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Liban - Décryptage

Après la tempête, une autre guerre qui ne dit pas son nom


« Ce sont les mêmes qui affirmaient qu'Israël a remporté une victoire au Liban en 2006 qui vantent aujourd'hui l'éclatante victoire de l'Arabie saoudite au Yémen. » C'est en ces termes qu'une source proche du 8 Mars commente les multiples déclarations de grandes figures du 14 Mars au sujet de la situation au Yémen. « Toutefois, ajoute la même source, le président démissionnaire Abed Rabbo Mansour Hadi est encore à Riyad et les combattants d'Ansarullah (les houthis) sont toujours à Aden et à Sanaa, et progressent en direction de Ma'reb. Cette équation est assez significative et ce n'est pas le 8 Mars qui le dit, mais la presse et les centres de recherche américains. »
Une personnalité diplomatique proche d'Ansarullah rencontrée à Beyrouth affirme de son côté que l'Arabie a annoncé la fin de « Tempête de la fermeté » à cause des pressions internationales, grâce notamment à l'opinion publique et aux associations humanitaires qui dénonçaient la sauvagerie des bombardements saoudiens contre les civils. Mais l'agression saoudienne ne s'est pas pour autant arrêtée. Elle se poursuit plus discrètement et sous un autre nom, sans parvenir à provoquer la moindre percée militaire concrète. C'est une autre forme de guerre, moins déclarée mais tout aussi inefficace...
Selon cette source diplomatique, les Américains sont convaincus que ce ne sont pas les Iraniens qui ont poussé Ansaraullah à occuper Sanaa et à se diriger vers Aden. Ce sont les Yéménites eux-mêmes qui ont pris ces choix, dans une sorte de sursaut national à la suite des attaques saoudiennes. Et si, auparavant, le pays était divisé au sujet de l'Arabie saoudite, maintenant, exception faite des partisans de Mansour Hadi devenus de plus en plus rares, du Parti de la réforme (Frères musulmans) et des combattants d'el-Qaëda, tout le peuple est devenu hostile aux Saoudiens. Même la grande tribu Hached traditionnellement proche de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, qui avait combattu les houthis dans le passé, a conclu un accord avec eux et se bat à leurs côtés. Cette même personnalité précise qu'Ansarullah est un vieux mouvement qui est passé essentiellement par trois étapes : avant 2004, il s'appelait « Les Chabab croyants » et était concentré dans la province de Saada au Nord. En 2004 et 2009, ces Chabab sont devenus les houthis et ils ont essuyé six guerres menées contre eux par Ali Abdallah Saleh, et à partir de 2009, ils ont pris le nom d'Ansarullah et se sont étendus dans plusieurs provinces, notamment dans les milieux sunnites à Taaz et dans ses environs.
C'est ce même groupe qui a aujourd'hui de solides alliances au sein de l'armée yéménite qui se bat dans plusieurs régions du pays et poursuit son avancée vers la ville de Ma'reb, un des bastions d'el-Qaëda, et vers la côte, notamment à Aden, où seuls quelques quartiers de la ville échappent encore à son contrôle. Les bombardements intensifs saoudiens qui se poursuivent sans relâche, n'ont jusqu'à présent réussi à détruire que l'infrastructure du pays et à frapper les civils. Mais les dépôts d'armes et les rampes de missiles qui avaient été sagement déplacés avant l'offensive seraient donc encore intacts. À ceux qui s'interrogent pourquoi, s'ils sont encore aussi forts, les houthis n'ont pas encore riposté à l'intérieur saoudien, la personnalité diplomatique précise que cela fait partie de la tactique militaire et diplomatique.
Selon elle, en dépit de toutes les pressions exercées sur eux par les dirigeants saoudiens, les Égyptiens et les Pakistanais ont refusé de participer à une offensive terrestre, tout en se déclarant prêts « à défendre le royaume wahhabite s'il est agressé ». Pourquoi, dans ce cas, donner un prétexte aux Saoudiens pour qu'ils affirment être agressés alors que la situation sur le terrain reste en faveur d'Ansarullah et de l'armée yéménite ? De plus, le silence des Yéménites sur ce sujet leur permet de mettre les nerfs des Saoudiens à rude épreuve.
Selon cette personnalité, après 40 jours de bombardements aériens, la situation sur le terrain est en faveur des houthis et de l'armée qui ont choisi de garder pour l'instant de côté la province de Hadramout, contrôlée par el-Qaëda, et de concentrer leurs efforts au Sud et au centre du pays, sachant que la capitale Sanaa et la province du Nord sont acquises à Ansarullah. Les experts militaires précisent que la situation pourrait se prolonger ainsi et les Yéménites peuvent tenir plus d'un an sous les bombardements aériens. Il y aurait deux possibilités pour modifier les rapports de force : la première consisterait en un débarquement maritime au Sud, mais il faut pour cela des forces spéciales qui font défaut à l'Arabie saoudite qui compte près de 5 000 marines seulement, et la seconde serait le lancement d'une offensive terrestre, qui ne peut se faire sans l'aide des soldats pakistanais et égyptiens. C'est dire, selon la personnalité diplomatique proche des houthis, qu'en dépit de la vaste campagne médiatique saoudienne, l'offensive contre le Yémen est, jusqu'à présent, un cuisant échec, ce pays ayant en majorité basculé dans le camp hostile à l'Arabie et l'Iran y a désormais un bastion aussi important que le Hezbollah au Liban. Entre l'Irak au Nord, le Yémen au Sud et l'Iran tout proche qui a d'ailleurs avancé ses navires de guerre au large de Bab el-Mandeb, l'Arabie saoudite est donc plus encerclée que jamais et ce n'est pas la campagne militaire contre le Yémen qui va lui permettre d'élargir son influence dans la région.

