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Moyen Orient et Monde - Extrême droite française

Le FN suspend Jean-Marie Le Pen

Le vieux tribun, dont le poste de président d'honneur du parti est en sursis, dénonce une « félonie ».

Dans un sondage publié à la mi-avril, 67 % des sympathisants du FN se disaient favorables au départ de Jean-Marie Le Pen et 74 % jugeaient sa présence médiatique comme un handicap pour le parti. Stéphane de Sakutin/AFP

Le leader historique de l'extrême droite française, Jean-Marie Le Pen, a été suspendu hier du Front national (FN), a annoncé dans la soirée le parti désormais dirigé par sa fille Marine Le Pen.
Cette mise à l'écart du cofondateur du FN a été décidée par le bureau exécutif, la plus haute instance du mouvement, lors d'une réunion disciplinaire convoquée pour sanctionner de nouvelles déclarations polémiques de M. Le Pen le mois dernier, sur la Shoah et l'immigration. Une Assemblée générale extraordinaire du parti sera également organisée dans un délai de trois mois pour modifier ses statuts et supprimer, notamment, la présidence d'honneur qu'occupait le vieux tribun âgé de 86 ans, a de même annoncé le FN.

« Qu'elle me rende mon nom »
Aussitôt sa suspension du parti divulguée, Jean-Marie Le Pen a dénoncé une « félonie » de la part de sa fille et promis tous les recours juridiques possibles : « Ils doivent s'attendre à tous les moyens. Ce n'est pas impunément qu'on m'attaque, même dans le dos. » « (...) J'ai exprimé le souhait que Marine Le Pen me rende mon nom », a encore indiqué M. Le Pen. « Elle a la possibilité de le faire en se mariant soit avec son concubin, soit avec quelqu'un d'autre, après tout, pourquoi pas M. Philippot », a-t-il souligné, visant le compagnon de sa fille, Louis Aliot, qu'il apprécie fort peu, et le n° 2 du parti, Florian Philippot, qui a été le plus virulent à son égard dans la crise interne. « C'est déshonorant d'avoir le même nom que la présidente du FN », a lancé M. Le Pen en conclusion. Ces propos de M. Le Pen semblent confirmer ceux de membres du parti, qui avaient jugé dans la journée que l'exclusion du vieux tribun comporterait de sérieux risques pour le FN : « Ça ouvrirait les portes de l'enfer », avait prévenu l'un d'eux ; « Il peut être tout aussi venimeux une fois exclu », avait remarqué un autre.
Plus tôt dans la journée, M. Le Pen avait déjà défié son parti en refusant de se présenter devant le bureau exécutif, dont il était lui-même membre. Il avait exclu de se retirer ou de se taire, malgré les pressions de sa fille. « Le président fondateur du FN estime que c'est contraire à sa dignité, avait-il déclaré avec emphase. J'ai ma place, là, j'ai mon bureau (...). J'y viendrai, à moins qu'on m'empêche d'y venir. » Pugnace, il avait ajouté qu'il « faudrait le tuer » pour le museler, avant d'ironiser sur la théorie freudienne selon laquelle un enfant doit « tuer le père » pour affirmer son identité.
Hier également, sans préjuger des décisions de son instance disciplinaire, le bureau politique du FN a adopté en matinée une motion pour prendre ses distances avec « le menhir » (surnom lié aux origines bretonnes de M. Le Pen) : « Les commentaires ou prises de position du président d'honneur ne peuvent en aucun cas engager le Front national, sa présidente ou ses instances délibérantes. »
Parallèlement à ces événements, le Premier ministre Manuel Valls a estimé hier que le « discours rance » tenu le 1er mai par Marine Le Pen « montre que le FN n'a en rien changé » et continue à soutenir des thèses « nauséabondes ». « C'est ça le FN ! Il faut qu'on déchire une fois pour toutes le masque de cette réalité », a-t-il conclu.
(Source : AFP)

Le leader historique de l'extrême droite française, Jean-Marie Le Pen, a été suspendu hier du Front national (FN), a annoncé dans la soirée le parti désormais dirigé par sa fille Marine Le Pen.Cette mise à l'écart du cofondateur du FN a été décidée par le bureau exécutif, la plus haute instance du mouvement, lors d'une réunion disciplinaire convoquée pour sanctionner de nouvelles...

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