Le leader du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun, a accusé hier le gouvernement d' « agissements de putschiste » au sujet du dossier des nominations sécuritaires.
« On entend ici et là des déclarations sur la prorogation du mandat des chefs sécuritaires, mais le gouvernement ne s'exprime pas comme devrait le faire un gouvernement normal », a ajouté M. Aoun à l'issue de la réunion du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme. « Notre gouvernement a perdu sa légitimité constitutionnelle car il ne respecte ni les règles ni la Constitution en ne nommant pas de nouveaux responsables sécuritaires, a-t-il dit. Nous avons introduit un nouvel élément dans nos choix politiques, il s'agit du peuple libanais. Nous allons faire en sorte de rendre le pouvoir à notre peuple. »
« Il s'agira d'un Doha libanais », a-t-il ajouté par opposition à l'accord conclu dans la capitale du Qatar et qui a conduit à l'élection de Michel Sleiman à la présidence de la République en 2008. « Est-ce une trahison nationale que d'appeler le peuple à élire le président de la République ? » s'est-il interrogé.
Michel Aoun a par ailleurs appelé le gouvernement à prendre la décision de « libérer le territoire libanais des groupes armés ». « Cette question est une nécessité obligatoire », a ajouté M. Aoun qui a demandé à obtenir une carte qui montre le déploiement des « groupes takfiristes (jihadistes) » dans la Békaa du Nord, assurant que tout citoyen a « le droit de porter plainte en justice contre le gouvernement ».
Réunions politiques
Des membres du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme s'étaient sur un autre plan réunis hier avec ceux du bloc de la Libération et du Développement (de Nabih Berry), au Parlement. Au cours de la réunion, ils ont discuté des propositions que vient de remettre sur le tapis le général Aoun autour du dossier présidentiel.
Le chef du CPL avait en effet proposé l'élection du président au suffrage universel à deux tours avec verrouillage chrétien au premier tour, ou bien un référendum suivi d'un cautionnement de la Chambre, une élection parlementaire limitée aux deux principaux leaders maronites, ou enfin la tenue des législatives avant la présidentielle.
Au terme de la réunion, Émile Rahmé, député de Baalbeck-Hermel, a déclaré que « l'initiative du général Aoun constitue une occasion en faveur de l'unité nationale, laquelle aboutira à un partenariat équilibré et à une bonne gestion au sein de l'État ». Le député Ayoub Hmayed, du bloc berryste, a pour sa part indiqué que les discussions ne se sont pas limitées à la proposition du général Aoun et a mis l'accent sur l'importance du respect du pacte national. « Nous avons une attitude positive quant aux initiatives présentées, notamment celle du général Michel Aoun, a-t-il ajouté. Il faudra étudier en profondeur les aspects positifs de cette initiative et prêter l'oreille aux avis des autres parties. »
Dans l'après-midi, une délégation du CPL s'est rendue à Bnechii pour rencontrer le chef des Marada, Sleimane Frangié, afin de discuter de l'initiative du général Michel Aoun. M. Frangié a assuré dans un entretien avec les journalistes qu'il soutenait « dans le principe » le général Aoun dans ses propositions.
Hier, par ailleurs, le député du bloc du Futur Mohammad Hajjar a assuré sur La Voix du Liban 100,5 que l'initiative de Michel Aoun nécessitait un amendement de la Constitution. « Le moment est-il convenable pour abolir l'accord de Taëf qui a mis fin à une guerre qui a duré quinze ans ? » s'est-il interrogé.
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ET LES AUTRES... LES NULLITÉS... QUE FONT-ILS ? QUELLES SOLUTIONS CONSENSUELLES PROPOSENT-ILS ? POUR SORTIR LE PAYS DE L'IMPASSE ? NE SONT-ILS PAS DES BOYCOTTEURS AUSSI ???
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 07, le 21 mai 2015