« Ce sont les mêmes qui affirmaient qu'Israël a remporté une victoire au Liban en 2006 qui vantent aujourd'hui l'éclatante victoire de l'Arabie saoudite au Yémen. » C'est en ces termes qu'une source proche du 8 Mars commente les multiples déclarations de grandes figures du 14 Mars au sujet de la situation au Yémen. « Toutefois, ajoute la même source, le président démissionnaire...

commentaires (7)

APRÈS LA TEMPÊTE... PEUT-ÊTRE... LE CYCLONE ???

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 44, le 02 mai 2015

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • APRÈS LA TEMPÊTE... PEUT-ÊTRE... LE CYCLONE ???

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 44, le 02 mai 2015

  • La grosse tête du fakkîh n'a encore montré qu'1 de ses facettes, la face "présentable" sous les traits fades et plats de ses propagandistes ; incessamment, elle montrera sa 2nde face, la despotique, sillonnée des rides qu'y avaient laissées les orgies de sa "divine" bidulée de 06 ! Avec cette suprématie, sa wilâïyâh-moutassarifïyâh apparaît "achevée", i.e. sous sa forme étatique où la domination du fakîhdio-boSSféràrienisme s’est constituée, la domination commune des 2 factions confessionnelles-laïques formant cette caste maronito-chïïtique : les archaïques-rétrogrades coalisés retors de ce Système Levantin du fakkîh. Mais, heureusement, tandis que cette wilâïyâh-moutassarifïyâh si bancale devient ainsi la propriété provisoire de la coalition de ces "parties branlantes", la nouvelle coalition des Printanières Arabes entreprend, in the same time, 1 "croisade" générale contre les derniers asiles de ces conTre-révolutionnaires de Mars. La liberté fait ainsi enfin irruption en Syrie, la Tunisie et l’Égypte ont déboulonné leurs funestes "frères" islamistes et le Yémen a été bombardé, Saleh anéanti et ces hoûthis Per(s)cés ; yâ hassértéh ; stoppés. La Printanière Arabe approchera manifestement d'1 tournant décisif en Irak et en Iran Per(s)cés ; et les yeux de tout ce "Croissant Fertile" seront fixés sur le Grand-Liban, et les yeux de tout le Liban sur Beyrouth sa Belle Cité avec sa nouvelle Révolution Cédraie régénérée. Malgré tout ce Mauvais Œil aux paupières cousues car Per(s)cé.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 14, le 02 mai 2015

