Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Violences

Armes explosives : une menace qui pèse sur 5 millions de Syriens

Les secours évacuent les victimes d’une attaque au baril d'explosifs lancé par les forces du régime syrien, à Alep. Karam al-Masri / AFP

La vie de 5 millions de Syriens, dont 2,2 millions d'enfants, est menacée par des armes explosives, très utilisées dans les zones peuplées du pays, affirme un rapport publié hier par Handicap International. En quatre ans de guerre, les belligérants ont fait un usage massif de ces armes et dans 75 % des cas elles ont visé des zones densément peuplées, note cette organisation. « Cela suggère que les belligérants n'ont aucune intention de faire la distinction entre les civils et les combattants, ce qui constitue une violation du droit humanitaire », ajoute-t-elle. « Au total, 5,1 millions de personnes – dont 2 millions d'enfants – vivent dans des zones très touchées par l'utilisation d'armes explosives, créant une menace immédiate et à long terme pour leur vie », indique l'ONG. L'utilisation des armes par toutes les parties du conflit a des « conséquences terribles pour les civils », s'alarme-t-elle. « En raison de leur explosion et des effets de fragmentation, les armes explosives tuent ou entraînent des blessures complexes », indique la coordinatrice régionale de Handicap, Anne Garella.
Entre décembre 2012 et mars 2015, l'ONG a recensé 77 645 incidents et dans 83,73 %, ils sont dus à des armes explosives c'est-à-dire des mortiers, roquettes, obus d'artillerie, bombes larguées par des avions et engins explosifs artisanaux. Le reste est causé par des armes légères et de petit calibre, précise l'étude. La quasi-totalité de la Syrie est touchée par ce type d'armes. Sur les 267 sous-districts du pays, seuls 26 ont été épargnés. Les populations les plus affectées sont celles se trouvant dans les provinces d'Alep, de la zone rurale de Damas, la capitale, d'Idleb (nord-ouest) et de Homs (centre), recense cette ONG qui met en œuvre des projets de réadaptation physique et de distribution d'urgence pour les personnes blessées et handicapées. Si dans les trois quarts des cas, il est fait usage des armes explosives dans les zones densément peuplées, les incidents relatifs aux mines antipersonnel sont les plus souvent enregistrés dans la campagne syrienne, notamment dans les provinces de Hassaké, de Raqqa et Deir ez-Zor, dans l'est et le nord-est du pays. Pour Handicap International, cette question doit être « prioritaire » et « la dépollution des zones stabilisées doit être mise en place dès maintenant, en particulier dans les zones peuplées ».

20 civils tués à Alep
Sur le terrain, la situation est de plus en plus critique. Au moins 20 civils, dont des enfants, ont péri hier, lorsqu'un hélicoptère du régime syrien a lancé un baril d'explosifs sur une station de minibus dans un quartier de la métropole d'Alep (nord) contrôlé par les rebelles. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le largage du baril d'explosifs, qui a également fait 30 blessés, a eu lieu dans le secteur (rebelle) de Ferdous à Alep. La « plupart des corps ont été carbonisés », souligne l'OSDH. La station se situait en-dessous d'un pont connu sous le nom de Jisr al-Hajj, dans le sud d'Alep, « d'où les Alépins vivant dans les secteurs rebelles sont transportés vers les quartiers sous contrôle du régime ou vers l'extérieur » de la deuxième ville du pays, a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Des vidéos diffusées par des militants sur YouTube et qui ne peuvent être authentifiées dans l'immédiat montrent des flammes et de la fumée noire se dégageant de minibus et de voitures tandis que des pompiers affolés tentent d'éteindre le feu.
Par ailleurs, à Homs, quatre personnes ont été tuées et 17 autres ont été blessées dans deux attentats à la moto piégée survenus dans deux quartiers à majorité alaouite de Homs, au centre de la Syrie, a indiqué à l'AFP le gouverneur Talal Barazi. Une moto sur laquelle avait été placée une bonbonne de gaz a explosé sur la place Massaken al-Chourta dans le quartier de Wadi Dahab. Une autre moto a explosé dans le quartier d'al-Zahraa, à majorité alaouite, a indiqué M. Barazi par téléphone à l'AFP. « Ces attentats visent à perturber la sécurité et la stabilité à Homs », a encore affirmé M. Barazi, qui a souligné que l'utilisation de motos, pour la première fois à Homs, permettait à leurs auteurs d'« échapper aux points de contrôle » de l'armée.

(Source : AFP)

La vie de 5 millions de Syriens, dont 2,2 millions d'enfants, est menacée par des armes explosives, très utilisées dans les zones peuplées du pays, affirme un rapport publié hier par Handicap International. En quatre ans de guerre, les belligérants ont fait un usage massif de ces armes et dans 75 % des cas elles ont visé des zones densément peuplées, note cette organisation. « Cela...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut