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Culture - Exposition

Dans Grenier, il y a, aussi, Satie ou Monet

Couleurs à la fois vibrantes et estompées pour des paysages et lieux (im)probables signés Nathalie Grenier à l'espace de la galerie Alice Mogbgab.

Nathalie Grenier « Lieux improbables IV 2014 » acrylique sur papier Japon 74 x 142 cm.

Pour sa première exposition en 1995, ses gravures sur plexiglas avaient pour compagnon et présentation les mots de Michel Butor. Sésame retentissant pour le grenier de Nathalie, qui entreprend alors une carrière largement plébiscitée du public et de la critique.
L'artiste qui revendique avec véhémence son appartenance au monde des graveurs n'en est pas moins une femme peintre inspirée. Inspirée surtout de Jackson Pollock pour ses « drippings » où faire dégouliner l'acrylique (sur papier marouflé du Japon ou de Corée, collé sur toile) est un art de la maîtrise du matériau étalé, jeté en éclaboussures, lancé pour fuser en granules et filaments filandreux tels des météorites dans un firmament.
Nathalie Grenier qui considère que sa création picturale est placée sous l'ombrelle de la musique de Satie et de sa luisance n'en est pas moins aussi sous l'influence et sous le coup de charme de Claude Monet et de Georges Seurat dont elle évoque, dans une palette jubilatoire, un romantisme et un impressionnisme quelque peu vaporeux et évaporés, les atmosphères enchantées, enchanteresses.
Vingt-cinq ans de peinture pour arriver à ce monde surgi des rêves, d'une vision diffuse, diaphane, embrumée, embuée et poétique où les paysages ont des contours nimbés de lumière, des scintillements de fête du « Grand Meaulnes » d'Alain Fournier.
Des contes de vent, de broussaille, de marécage, d'azur et de nuage, en verbe tendre et coloré. Superpositions de couleurs, de points et de lignes pour un lacis tourbillonnant et vertigineux de lieux et emplacements évocateurs. Suggérés et saisis dans leur beauté mythique ou en toute simplicité pour leur cadre magique capté en toute mystérieuse et secrète séduction. Comme des myriades de pixels, des points en lucioles, des taches en feux follets, voilà des « drippings » sagement embrouillés et disséminés sur douze toiles aux dimensions variées. Et comme une ombre imposante et finement dentelée surgit la cathédrale de Rouen entre néopointillisme, décomposition de la lumière, fantaisie et délicatesse japonisante. Entre coups de brosses et petits points patiemment et adroitement tracés, se dégage un authentique feu d'artifice, une exubérance domptée.
Bucolique et romantique, en décidant de reprendre picturalement la narration des paysages, dans cette explosion (et exploration !) de la matière et du spectre des couleurs, Nathalie Grenier frôle imperceptiblement l'abstraction et décolle avec superbe de la réalité. Voilà une manière de peindre charriant rêve, énergie et vitalité.

« Lieux improbables » de Nathalie Grenier, à la galerie Alice Mogabgab, jusqu'au 22 mai 2015.

Pour sa première exposition en 1995, ses gravures sur plexiglas avaient pour compagnon et présentation les mots de Michel Butor. Sésame retentissant pour le grenier de Nathalie, qui entreprend alors une carrière largement plébiscitée du public et de la critique.L'artiste qui revendique avec véhémence son appartenance au monde des graveurs n'en est pas moins une femme peintre inspirée....

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