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Lifestyle - La mode

Christina Debs et les joyaux de l’enfance

L'agathe mangue, pierre fétiche de la créatrice, a donné sa couleur à tout le concept de cette jeune joaillière dont la devanture jaune éclabousse de lumière joyeuse la ronronnante rue Trabaud, à Achrafieh, Beyrouth. C'est dans ce petit espace, à la fois modeste et élégant, que tout a commencé. Moins de dix ans plus tard, Christina Debs est la première marque libanaise de joaillerie exposée au Hall 1 de Basel World. Histoire d'un parcours.

Christina Debs dans son atelier. Crédit photo © Christina Debs

Diplômée de l'Afedap, de l'École du Louvre et de l'École Boulle, Christina Debs, basée à Beyrouth depuis une poignée d'années, crée dans sa boutique-atelier des bijoux singuliers, les uns inspirés de la nature (Mother Nature, Secret Garden), d'autres du tatouage (Diamond Tattoo), d'autres encore du cristal de roche (Cristalline). Mais son art consiste surtout à traiter le bijou comme une confiserie, avec des pierres déclinées en plus de 45 couleurs (Hard Candies et Candy Pop). Agathe mangue, bien sûr, mais aussi calcédoine bleue, verte chrysoprase, tsavorite rose, cerclées d'or noirci incrusté de brillants transforment en gourmandises bagues et boucles d'oreilles sans autres fioritures que leurs couleurs ravissantes.
Il y a une saveur d'enfance dans les créations de cette rêveuse blonde qui traite les pierres, avec l'enthousiasme d'une gamine, comme autant de tubes de gouache. Elle leur fait dessiner des papillons irisés, des abeilles, des coccinelles, des oiseaux à l'abri d'une cage ouverte, des cerfs et des biches évadés d'un conte de fées. Ailleurs, tel un lierre magique et délicat, l'or fait serpenter le diamant autour des doigts en boucles si fines qu'elles semblent tracées à même la peau.

Des mois durant, Christina Debs a peaufiné son style, discrètement, sans battage, laissant à son mari, Abboudi Debs, le soin de faire connaître son travail. Non sans fierté, ce dernier joue les vecteurs. Les bijoux de Christina sont happés par la galerie BSL à Paris, Roseark à LA, exposés à Tranoi et au Carrousel du Louvre. Florent Pagny lui fait réaliser pour son épouse un bijou message, une chevalière gravée d'une colombe. Naît alors une collection dédiée aux hommes, chevaliers rebelles et ténébreux, dandys, rockers, amateurs de luxe exigeants, libres, passionnés et anticonformistes. D'une créativité réjouissante, la maison Christina Debs a confié la création de la collection The White Skull – en argent sterling façonné main, à une secrète confrérie d'esthètes. Crânes souriants en guise de Memento mori, insignes de chevalier et jusqu'à la fameuse bague « Fuck », il y en avait pour toutes les humeurs.
Sa collection « One of » est sélectionnée pour figurer dans Unique, un album qui réunit les meilleurs nouveaux bijoutiers, distribué entre autres à Basel World, le grand salon annuel de la bijouterie et de l'horlogerie. À Beyrouth, les passants sourient devant ses vitrines. Le bouche-à-oreille fait merveille.

Suzy Menkès, Moufarrige et Bâle
Sur cette trajectoire aussi discrète qu'ascensionnelle, Christina Debs croise Mounir Moufarrige, redoutable détecteur de tendances autant que découvreur de talents (c'est à lui que Stella McCartney doit ses premiers pas de directrice artistique chez Chloé). Sensible à la poésie irrésistible qui se dégage de ses créations, Moufarrige se met en tête de placer Christina Debs au niveau d'un Tiffany's, dans ce segment contemporain entre haute joaillerie et luxe abordable. Leur collaboration est annoncée par Joelle Diderich dans le WWD. Suzy Menkes consacre à Christina Debs une interview dans le New York Times qui paraît durant la Fashion Week parisienne.

Plus qu'à une collection de bijoux, c'est à une célébration émouvante et vibrante de la nature que Christina Debs, véritable artiste plasticienne venue de l'univers de l'enfance, doit son parcours sans faute. Entre contes de fées et confiserie, elle offre à la petite faune des saisons douces, coccinelles, papillons, grenouilles, araignées et autres, les couleurs fabuleuses de ses pierres et la délicatesse de ses sertissages. Anneaux ajustables à porter sur une phalange ou carrément sur l'ongle, pendentifs mobiles sur des chaînes à glissières, tout bouge, se déplace, se réinvente et se recrée. Ce n'est pas un hasard si elle a pu décrocher, lors du Salon Baselworld 2015, un espace de plus de 100 m2 au Hall 1, le niveau d'accueil, le plus convoité de la profession avec plusieurs enseignes prestigieuses sur liste d'attente. Avec plus d'une dizaine de collections, Christina Debs y donnait à découvrir des lignes complètes de bagues, boucles d'oreilles, pendentifs, et bracelets aux couleurs infinies et tailles insolites. Une pure plage de poésie dans une foire où se bousculent 1 500 marques, 150 000 visiteurs de plus de 100 pays et 4 300 journalistes.

 

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