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Moyen Orient et Monde - Syrie / Irak

Avec la prise de Palmyre, l’EI contrôle désormais 50 % du territoire syrien

Les jihadistes ont occupé hier des positions des forces irakiennes à l'est de Ramadi.

Prise d’écran d’une télé appartenant aux jihadistes montrant l’aéroport de Palmyre, désormais aux mains de l’EI. Welayat Homs/HO/AFP

Le groupe jihadiste État islamique (EI) s'est emparé hier de la ville de Palmyre en Syrie après avoir conquis celle de Ramadi en Irak, deux victoires significatives qui lui ont permis d'élargir sa zone d'influence de part et d'autre de la frontière.
« Les combattants de l'EI sont dans toutes les parties de Palmyre », a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Le régime, qui a connu de multiples revers ces derniers mois, a reconnu sa défaite, affirmant que son armée « s'était retirée après l'entrée d'un grand nombre de terroristes ».
L'EI, intervenue dans la guerre en Syrie en 2013, a revendiqué sur Twitter la prise de Palmyre, inscrite par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité et située dans la province centrale de Homs.
La bataille de Palmyre déclenchée le 13 mai a fait près de 500 morts et poussé une partie des habitants à la fuite, selon l'OSDH.
Recourant à de nouvelles exactions, les combattants de l'EI ont exécuté au moins 17 personnes, des civils et des militaires prorégime, quelques heures après la conquête de Palmyre, de même source.
Un militant originaire de Palmyre, contacté via Facebook, a affirmé que les jihadistes fouillaient les maisons à la recherche de personnes loyales au régime de Bachar el-Assad et empêchaient les habitants de sortir. L'électricité est toujours coupée dans la ville.
Réitérant son appel à l'Onu à agir, la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a affirmé que « toute destruction à Palmyre serait (...) une énorme perte pour l'humanité ».
Le président français François Hollande a appelé à « agir » contre le « péril » pour « des monuments inscrits au patrimoine de l'humanité » et contre l'EI.
Avec la prise de Palmyre, l'EI contrôle « désormais plus de 95 000 km2 en Syrie, soit 50 % du territoire », d'après l'OSDH.
Le groupe contrôle en effet la majeure partie des provinces de Deir ez-Zor et Raqqa (Nord), et a une forte présence à Hassaké (Nord-Est), Alep (Nord), Homs et Hama (centre). Il est aussi maître de la quasi-totalité des champs pétroliers et gaziers de Syrie.

En Irak aussi
« Palmyre peut être utilisé pour lancer des attaques en direction de Homs et Damas », estime de son côté Matthew Henman, chef de l'IHS Jane's Terrorism and Insurgency Center.
Fabrice Balanche, géographe et spécialiste de la Syrie, acquiesce. « La prise de Palmyre ouvre la voie vers Damas et Homs. À terme, cet axe peut être menacé. » Selon lui, l'EI domine désormais « un carrefour de première importance (...) qui ouvre une nouvelle route vers l'Irak, al-Anbar et Ramadi ». « L'EI crée une continuité géographique avec l'Irak à travers la steppe syrienne. »
Il estime que l'armée n'avait pas tenu à Palmyre à cause de « la diversité des fronts » de la guerre entre régime et rebelles depuis 2011, qui « a empêché l'armée de mobiliser des troupes » pour cette bataille.
De l'autre côté de la frontière, en Irak, l'EI a saisi hier des positions des forces irakiennes à l'est de Ramadi, chef-lieu de la province occidentale d'al-Anbar dont ils se sont emparés dimanche, ont indiqué des responsables. Les jihadistes ont poursuivi leur offensive en avançant le long du fleuve de l'Euphrate pour attaquer les positions tenues par les forces gouvernementales dans la localité de Houssayba, à 7 km à l'est de Ramadi.
« Daech (un acronyme en arabe de l'EI) a pris le contrôle des lignes défensives à Houssayba al-Charqiya, d'où les forces de sécurité devaient lancer leur contre-offensive pour reprendre Ramadi aux jihadistes », a indiqué un colonel de police.
Néanmoins, évoquant la perte de Ramadi, la capitale de la province irakienne d'al-Anbar conquise dimanche par l'EI, le président Barack Obama a estimé que les États-Unis ne perdaient pas le combat contre ce groupe, rappelant avoir toujours dit que la campagne antijihadistes prendrait « plusieurs années ».
En soirée, des informations ont circulé faisant état du contrôle par l'EI d'un poste-frontière syro-irakien, après le retrait des troupes syriennes.
(Source : AFP)

Le groupe jihadiste État islamique (EI) s'est emparé hier de la ville de Palmyre en Syrie après avoir conquis celle de Ramadi en Irak, deux victoires significatives qui lui ont permis d'élargir sa zone d'influence de part et d'autre de la frontière.« Les combattants de l'EI sont dans toutes les parties de Palmyre », a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire...

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