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Nos Lecteurs ont la Parole - Adib Y. TOHMÉ

Une simple équation mathématique

Et si notre impuissance à inventer un mouvement politique alternatif était le résultat logique d'une simple équation mathématique ? De ce point de vue, rappelons où nous en sommes :
1 % de la population libanaise détient 86 % des capitaux disponibles ; sur l'autre bord, 50 % de la population ne possède exactement rien, 0 %. Les 1 % qui possèdent presque tout et les 50 % qui ne possèdent presque rien vivent dans deux mondes totalement séparés.
Les premiers, qui constituent une caste uniforme et mondialisée, tiennent les rênes du pouvoir financier et politique, et contrôlent les activités stratégiques et fortement lucratives du pays comme les télécoms, la poste, les moyens de communication, les zone franches à l'aéroport et au port, la mécanique, la loterie, les parcmètres, l'énergie (essence, gaz), les grands projets, la maintenance des installations publiques, les banques, la production de ciment, etc.
Les seconds sont divisés selon leurs appartenances confessionnelles et puis sous-divisés en clans, en tribus et en partis. Vivant dans la précarité et dans la dépendance, un grand nombre d'entre eux servent de carburant aux 1 % et constituent la masse de voix qui se déversent pour eux lors des élections.
À leur tour, un grand nombre de ceux qui se partagent les maigres 14 % restants vivent dans l'ombre des 1 % et ont un désir farouche de conserver ce qu'ils ont. Leur statut social, petite ou grande bourgeoisie, dépend de leur position par rapport aux 1 % ; à mesure qu'ils se rapprochent du cercle restreint de ceux qui ont tout, ils peuvent espérer jouir de plus de miettes laissées par ces derniers. Quand ils s'en éloignent, ils vivent avec la hantise d'être confondus avec ceux qui n'ont rien. C'est pour cela qu'ils ambitionnent d'être des objets de consommation pour ceux qui ont tout. Quand ils sont vendables, on les installe avec délicatesse sur la plus visible des étagères sociales. Quand ils ont fait leur temps, on les jette avec mépris et indifférence dans un coin obscur de la cave sociale où plus personne ne les entend. Une grande partie forme le socle de ces classes moyennes totalement vassalisées et stériles qui maintiennent l'illusion démocratique et s'autodétruisent dans des discussions creuses dans les salons, les cafés ou sur Facebook.
À la violence monstrueuse de l'argent, on n'oppose que la barbarie rétrograde d'un fascisme drapé de religion et rien d'autre. Pendant ce temps, chaque fraction sociale continue son chemin, les 1 % en s'enrichissant beaucoup plus, les 50 % en s'appauvrissant beaucoup plus, et ceux qui restent en essayant de limiter la casse.

Adib Y. TOHMÉ

Et si notre impuissance à inventer un mouvement politique alternatif était le résultat logique d'une simple équation mathématique ? De ce point de vue, rappelons où nous en sommes :1 % de la population libanaise détient 86 % des capitaux disponibles ; sur l'autre bord, 50 % de la population ne possède exactement rien, 0 %. Les 1 % qui possèdent presque tout et les 50 % qui ne...

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