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L'archevêque d'Alep craint que sa ville se vide des chrétiens comme Mossoul

L'archevêque chaldéen d'Alep, Mgr Antoine Audo, a émis la crainte mercredi que sa ville qui comptait 150.000 chrétiens au début du conflit syrien, "soit vidée d'ici quelques mois" des chrétiens "comme Mossoul".

"Je crains très fortement, en tant qu'évêque, qu'Alep ne soit vidé d'ici quelques mois des chrétiens", a dit à l'AFP Mgr Audo, président de Caritas Syrie, qui assistait à Rome à l'assemblée générale de Caris internationalis. "Ils étaient 150.000, peut-être les deux-tiers sont partis. Il n'y a plus de désir de rester, d'espérer et de résister", a-t-il déploré.

Évoquant des bombardements de groupes rebelles ayant touché des quartiers chrétiens, Mgr Audo a affirmé que "ce sont des messages très clairs pour faire partir les chrétiens d'Alep, comme c'est arrivé surtout à Mossoul", lors de l'offensive du groupe Etat islamique (EI), en Irak l'été dernier. "Les groupes armés deviennent de plus en plus forts" et "j'ai l'impression depuis plusieurs semaines qu'on va toujours plus vers un refus d'une solution politique", a déploré le prélat. "Je crois, a-t-il accusé, que, sur place, c'est la Turquie qui rassemble tous ces groupes armés, c'est l'Arabie Saoudite et le Qatar qui les financent pour des buts bien particuliers, c'est à dire pour la puissance sunnite dans la région".

"La disparition de la présence chrétienne intéresse davantage l'Arabie Saoudite et la Turquie que la présence de chrétiens actifs et ayant une vision un peu séculière d'un Etat moderne", a-t-il observé. "Les chrétiens d'Alep se tournent spontanément vers le pape et le Vatican. Le pape a pu faire une oeuvre de réconciliation à Cuba. Pourquoi pas une solution pour la Syrie?", a remarqué Mgr Ando.

La grande ville syrienne, jadis prospère et porteuse d'une brillante histoire, vit un long martyre, assiégée et bombardée par les groupes rebelles et l'armée syrienne. La communauté catholique Sant'Egidio a lancé une campagne d'opinion pour "sauver Alep", suggérant des corridors humanitaires et un statut de "ville ouverte" sous contrôle d'une force d'interposition de l'ONU.

Mgr Audo a exprimé son découragement personnel: "au début (du conflit), je faisais le pari sur la réconciliation, le salut, une solution de paix. Maintenant, je ne suis plus dans l'espérance, j'essaie de me maintenir dans ma foi chrétienne, qui est très secouée et très perturbée".

L'archevêque chaldéen d'Alep, Mgr Antoine Audo, a émis la crainte mercredi que sa ville qui comptait 150.000 chrétiens au début du conflit syrien, "soit vidée d'ici quelques mois" des chrétiens "comme Mossoul".
"Je crains très fortement, en tant qu'évêque, qu'Alep ne soit vidé d'ici quelques mois des chrétiens", a dit à l'AFP Mgr Audo, président de Caritas Syrie, qui assistait à...