  • merci Mme Haddad pour ceci: dans une sorte de sursaut national à la suite des attaques saoudiennes. Et si, auparavant, le pays était divisé au sujet de l'Arabie saoudite, maintenant, exception faite des partisans de Mansour Hadi devenus de plus en plus rares, du Parti de la réforme (Frères musulmans) et des combattants d'el-Qaëda, tout le peuple est devenu hostile aux Saoudiens. Même la grande tribu Hached traditionnellement proche de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, qui avait combattu les houthis dans le passé, a conclu un accord avec eux et se bat à leurs côtés. Cette même personnalité précise qu'Ansarullah est un vieux mouvement qui est passé essentiellement par trois étapes : avant 2004, il s'appelait « Les Chabab croyants » et était concentré dans la province de Saada au Nord. En 2004 et 2009, ces Chabab sont devenus les houthis et ils ont essuyé six guerres menées contre eux par Ali Abdallah Saleh, et à partir de 2009, ils ont pris le nom d'Ansarullah et se sont étendus dans plusieurs provinces, notamment dans les milieux sunnites à Taaz et dans ses environs. JE SUIS SURE QUE CELA RAPELLERA A QUELQUES PERSONNES LES DEBUTS D'UN MOUVEMENT QUI EST DEVENUE UN MOUVEMENT DIVIN LOOL

    Bery tus

    14 h 03, le 01 mai 2015

  • Le 27 avril le commandant des Gardiens de la révolution iranienne et de leur branche au Liban, le Hezbollah, le général Mohammad Ali Jaafari, faisait la déclaration fracassante suivante : "La famille des Saoud est sur le seuil de la chute et de la disparition". Tout le blablabla ci-dessus de la "source proche du 8 Mars", c'est à dire du 8 Mars tout court, c'est à dire du Hezbollah plus court encore, ainsi que de la "source diplomatique proche des Ansarullah" (les Houthis), n'est qu'un développement de la déclaration lapidaire du général Jaafari.

    Halim Abou Chacra

    12 h 31, le 01 mai 2015

  • Est-ce-que l'analyse du déroulement de cette nouvelle guerre subitement engagée dans un point géographique de la région est suffisamment utile pour une meilleure lecture du panorama qui pourrait s'y développer...? Au delà des causes immédiates et intérieures au Yémen qui expliquent ses affrontements avec le R.A.S., il aurait été intéréssant de comprendre le rapport qui existe entre cette nouvelle guerre régionale et toutes celles qui se sont succédées depuis presque soixante dix ans. Y a-t-il un commanditaire et des commandités dans tout ce qui s'est passé en Iran, au Liban, en Palestine, en Irak, Syrie, Lybie et Yémen,et peut-être demain en Arabie Saoudite où en Egypte? Qui sont-ils? Quels en sont les objectifs stratégiques attendus?

    Salim Dahdah

    11 h 18, le 01 mai 2015

  • Est-ce-que l'analyse du déroulement de cette nouvelle guerre subitement engagée dans un point géographique de la région est suffisamment utile pour une meilleure lecture du panorama qui pourrait s'y développer...? Au delà des causes immédiates et intérieures au Yémen qui expliquent ses affrontements avec le R.A.S., il aurait été intéréssant de comprendre le rapport qui existe entre cette nouvelle guerre régionale et toutes celles qui se sont succédées depuis presque soixante dix ans. Y a-t-il un commanditaire et des commandités dans tout ce qui s'est passé en Iran, au Liban, en Palestine, en Irak, Syrie, Lybie et Yémen,et peut-être demain en Arabie Saoudite où en Egypte? Qui sont-ils? Quels en sont les objectifs stratégiques attendus?

    Salim Dahdah

    11 h 16, le 01 mai 2015

  • DU BARATIN HABITUEL AUX MULTIPLES ÉPICES ORIENTALES TRÈS CHÈRE MADAME SCARLETT HADDAD ! OU QUAND L'ANALYSE EST SUBSTITUÉE PAR DES RÊVERIES ET DES SOUHAITS... CE N'EST PLUS DE L'ANALYSE MAIS DU VENT !!! ON RIT QUAND MÊME ET ON VOUS EN REMERCIE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 10, le 01 mai 2015

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