Les quatre personnes arrêtées aux USA pour trafic d'armes seraient liées au Hezbollah

Les quatre membres d'une famille d'origine libanaise qui ont été arrêtés mardi à Cedar Rapids, dans l'État de l'Iowa, aux États-Unis, ont-ils des liens avec le Hezbollah?

Les procureurs fédéraux reprochent à Ali el-Herz (50 ans), son fils Adam (22 ans) , son frère Bassem (29 ans) ainsi qu'à l'épouse de ce dernier, Sarah Zeaïter (24 ans), d'avoir tenté d'envoyer à Beyrouth par voie maritime trois conteneurs remplis d'armes et de munitions entre août 2014 et le 11 mai 2015.  Selon plusieurs médias US qui citent l'agence AP, Ali Herz avait longtemps été soupçonné de liens avec le Hezbollah. Les agents fédéraux pensent que "la vente d'armes pourrait être liée au groupe que le gouvernement américain considère comme étant une organisation terroriste." Plusieurs informateurs ont en outre assuré au FBI que Ali Herz soutient le Hezbollah et qu'il avait posté une photo du Secrétaire général du parti chiite sur sa page Facebook. L'ex-épouse de Ali Herz a également assuré aux enquêteurs qu'elle était présente à une réunion qui avait eu lieu en 1992 entre le suspect et des membres du parti.

A l'issue d'une audience qui a duré trois heures, un magistrat a décidé vendredi que les accusés ne seront pas libérés, rapportent les médias américains. Ils sont tous les quatre accusés de complot et d'avoir livré un colis sans préavis qu'il contenait des armes.

Si le premier envoi d'armes n'a pas été intercepté, les deux derniers envois l'ont été. Près de 150 pistolets et 16.300 cartouches ont été retrouvés, cachés dans des pelleteuses et des vêtements que contenaient le chargement. Les quatre suspects ont acheté au moins 113 armes au cours de ces 17 derniers mois, ce qui a éveillé les soupçons des autorités.  Selon les médias américains, les modalités de livraison de l'un des conteneurs interceptés ont apparemment été faites par quelqu'un qui travaille pour Midamar Corporation, une usine de traitement de nourriture halal dans l'Iowa. Midamar avait annoncé des collectes de vêtements pour la Syrie et le Liban dans le passé.

Lors du verdict, le juge Jon Scoles a affirmé qu'il y avait des preuves solides que les quatre envoyaient illégalement des armes à l'étranger. Il a envisagé la possibilité que "les armes étaient vendues à des citoyens libanais qui veulent se protéger" avant d'envisager également la possibilité "qu'elles étaient destinées à des organisations terroristes". "Je ne vais pas faire de spéculations", a-t-il toutefois déclaré.

Le procureur adjoint Richard Murphy a de son côté estimé que "le comportement des accuses visant à envoyer des armes dans un pays déchiré par la guerre était dangereux".  Il a ensuite indiqué que les quatre accusés ont acheté 70 fusils a environ 40.000 dollars et qu'ils auraient pu les vendre au Liban pour une somme allant de 415.000 dollars à 465.000 dollars.

Selon les médias, Ali Herz prévoyait de se rendre au Liban mercredi, le lendemain de son arrestation, et de ne pas revenir aux Etats-Unis avant décembre. Adam Herz prévoyait, lui, de se rendre au Liban mardi, le jour de son arrestation.

Si les quatre suspects sont reconnus coupables, ils risquent jusqu'à 5 ans de prison et une amende de 250.000 dollars.