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Liban - Citoyen grognon

L’argent des contraventions

Trois semaines déjà depuis l'annonce à grand fracas du début de l'application du nouveau code de la route. Trois semaines qui ont donné le temps aux automobilistes, aux poids lourds et aux motards récalcitrants de réfléchir à la sévérité des sanctions. C'est à coups de plusieurs centaines de milliers de livres que le citoyen est désormais verbalisé par des flics intransigeants, à l'affût de la moindre faute, même la plus minime.
Au premier jour d'application de la loi 234, le 23 avril dernier, 1 069 excès de vitesse avaient été recensés. Normal, il fallait frapper fort, histoire de mettre en garde l'opinion publique. Depuis, la police routière n'a pas fléchi, ou si peu. Rien que la journée de jeudi, 590 procès-verbaux ont été dressés pour excès de vitesse. Sans parler des contraventions d'un autre genre, comme l'usage du téléphone portable au volant, la conduite en état d'ébriété ou en sens interdit...
Les excès sont encore légion, à tous les niveaux. Trop zélés ou trop laxistes, les agents peinent à adopter l'attitude idéale, à trouver leur vitesse de croisière. Preuve en est, comme le racontent des témoins, ce flic qui colle une contravention de 200 000 LL à une automobiliste dont le téléphone est éteint. Ou cet autre qui roue de coups de pied un motard en situation irrégulière pour le contraindre à s'asseoir dans la voiture de police. Alors qu'ils ne parviennent pas encore à empêcher, voire à contenir, les trop nombreuses infractions commises par les deux-roues, livreurs, hommes en treillis militaire ou autres fous du volant, véritables dangers publics, ni même à imposer le port de la ceinture.
S'il est prématuré de dresser un bilan et de s'avancer sur une hypothétique baisse de la mortalité sur les routes libanaises, le citoyen ne digère toujours pas la note. Conscient de la nécessité impérative de faire régner la loi, pour sa propre sécurité et celle des autres, il ne comprend pas pourquoi l'application du nouveau code de la route n'est pas accompagnée de mesures parallèles. Comme l'amélioration de l'infrastructure routière, éclairage, ponts et chaussées inclus, la refonte totale des modalités d'obtention du permis de conduire, la mise en place d'une police des routes compétente et digne de ce nom, pour ne citer que ces quelques points.
Pour cela, ce n'est ni aux municipalités, ni à la mutuelle des juges, ni même aux FSI que devra être versé l'argent des contraventions, ces institutions n'étant pas vraiment à plaindre. Mais exclusivement et entièrement au service de la sécurité routière, qui, elle, en a urgemment besoin.

Trois semaines déjà depuis l'annonce à grand fracas du début de l'application du nouveau code de la route. Trois semaines qui ont donné le temps aux automobilistes, aux poids lourds et aux motards récalcitrants de réfléchir à la sévérité des sanctions. C'est à coups de plusieurs centaines de milliers de livres que le citoyen est désormais verbalisé par des flics intransigeants, à...

commentaires (2)

il faut aller se promener du cote de la Dahyeh pour voir que tout est permis

Georges Zehil Daniele

18 h 58, le 17 mai 2015

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Commentaires (2)

  • il faut aller se promener du cote de la Dahyeh pour voir que tout est permis

    Georges Zehil Daniele

    18 h 58, le 17 mai 2015

  • Bravo et merci Anne Marie, En fait et malheureusement, ce code de la route et surtout son application, ne s'inquietent pas trop du citoyen ni de sa securite, c'est juste une arnaque pour remplir les caisses de l'etat. Les agents ne sont meme pas qualifes et sont eux meme les rois des infractions.

    Nadine Naccache

    07 h 01, le 16 mai 2015

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