaux murs de fer entre les partenaires orientaux et la Russie. Il s'agit de manière ouverte, dans un projet potentiellement ouvert à la Russie, de progresser techniquement sur différents dossiers. »
Ce conflit divise aussi les participants au sommet. Les discussions continuaient hier sur le texte de la déclaration finale qui doit être adoptée aujourd'hui, deux pays participants – l'Arménie et le Belarus – qui restent très liés à la Russie, refusant qu'il condamne l'annexion de l'Ukraine par la Russie, selon des sources proches de délégations européennes. Un projet de déclaration officieux circulant dans les couloirs à Riga affirmait que les signataires « ne reconnaissent pas l'annexion illégale de la Crimée et de Sébastopol, qui constitue une violation du droit international et un défi direct à la sécurité internationale ». Ce texte, quelle que soit sa forme finale, est le fruit d'un compromis entre plusieurs grands pays européens, l'Allemagne et la France notamment, cherchant un apaisement dans les rapports avec la Russie, d'une part, et leurs voisins orientaux, la Pologne et les pays baltes, craignant de se retrouvant en première ligne face à la Russie et souhaitant appuyer plus énergiquement l'Ukraine.

Abolition de visas
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavel Klimkine a demandé, dans une interview au journal Die Welt parue hier, que l'Union ouvre à son pays une perspective claire d'adhésion et promette la suppression de visas pour l'Europe l'an prochain. « Nous voudrions recevoir l'assurance concrète à Riga que l'Ukraine est fondée à entrer un jour dans l'Union européenne », a-t-il dit. De fait, l'UE laisse entendre que les visas de courte durée pourraient être abolis pour les Ukrainiens et les Géorgiens en 2016, mais ne compte pas l'annoncer officiellement à Riga, certaines conditions devant être encore remplies.
Il en va autrement pour l'entrée au club des 28. Ne pouvant ouvrir aux participants d'ex-URSS de perspectives d'adhésion, l'UE leur offre un soutien financier et la libéralisation des échanges. L'Ukraine en sera la première bénéficiaire et un accord confirmant l'octroi d'aides européennes de 1,8 milliard d'euros doit être signé en marge du sommet. Les rapports de l'UE avec ses partenaires seront désormais cousus sur mesure, selon le nouveau mot-clé en vogue : la « différenciation », en fonction des désirs et possibilités de chacun et de ses relations avec Moscou, a expliqué mercredi le commissaire européen à la Politique de voisinage, Johannes Hahn. Il a en outre annoncé hier des subventions totalisant 200 millions d'euros destinées aux PME des trois pays ayant déjà signé un accord d'association avec l'UE : l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie.

(Source : AFP)

La chancelière allemande Angela Merkel a appelé hier, avant un sommet à Riga, six pays de l'ex-URSS à ne pas nourrir de « fausses attentes » d'intégration européenne et a assuré la Russie que leur rapprochement avec l'UE n'était pas dirigé contre elle.Il « n'est pas un instrument de la politique d'élargissement de l'Union européenne », a dit Angela Merkel. Il « n'est dirigé...

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